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La Socialisation Différenciée

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Par   •  26 Janvier 2014  •  1 404 Mots (6 Pages)  •  1 070 Vues

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LA SOCIALISATION DIFFÉRENCIÉE

Inévitablement, l’être humain divise les gens en groupes. Ceux-ci peuvent être basés sur différents critères : l’origine ethnique, la religion, la profession, l’âge... Cependant, la catégorie la plus fondamentale semble être le sexe.

Quand nous rencontrons une personne, nous sommes en général capables de déterminer son sexe et nous ne pouvons pas nous en empêcher. Cette division du monde en deux, hommes et femmes, nous amène à penser que les hommes sont semblables les uns aux autres, comme les femmes sont semblables les unes aux autres. En réalité, il y a un grand recouvrement entre ces deux catégories, mais la socialisation renforce l’écart entre les genres en polarisant les différences, emprisonnant chacun/e dans des rôles spécifiques, très difficiles à faire évoluer.

Stéréotypes

Un stéréotype est une forme de croyance que nous avons au sujet de personnes qui partagent la même appartenance groupale, comme par exemple quand nous affirmons que les Allemands sont sérieux ou les Français chauvins. Les stéréotypes peuvent être positifs ou négatifs et sont le plus souvent descriptifs : ils expriment les traits ou les comportements que nous pensons typiques des membres du groupe.

Les stéréotypes liés au sexe, s’ils sont descriptifs, sont également prescriptifs, ce qui signifie qu’ils indiquent comment les individus devraient se comporter. En cela, ils fonctionnent comme des normes : ils nous informent sur ce qui est approprié et désirable pour chaque sexe : quels traits, comportements, intérêts ou professions conviennent aux hommes et aux femmes.

C’est ainsi qu’on estime que les hommes sont (et doivent être) aventureux, sûrs d’eux, indépendants et courageux, qu’ils font (et doivent faire) de bons mécaniciens et qu’ils s’intéressent (et doivent s’intéresser) au sport, tandis que les femmes sont (et doivent être) sensibles, douces, émotives et sociables, qu’elles aiment (et doivent aimer) les fleurs et les enfants et qu’elles font (et doivent faire) de bonnes infirmières. Sans cette adéquation entre son sexe biologique et le stéréotype qui lui correspond, on n’est pas un « vrai » homme ou une « vraie femme », et l’on s’expose à des coûts sociaux. L’apprentissage et la conformité à ces stéréotypes seraient dus à une socialisation différenciée qui s’applique aux enfants dès leur naissance et les guide peu à peu vers les rôles dévolus à leur genre.

Une éducation différenciée

Les parents traitent leurs enfants différemment selon qu’ils sont garçons ou filles. Dès qu’on connaît le sexe du bébé à venir, sa chambre et ses vêtements prennent les couleurs prescrites et on lui achète des jouets correspondant à sa « nature ». Les parents projettent les activités qu’ils pourront réaliser avec l’enfant suivant son sexe et, souvent, l’un des deux sexes est souhaité plutôt que l’autre. Une étude montre que 24 heures après la naissance, les parents s’attendent déjà à ce que des comportements différents apparaissent chez leur nourrisson en fonction de son sexe. Plus tard, ils encourageront la participation de leur bambin à des activités typées, comme les poupées pour les filles et les petites voitures pour les garçons. Ce traitement différencié a des répercussions tout au long de la vie. Comme il commence tôt et est acquis très rapidement par l’enfant, il est naturalisé : les différences sont comprises comme innées, biologiques, alors que de nombreux mécanismes psychologiques d’apprentissage peuvent les expliquer.

La pression normative

Deux types de pressions peuvent ainsi s’appliquer à l’enfant : la pression normative s’exerce lorsqu’une personne s’écarte de la norme, de ce qu’on attend d’elle, ou quand au contraire, elle s’y conforme. Dans un cas, il y aura punition, dans l’autre, récompense. Dans l’enfance, on nomme ce premier processus le renforcement différencié : on va par exemple encourager le petit garçon à courir et sauter et se dépenser, notamment en lui mettant des vêtements adaptés à ce type d’activités, on va lui retirer la poupée de sa sœur quand il la prend et le féliciter quand il a été courageux ou fort. Par contre, on va encourager la petite fille à jouer calmement avec ses poupées en l’engonçant dans une jolie robe qu’il ne faudrait surtout pas abîmer, on va lui demander d’aider maman à la cuisine et la féliciter parce qu’elle est très jolie. La récompense pour se conformer aux stéréotypes est souvent l’approbation sociale. Le désir d’être aimé amène ainsi les enfants à devenir ce qu’on imagine qu’ils sont « naturellement ».

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