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LA SOCIALISATION

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Par   •  29 Juillet 2021  •  Cours  •  1 664 Mots (7 Pages)  •  408 Vues

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Chap 2 : La socialisation et la construction des identités sociales

Un individu doit être socialisé pour qu’il puisse vivre en société. La socialisation est le processus par lequel un individu intériorise des valeurs, des normes, des modèles culturels qui le rendent capable de vivre dans la société ou le groupe auquel il appartient.

 Les premières approches de la socialisation (d’un point de vue fonctionnaliste) ont mis l’accent sur l’aspect contraignant de la socialisation (conditionnement contraignant). Ces approches ont été remises en cause par la prise en compte de la distinction entre socialisation primaires et secondaire et la diversité des influences socialisatrices. La socialisation est donc variable selon les milieux sociaux et le genre.

  1. La socialisation primaire

C’est la première socialisation, qui a lieu durant l’enfance. Elle est très efficace et a lieu dans un contexte très affectif. L’enfant est également très influençable.

Emile Durkheim, dans Education et sociologie (1922), conçoit l’éducation comme un travail explicite et conscient de transmissions aux individus d’un certain nombre de rôles sociaux.

Rôles : modèles de comportements conformes aux attentes que peuvent avoir les membres de la société ou du groupe.

Durkheim utilise la métaphore de l’hypnose pour suggérer l’effet de l’éducation sur l’individu. Cette idée de conditionnement et de marque indélébile de la socialisation primaire sera reprise et amplifiée par les travaux fonctionnalistes. Talcott Parsons donne une grande importance à la socialisation primaire : celle de l’enfant au sein de sa famille et à l’école. Les comportements des individus sont le résultat de l’application de modèles prédéfinis et intériorisés pendant la socialisation. L’enfant apprend à se comporter comme ses parents. IL pourra ainsi reproduire les normes et valeurs de la société à laquelle il appartient.

Normes : règles ou modèles de conduite propres à un groupe ou à un société donnés, appris et partagés, légitimés par des valeurs et dont la transgression entraîne des sanctions.

Valeurs : principes qui déterminent l’orientation de l’action individuelle ou sociale. Ils forment des systèmes qui guident les manières de penser, d’être et d’agir.

Bourdieu renoue ( Marcel Mauss, Les techniques du corps, 1924), et théorise la dimension inconsciente de la socialisation avec le concept d’habitus. Les conditions matérielles d’existence de la famille, les rapports au monde présentés par les parents et les premières expériences s’inscrivent dans le corps. L’habitus est ainsi un système de dispositions (façons d’être, de faire, de sentir, de voir le monde) durables et transférables, qui est « une présence agissante de tout le passé dont il est le

 produit ».

Les interactionnistes et les constructivistes ont également accordé de l’importance à la socialisation primaire (qui n’est pas l’apanage des courants holistes). Peter Berger et Thomas Luckmann dans La construction sociale de la réalité (1966), qui bien qu’ils mettent en avant une certaine marge de manœuvre de la part des enfants, mettent aussi en lumière la dimension largement imposée de cette transmission.

La socialisation est différenciée et différentielle : selon les milieux sociaux et selon le sexe de l’enfant, la socialisation ne sera pas la même.

Socialisation différentielle : socialisation qui est différentiée selon le sexe et/ou le milieu social et qui contribue à (re)produire des comportements, des normes et des valeurs distincts selon le sexe et/ou le milieu social.

Les socialisations de classe ont des effets multiples en termes de consommation, de pratiques culturelles, d’espérance de vie, de corpulences. Tous les travaux soulignent que le rapport, à la parole, au corps et au monde sont des éléments étroitement imbriqués dans cette socialisation. La fabrique « du grand bourgeois » passe par les conditions matérielles de vie ( grands appartements, grosses voitures, voyages) qui induisent un rapport spécifique à l’argent et à l’espace. Richard Hoggart dans le cas de la classe ouvrière dans la culture du pauvre (1957), souligne que le quotidien est marqué par l’expérience de la pauvreté, par la nécessité de tout compter pour « pouvoir joindre les deux bouts ».

Les travaux sur la bourgeoisie (notamment ceux de Béatrix Le Wita et de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon) ont montré l’étendue du travail implicite et explicite  de transmission d’un certain rapport au monde et à l’espace dès le plus jeune âge. La rappel incessant et explicité à la règle qui vise à intérioriser celle-ci ne se retrouve pas en milieux populaires : ceci rejoint les analyses de Basil Bernstein sur les différences d’utilisation du langage selon les catégories sociales. Une des particularités de l’exercice de l’autorité dans les milieux populaires est ainsi de s’exercer plutôt de manière externe et de ne pas chercher à susciter « l’autocontrainte ». Les limites sont posées au coup par coup, a postériori, sans nécessairement que cela passe  par une explication des normes à respecter.

La socialisation est différente selon les sexes. L’intériorisation des rôles associés à chaque sexe se fait d’abord au sein de la famille et ces comportements sexués apparaissent d’autant plus naturels que ce  processus est largement inconscient. La question a été traitée dès les années 1970 avec le développement des gender studies, c.f. Elena Gianini Belotti, dans Du côté des petites filles (1973). La différenciation débute très tôt. Elle conduit à attribuer des qualités et des attentes en fonction du sexe de l’enfant. Tout cela se traduit ensuite dans les comportements de loisirs.

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