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Analyse linéaire – Le Rouge et le Noir, 1830 (Stendhal) Chapitre 6 / Livre I - La rencontre entre Julien Sorel et Mme de Rênal

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Par   •  23 Juin 2022  •  Commentaire de texte  •  1 826 Mots (8 Pages)  •  489 Vues

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Stendhal est un romancier et chroniqueur français du XVIIIe siècle. Durant sa carrière, il écrit de nombreux récits qui appartiennent au mouvement romantique et réaliste. En 1830, dans un contexte politique et social mouvementé en France (la Restauration), il publie Le Rouge et le Noir. Ce roman sous-titré Chroniques de 1830 montre la volonté de l’auteur de témoigner de cette période historique. Ainsi, ce récit retrace l’ascension sociale et la chute de Julien Sorel, un paysan sensible et ambitieux. Au début du roman, le maire de Verrière, M. de Rênal, engage Julien comme précepteur de ses enfants. Au chapitre 6, Julien Sorel, se rendant à la demeure du maire, rencontre pour la première fois sa femme, Mme de Rênal. Il en tombe aussitôt sous le charme. On peut alors se demander comment Stendhal va-t-il mettre en place un topos de la littérature romantique, la scène de rencontre amoureuse ? Tout d’abord, nous verrons que cette scène prend la forme d’une description physique et mentale des deux personnages. Ensuite, nous nous intéresserons à la transformation progressive de ces derniers. Enfin, nous étudierons le dialogue dynamique entre Julien et Mme de Rênal.

Dès les lignes 1 à 7, on peut voir que l’auteur brosse un double portrait de Julien Sorel et de Mme de Rênal. En effet, à travers une phrase complexe juxtaposée, les deux personnages sont décrits physiquement et mentalement. À la ligne 1, le complément circonstanciel de manière « avec la vivacité et la grâce » évoque l’élégance et le raffinement de Mme de Rênal. Par la suite, on apprend aux lignes 2 et 3 qu’elle reste discrète face aux « regards des hommes ». On peut supposer qu’elle a un caractère timide, voire qu’elle est soumise à son mari. Cette description est suivie aux lignes 4 et 5 d’un complément circonstanciel de lieu qui décrit l’endroit où se situe Mme de Rênal au début de cette scène de rencontre : « par la porte-fenêtre du salon qui donnait sur le jardin ». Ainsi, on apprend que la scène se déroule dans le monde intime de Mme de Rênal, et qu’elle est seule lorsque Julien Sorel se dirige vers sa demeure. Ce dernier est ensuite présenté au lecteur. En effet, aux lignes 6 à 8, on découvre le physique du personnage principal. Tout d’abord, on observe dans le complément d’objet direct aux lignes 6 à 7 que le personnage ressemble à un « jeune paysan encore enfant », et que son teint est pâle. De plus, l’adverbe de manière « extrêmement » donne plus d’ampleur à cette pâleur. Ainsi, d’après les principes sociaux de l’époque, on pourrait penser que cette pâleur est un signe marquant de la classe sociale pauvre dont provient Julien. On peut voir également qu’il « venait de pleurer » (il vient de sortir d’un conflit avec son père), ce qui évoque l’état encore fragile et émotif du personnage lors de la rencontre qui va suivre. Ensuite, aux lignes 7 et 8, l’utilisation d’un imparfait itératif montre la description vestimentaire du jeune homme. Il porte une « chemise blanche », ce qui accentue son teint pâle. En effet, à travers la pensée de Mme de Rênal, le blanc de son visage est d’autant plus accentué par l’adverbe d’intensité « si » employé à la ligne 9.

Par la suite, on remarque un portrait relativement énigmatique des deux personnages. Tout d’abord, on observe le groupe nominal « ses yeux si doux » à la ligne 9. Ainsi, on peut penser que Mme de Rênal est touchée intérieurement par ce regard rempli de larmes. Ce groupe nominal est suivi par une description de l’esprit de cette dernière, qui est « un peu romanesque » (l.10). En effet ; à la ligne 11, elle semble observer à travers sa fenêtre une « jeune fille déguisée ». Ainsi, en s’interrogeant sur la situation, elle cherche des réponses en laissant libre court à son imagination. Après cela, on peut voir qu’elle a « pitié » (l.12) de cette personne en face de sa porte, et montre alors un sentiment de compassion et de sensibilité.

Ce portrait énigmatique est suivi d’une rétrospection chez Mme de Rênal. En effet, elle semble faire un lien entre l’arrivée de ce « pauvre » (l.12) jeune homme et celle du précepteur de ses enfants : « distraite un instant de l’amer chagrin que lui donnait l’arrivée du précepteur » (l.14-15).

Ensuite, après 16 lignes de description, on observe le premier contact direct entre les deux personnages. En effet, Mme de Rênal s’exprime avec une « voix douce » (l.16), ce qui montre sa tendresse à l’égard du personnage en détresse. On remarque de ce fait une tonalité affectueuse, voire maternelle. Ainsi, ce premier discours direct donne du dynamisme au récit, mais aussi du réalisme à la scène.

Ainsi, après avoir décrit Mme de Rênal et Julien Sorel, l’auteur apporte un nouveau dynamisme à cette scène de rencontre en transformant progressivement les deux personnages.

Les lignes 18 à 21 montrent que Julien se voit victime d’un coup de foudre. En effet, l’adverbe de manière « vivement » (l.18) et sa « timidité » (l.19) témoignent de son état mental encore fragile. Néanmoins, il reste « frappé » (l.18) par la beauté de Mme de Rênal, et particulièrement de son regard. Par la suite, le verbe « étonné » (l.19), qui a pour radical le tonnerre, montre bien que Julien est sous le charme. Ainsi, de part sa proximité avec Mme de Rênal, Julien semble tout oublier de sa condition (« il oublia tout » l.20) : il est déposséder de lui-même et vulnérable.

Cependant, il reprend ses esprits en répondant à son interlocutrice avec une phrase déclarative simple : « Je viens pour être précepteur, madame » (l.22). De plus, il cherche avec un geste symbolique d’effacer sa partie enfantine en essayant d’effacer ses larmes (l.23).

À la ligne 24, l’adjectif qualificatif attribut « interdite » est révélateur. En effet, cet adjectif

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