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Lecture Analytique, Albatros, Baudelaire

Fiche de lecture : Lecture Analytique, Albatros, Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Février 2018  •  Fiche de lecture  •  2 246 Mots (9 Pages)  •  3 193 Vues

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LA n°1 : « L’Albatros », Baudelaire

Introduction :

Charles Baudelaire est un poète du XIXème siècle, qui se situe à mi chemin entre le romantisme, le parnasse et le symbolisme.

En 1857 paraissent Les Fleurs du Mal mais six poèmes sont condamnés pour atteinte à la morale et aux bonnes mœurs. Avec cette œuvre, Baudelaire ambitionnait d’ « extraire la beauté du mal ».

« L’Albatros » est un des plus célèbres poèmes de Baudelaire qui figure dans la section « Spleen et Idéal ». Cette section retrace le déchirement du poète partagé entre une attirance pour la chute et une aspiration à l’élévation. Cette oscillation explique le « spleen » dans lequel est plongé le poète et qui est inhérent à la condition humaine. Ce poème, qui aurait été composé au cours d’un incident lors de son voyage en mer, se compose de seize alexandrins organisés en quatre quatrains aux rimes croisées.

A première vue, le poème retrace le martyre d’un oiseau aux grandes ailes par des marins qui l’ont capturé. Cependant, le dernier vers du poème invite à y lire un message symbolique.

Lecture du texte

Problématiques possibles :

1 - Comment le récit d’un martyr de l’albatros devient-il l’allégorie de la condition du poète ?

2 - Que symbolise ce poème ? / Quel est le sens de cette allégorie ? (Plan : I- L’albatros, allégorie du poète avec en sous-partie le II dvp dans cette fiche, II- Mais aussi une allégorie de l’existence humaine avec 1- L’homme cloué au sol : une créature déchue dont l’animalité est le symbole douloureux (cf l’extrait de Mon cœur mis à nu) et 2- Qui aspire à l’infini)

3 - Comment l’albatros symbolise-t-il le déchirement du poète, partagé entre le spleen et l’idéal ? (I- Condition du poète : le spleen, II- Quête d’idéal cf le début et la fin du poème)

Annonce du plan adopté en réponse à la problématique n°1 : Nous nous efforcerons donc de montrer que ce poème relate une scène de cruauté puis, nous mettrons en relief la manière dont il prend une dimension allégorique.

I- Une scène de cruauté

=> 1er niveau de lecture : ce poème peut se lire comme un récit, comme une anecdote.

1) Une histoire cruelle : la captivité d’un oiseau

* La scène se situe sur un navire et fait vivre des personnages cad des albatros et des marins.

* Cette scène raconte le vol, puis la capture de cet oiseau sur le navire qui devient un objet de divertissement. Trajectoire qui va donc de l’horizontalité (symbole de liberté de l’oiseau) jusqu’à la descente verticale dans le « gouffre » (symbole de l’enfer terrestre renforcé par l’allitération en « r » dans « gouffres amers » v.4). Donc dès la fin du 1er quatrain : annonce d’un destin funeste pour l’oiseau

* Le temps employé est le présent d’habitude (cf v.2 verbe « prennent » ou « suivent » v. 3) qui indique que c’est donc une scène / situation qui se répète + adverbe « souvent » en tête du premier vers qui renforce cette idée : caractère itératif (=répétitif) de la scène.

2) Un portrait contrasté de l’oiseau, conséquence directe de cette scène de cruauté

* Portrait négatif de l’oiseau mis en évidence par l’emploi :

- x d’adjectifs qualificatifs à connotation péjorative pour décrire cet oiseau. Ces adjectifs sont coordonnés grâce à des conjonctions de coordination : « maladroits » et « honteux » v. 6 qui riment avec « eux » v. 8, « gauche et veule » v.9 (=qui manque d’énergie, de courage), « comique et laid » v.10.

- Présence d’adverbes comme « piteusement » v.7 (=d’une manière piteuse, cad qui est propre à exciter une pitié où se mêle le mépris ou la raillerie ; qui est triste et honteux).

- Verbe « traîner » + comparaison des ailes qui deviennent des avirons v.8 : corps trop grand ; lourdeur et démesure du corps parmi les hommes ; corps inadapté parmi les hommes qui l’ont réduit à l’immobilisme.

- Autre verbe « mimer » + participe présent « en boitant » + nom : « infirme » : l’albatros devient, parmi les hommes, un infirme.

* Portrait positif de l’oiseau grâce à la présence de :

- x périphrases et métaphores laudatives (=positives, qui célèbrent) pour désigner sa beauté et majesté : « rois de l’azur » v. 6 + « prince des nuées » v.13

- Personnification (et périphrase) qui indique sa liberté et sa toute puissance : « voyageur ailé » v. 9 

- Champ lexical du gigantisme de l’oiseau pour signifier sa beauté dans la liberté : « vastes oiseaux des mers » v.2 + « grandes ailes blanches » v.7 + « ailes de géant » v.16.

- Allitération en « v » dans le 1er quatrain marque sa beauté = fluidité + allitération en « l » dans « l’albatros » « les » « l’azur » « ailes blanches » = sonorités fluides qui soulignent l’harmonie du vol et l’harmonie qui existe entre oiseau et son milieu

* Portrait antithétique renforcé par des :

- Des rimes internes qui renforcent le contraste comme au V.6 : « rois » et « maladroit »

- Antithèse au vers 10  entre la situation d’avant avec l’adverbe « si » et l’adjectif « beau » et maintenant puisque l’oiseau est devenu « laid » : avant il était symbole de beauté car il vivait dans son environnement et dans la solitude mais maintenant, au milieu des hommes, il est ridicule et laid car il est privé de son élément (le ciel, l’air).

- Antithèse entre la liberté d’avant et l’immobilisme auquel il est réduit : « infirme » et « volait » V. 12

=> Métamorphose de l’oiseau en traversant les espaces : mouvement qui va de la beauté dans l’horizontalité à la laideur, maladroitesse dans sa chute verticale ; mouvement qui va de la liberté à l’emprisonnement et qui se remarque par la juxtaposition de termes antithétiques dans les mêmes vers, ce qui renforce l’ampleur de la cruauté menée par les hommes sur l’oiseau. Donc le portrait de l’oiseau est construit de manière à mettre en valeur la cruauté des hommes, cad présenté sous la forme d’une antithèse.

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