Le culte de la performance

TD3 Sociologie : Ehrenberg A., « Le culte de la performance » (1991)[pic 1]

    Alain Ehrenberg est un sociologue français né à Paris le 4 juin 1950. Il est également le directeur d’un centre de recherche sur les drogues et sur les médicaments psychotropes.

L’extrait étudié provient du livre de Ehrebeng A. paru en 1991 et intitulé « Le culte de la performance ».

    L’idée principale du texte est l’influence idéologique du sport. Dans un premier temps, l’auteur démontre la multiplication des usages non sportifs du sport et dans un second temps Ehrenberg explique la sportivisation de l’aventure

    Tout d’abord, le sociologue et économiste allemand Max Weber est introduit au début de l’extrait afin de poser la notion du sport dans sa conception moderne, soit sa nouvelle place dans la société : une forme d’appartenance à une société qui se veut de plus en plus sportive.

    L’auteur démontre la multiplication des usages non sportifs du sport en affirmant qu’en 35 ans on constate une hausse de 10 millions de licenciés sportifs et que d’après l’I.N.S.E.P, 73,8 % des français de 12 à 74 ans font du sport d’une quelconque manière : la multiplication des variantes d’un sport tel que le ski est à l’origine de cette « explosion démographique. »

   L’individu doit modifier son rapport et son statut à la société, de ce fait, le sport n’est plus une forme de loisir mais une forme d’appartenance à l’existence humaine : Ehrebenrg estime que « le sport est sorti des stades et des gymnases, il a quitté le cadre restreint des pratiques et des spectacles sportifs ». De plus, le sport est omniprésent dans le monde professionnel et est valorisé dans les entreprises car une personne ne pratiquant pas le sport sous une forme quelconque ne pourra pas accéder à un poste d’importance.

    Aujourd’hui, la force mental des sportifs est un moyen de se prendre en charge et de faire quelque chose de sa vie, les huit chômeurs qui ont cherché à former leur équipe de cycliste est un exemple pour prouver que le sport sert à sortir de la « galère » et prendre sa vie en main.

     Nous pouvons alors affirmer que le sport est devenu le symbole de l’individu autonome, gérant son image et son application professionnelle : le sportif peut alors être comparé l’entrepreneur gérant sa propre existence .

     La sportivisation de l’aventure est un moyen pour l’individu de sortir de la banalité de la vie et de fuir la société : l’aventure permet à l’individu d’être le maître de son destin.

    L’aventure  est un moyen de trouver sa place dans la société,de se libérer : d’être soi-même, l’exploit de Reinhold Messner, la première personne à avoir escaladé les 4 sommets himalayens n’a à la base aucune visée économique et médiatique, « une victoire dans le vide » selon Ehrenberg, mais est une satisfaction personnelle qui lui aura pris 16 ans à accomplir.

     L’auteur estime que l’aventure est à la portée de chacun, elle s’est vue médiatisée ainsi que récompensée pour ensuite, arriver aux yeux du grand public : la vente de 4x4 « ont été quasi multipliées par 7 entre 1981 et 1988 » ce qui montre que l’expédition est devenu une modalité de loisirs et de vacances sur les thèmes du risque et de l’imprévu. Alors, l’aventure par l’expédition est une façon idéale d’apprendre à sortir de son confort pour prendre des risques, se mettre en danger et ainsi apprendre l’autonomie, la responsabilité et le dépassement de soi.

...