Analyse du poème Spleen de Baudelaire

"SPLEEN" de BAUDELAIRE

Introduction

Le poème étudié, Spleen, est extrait des Fleurs du mal publié en 1857. L’angoisse omniprésente de Baudelaire se retrouve dans la notion centrale du Spleen (humeur dépressive). D’ailleurs ce poème est l'un des quatre textes qui portent ce titre. Le poème est axé sur cet ennui dévastateur qui envahit le poète. Composé de trois strophes inégales, il nous immerge dans la vie et l’esprit de l’auteur.

Comment Baudelaire transmet-il son mal de vivre au lecteur ? (problématique)

Dans un premier temps, nous mettrons en avant la dimension personnelle puissante du poème (le lyrisme), avant d'analyser comment le spleen envahit la vie passée et présente du poète. (annonce de plan).

I- Une complainte lyrique et pathétique.

Le poème est dominé avant tout par la plainte du "moi" du poète

1) Un lyrisme très présent

⦁ dès le premier vers présence de la première personne du singulier : répétition « J’ai…, j’avais.. ». lyrisme accentué dans les 2 premières strophes : « mon »(v.5), « Je »(V.8), « mes »(v.10), « Je »(v.11).

⦁ Expression des émotions, et d’expériences vécues, prises de parole du poète : « - Je »(v.8), « Désormais, tu n’es plus… »(v.19).

2) Un bilan de vie.

Le poète fait en quelque sorte un retour sur sa vie.

⦁ « bilans » (v.2), double sens du mot. Moment charnière de sa vie où il effectue un constat sur les années passées. En même temps, « bilans » évoque ses problèmes financiers, sentimentaux ainsi que son activité poétique ("De vers"). Comparaison avec la commode et ses tiroirs (mémoire).

3) Une complainte pathétique car :

⦁ le passé apparaît ici comme étant douloureux et triste : « mon triste cerveau »(v.5), difficile à porter « encombré »(v.2), « lourds »(v.4)

⦁ La douleur pour Baudelaire de vivre avec ce passé, qui prend beaucoup de place. Ainsi métaphore de la mort : « C’est une pyramide, un immense caveau », « Qui contient plus de morts que la fosse commune ».

⦁ Il se sent âgé, « si j’avais mille ans », (v.1) « Je suis un vieux boudoir »(v.8), « vieux sphinx »(v.21) et seul « ignoré du monde insoucieux. Oublié sur la carte.. »(v.21-22).

Transition : Le Spleen est une douleur qui envahit la vie du poète.

II- Un Spleen envahissant.

1) L’omniprésence de la mort.

⦁ champ lexical de la mort très développé dans la deuxième strophe : « pyramide », « caveau »(v.6), « morts », « fosse commune »(v.7), « cimetière »(v.8), « morts »(v.11), « gît »(v.12).

⦁ Atmosphère de crépuscule (fin du jour) annonçant la fin : « abhorré de la lune »(v.5) jamais éclairé, description d'un boudoir de femme d'où la vie est partie (v.11 à 14) entre les fleurs fanées ou l’odeur désagréable (« flacon débouché »).

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