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Peut-on résister à la vérité ?

Synthèse : Peut-on résister à la vérité ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Novembre 2022  •  Synthèse  •  1 374 Mots (6 Pages)  •  233 Vues

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DISSERTATION :

Peut-on résister à la vérité ?

On peut définir simplement la vérité comme ce qui est le critère qui vrai et du faux, c'est-à-dire plus spécifiquement la vérité-correspondance donc l'accord entre l'idée et la chose. (Il y a aussi la vérité-cohérence mais elle sera moins porteuse pour le sujet et elle est sujette à de nombreuses contradiction). Ainsi c'est une vérité admise que la somme des angles d'un triangle est de 180 degrés. Dire que cela n'est pas une vérité semble vain. Dans ce cas, on peut dire que la vérité semble être porteuse d'un critère d'évidence. Dès lors, résister à la vérité serait le fait d'une erreur que l'on continuerait à admettre malgré la présence de l'idée vraie. Donc une idée inadéquate que l'on pourrait décliner en mensonge, mauvaise foi etc. voire en dogmatisme dans le cas d'une vérité que l'on ne voudrait pas admise à cause de sa nouveauté comme ce fut le cas en la thèse ptolémaïque et la thèse copernicienne relativement au mouvement de la terre et du soleil. Il semblerait donc vain de résister à la vérité puisqu'elle finirait toujours par l'imposer. Cependant, pour reprendre notre exemple de la somme des angles d'un triangle, force est de constater qu'en géométrie non-euclidienne la somme des angles d'un triangle n'est pas égale à 180 degrés. Ainsi des choses que nous tenons pour vraies peuvent se révéler insuffisantes ou insatisfaisantes, la vérité serait alors historiquement déterminée et c'est en ce sens que le sujet « Peut-on résister à la vérité ? » prend tout son sens. Nous interrogeant donc sur la capacité à s'opposer à une évidente certitude, il conviendra tout d'abord de définir pleinement la vérité, ses critères normatifs etc. et voir si une résistance est seulement envisageable (1ère partie), si oui laquelle et sous quelle forme (2nd partie). 

La vérité semble être à elle-même sa propre norme. Plus simplement il paraît difficile de pouvoir résister à la vérité comme de penser que 2 + 2 ne font pas 4. Ce simple nous montre qu'il apparaît impossible ou vain de vouloir lui résister. Résister à la vérité, ce serait rester dans l'erreur ou dans la croyance or une fois advenue la vérité, on peut observer que celle-ci dissipe l'erreur en développant une idée vraie dans l'esprit. Et c'est bien ce que met en exergue Spinoza dans son Ethique (II, proposition 35) : l'idée vraie est à elle-même son propre signe. Son évidence suffit à nous la faire connaître comme vraie. La vérité apporte la lucidité ; elle s'impose d'elle-même par sa propre force c'est-à-dire celle de l'évidence. L'erreur est dans ce cas une imperfection de la volonté : l'idée inadéquate est une privation de l'idée vraie. On peut l'observer avec le cas de la distance du Soleil. Il nous apparaît proche, de la taille d'une assiette alors qu'en vérité il est fort éloigné de la terre. Croire que le soleil est proche n'a rien de faux dans la mesure où nos sens nous indiquent bien cela selon les lois de l'optique et de la physiologie. L'erreur consiste seulement alors à prendre cette idée, qui a quelque chose de vrai, pour la vraie distance du soleil. Ainsi une fois acquise l'idée de la vraie distance, l'erreur se dissipera, mais l'apparence restera.  La vérité possède donc sa propre force, sa puissance et l'on peut comprendre alors pourquoi on symbolise la vérité par la métaphore du soleil ou de la lumière c'est-à-dire la clarté. On peut donc tenter de résister à la vérité mais il n'en reste pas moins qu'elle s'impose d'elle-même face aux idées inadéquates. Rien ne semble pouvoir l'empêcher une fois l'esprit sorti de son état de croyance. Mais c'est dire alors que la vérité est à elle-même sa propre norme. En effet, comme le précise Spinoza en Ethique II, 43 : « Qui a une idée vraie sait en même temps qu'il a une idée vraie et ne peut douter de la vérité de sa connaissance. » L'évidence est alors un critère de vérité ; elle est : ce qui ne peut pas ne pas être vu, ce qui s'impose par sa clarté totale. La vérité est donc une connaissance claire et distincte et elle lève tout doute ; elle est certaine. Elle s'impose par sa propre puissance. Cependant, il faut noter que la vérité ne se trouve pas dans la chose mais bien dans l'idée que nous en avons.

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