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Description complète de l'asclépiade - commune

Étude de cas : Description complète de l'asclépiade - commune. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Février 2016  •  Étude de cas  •  2 235 Mots (9 Pages)  •  751 Vues

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L’asclépiade, la soie du Québec

I. Introduction

Communément appelée « Petits cochons » ou « milkweed », l’asclépiade commune est une plante indigène du Québec. En dépit de ses multiples usages, l’asclépiade demeure encore méconnue au grand public. Longtemps considérée comme étant une « mauvaise herbe », celle-ci réapparait dans les débats médiatiques. Et pour cause, elle produit une soie aux capacités surprenantes. Elle produit une fibre légère et isolante comme du duvet.  Certains y voient un avantage écologique, d’autres y voient un avantage économique.

Pour cerner le sujet il est nécessaire de décrire brièvement la plante, les grandes lignes de son histoire, étudier son habitat, son environnement, sa culture, son application industrielle, et pour finir l’effet contradictoire qu’engendrerait une culture à grande échelle de cette plante.

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I - Portrait du sujet

1 – Description générale

L’asclépiade est une herbacée à feuilles entières et opposées, se distinguant par ses inflorescences ou ses fleurs relativement petites de couleurs rosée à blanchâtre. Adulte, elle mesure autour de 1,5 mètre de hauteur. Toutes les parties de la plante sécrètent une sève blanche très collante et légèrement toxique, semblable à celle du pissenlit. Ses fruits comestibles surnommés « petits cochons » sont acuminés. Ces « follicules » s’ouvrent à maturité pour libérer des graines munies de longues soies. Leur méthode de dissémination est donc par anémochorie : par le vent. On compte environ 100 espèces, presque toutes originaires du nouveau monde.¹ Deux espèces se distinguent particulièrement au Québec: l’asclépias incarnata L. (non comestible) et l’asclépias syriaca L.. L’asclépiade incarnate se retrouve près des lieux humides tels les cours d’eau et l’asclépiade de Syrie ou commune près de zones plus difficiles ou plus secs. L’asclépiade commune est plus abondante.

2 – Les grandes lignes de son histoire

Bien avant l’arrivée des colons, l’asclépiade commune était déjà exploitée par les amérindiens. En plus du savoir-faire artisanal, ceux-ci exploitaient aussi les vertus médicinales de la plante. Ils utilisaient les racines comme remède contre l’asthme et en d’autres cas c’était un moyen de contraception chez les femmes.³ Chez la plupart des amérindiens, elle était aussi comestible. Par exemple chez les iroquois les feuilles (plus agées), les jeunes plants (tiges et feuilles) et les boutons floraux étaient consommés. Tandis que chez les Indiens du Missouri, les jeunes fruits verts, encore fermes, se consommaient bouillis. 

C’est Jacques Philippe Cornut médecin et biologiste français 1606-1651 qui en fait une description dans son ouvrage Canadensium Plantarum Historia pour la première fois. Celui-ci confondra cette plante avec une autre originaire d’asie mineure, d’où son qualificatif de « Syrie », alors que l’asclépiade est essentiellement originaire d’Amérique du nord et principalement du Canada

Vers le milieu du XIIIeme siècle, l’engouement pour l’asclépiade (et ses tissus chauds) s’empare de l’Europe. Si bien que Louis XV roi de France et de la Nouvelle France en trouva aussi son intérêt. De surcroit il attribua l’exclusivité de l’exploitation de la « soie d’Amérique » à son bonnetier : Jacques La Rouvière. (le 4 octobre 1757 à Versaille)

A la suite de la conquête britannique son usage disparu, face à l’Empire colonial qui regorgeait de soie et de coton. La plante tomba alors en désuétude et sa culture fut abandonnée.

Dans le début du 20e siècle, le rembourrage  typique pour les gilets de sauvetage était un matériau appelé « kapok ». Une fibre cotonneuse extraite des gousses de l'arbre « fromager », le kapok a été cultivé dans les forêts tropicales d'Asie. C’était les Indes néerlandaises (Indonésie actuelle) et c’était à l’époque le principal producteur.

Puis, en 1937, vint l'invasion japonaise de la Chine, qui a initié la Seconde Guerre mondiale dans le Pacifique. Au moment où les États-Unis entrent en guerre quatre ans plus tard, l'accès au kapok asiatique sera alors effectivement coupé. Le remplacement de ce matériel stratégique était nécessaire pour protéger les aviateurs et les marins de la noyade. Les quenouilles (typha), duvet, plumes, et "Bubblfil" (une substance plastique développée par DuPont) ont été les possibilités militaires proposées).

Retournement de la situation vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, la fibre de l'asclépiade a été largement utilisé comme ressource indispensable pour les dispositifs de flottaison. La partie nord-ouest de la péninsule inférieure du Michigan, en particulier la région autour de Petoskey, est devenu le centre de cueillette et transformation du pays pour la fibre d'asclépiade. Il y eut la première usine en son genre à travers le monde. Vers la fin de la guerre, une armée de citoyens, y compris des écoliers dirigés par un médecin visionnaire (Dr. Boris Berkman) avait contribué à maintenir les militaires à l'abri du danger. (c.f. annexe 1. Illustration de la situation de l’asclépiade pendant de la 2ème Guerre Mondiale)

Au désespoir des habitants de Petoskey et du Dr. Berkman lorsque la guerre a pris fin l'accès au kapok est devenu sans restriction. Qui plus est, les chercheurs américains de la compagnie Dupont ont commencé à développer le tissu synthétique qui était mieux à sauver des vies que tout matériel végétal.   Si bien que l’asclépiade retomba dans l’oubli de nouveau.

Toutefois ce n’est qu’à partir de 2011 que les propriétés de l’asclépiade vont être remises en avant. À Granby (au Canada), M. François Simard ingénieur textile et fondateur de l’entreprise Protec-Style met sur pied une branche spécialisée dans la fibre naturelle : Encore 3. (Environnement Coopération Recherche et Emploi) Le projet avance, mais demande un approvisionnement correct, le problème reste à convaincre les producteurs. Toutefois, pour la cultiver une coopérative regroupant une vingtaine de producteur a vu le jour : la coopérative Monark.

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