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Fiche de lecture La Disqualification Sociale

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Par   •  4 Mai 2019  •  Fiche de lecture  •  2 668 Mots (11 Pages)  •  1 001 Vues

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FICHE DE  LECTURE

Joséphine WALLERAND – DEASS 1ère année

  1. Titre, auteur, éditeur, date de publication, nombre de pages

- « La disqualification sociale, vingts ans après. »

- Serge PAUGAM

- Éditions PUF (Presses Universitaires de France) – 5ème édition, collection Quadrige, septembre 2013.

3ème tirage, huitième édition. août 2016.

- 256 pages.

- Édition d'origine : La disqualification sociale. Essai sur la nouvelle pauvreté. Presses Universitaires de France, collection « Sociologies », 1991.

  1. L'auteur

L'auteur : Serge Paugam, sociologue né le 9 mars 1960. Directeur d'études de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et directeur de recherches au Centre National de Recherches Scientifiques, il est l'auteur de plusieurs ouvrages sur la pauvreté, la précarité et la solidarité. Il est directeur de la collection « Le lien social » et de la revue « Sociologie » aux Presses Universitaires de France (PUF).

L’œuvre de Serge Paugam s'inscrit dans le champ sociologique des sciences sociales. En effet, dans La disqualification sociale, il se positionne dans une démarche sociologique, dans l'interaction avec son objet d'études, il adopte donc une démarche interactionniste développée par l'école de Chicago qui est une sociologie américaine inspirée de la sociologie allemande. Les premiers sociologues commencent à axer leurs recherches sur les phénomènes migratoires et la délinquance. A l'époque, la violence est attribuée à certaines cultures ou la nature humaine par des politiques, mais les sociologues vont faire des observations dans les différents groupes composant cette société. Finalement, avec cette ville connue pour son taux de criminalité très haut, les sociologues vont s'en servir comme d'un laboratoire social. Avec comme contexte une urbanisation extrêmement rapide due à l'immigration, on observe un développement économique important. Cela crée un ville évoluant constamment et en réorganisation permanente, dans La disqualification sociale, cette évolution est évoquée quant à l'évolution économique et urbaine de la ville de Saint Brieuc, utilisée également par l'auteur comme un laboratoire social.

Les sociologues de l'école de Chicago utilisent l'observation directe comme méthode d'observation de la ville. Elle s'appuie sur la sociologie allemande et donc sur la démarche qualitative. Elle part du principe que pour connaître ce qu'il se passe sur le terrain, il faut s'y rendre. L’École de Chicago met au point le concept sociologique d'interactionnisme. L'espace urbain est envisagé comme un écosystème, il y a des éléments qui coexistent. Des rapports de domination, des formes de colonisation, de défense de territoire, de ségrégation au sein des ghettos. On retrouve cette logique d'investigation interactionniste dans la démarche de l'auteur qui interagit non seulement avec les acteurs sociaux, ici les personnes ayant fait l'expérience d'un déclassement social mais aussi sur les terrains dans lesquels ils s'inscrivent, c'est à dire, les services d'action sociale et les lieux de résidence des personnes interviewés.

Filiations théoriques : 

- Max Weber (1864-1920) est un sociologue faisant partie du courant de la sociologie Allemande. Il parle de l'action sociale, c'est à dire qu'il ne parle pas d'individus mais des acteurs sociaux qui agissent sur la société. On retrouve cette affiliation dans la perception de l'auteur sur les individus interviewés, il axe son objet d'étude sur les expériences vécues qui mènent au processus de disqualification sociale. Pour qu'il y ai de l'action sociale, il faut un échange entre les individus qui composent la société et derrière leurs actions, il s'intéresse à la motivation des personnes, donc des logiques d'action, comment on légitime l'action, comment on l'explique. Et derrière les justifications, il s'intéresse aux représentations sociales, c'est à dire, les façons dont on perçoit le réel, le monde social. La démarche de l'auteur est semblable à cette approche en s'intéressant aux expériences vécues. Il passe par les statistiques, les observations directes, on peut observer un lien avec la démarche de Alexis de Tocqueville d'aller sur le terrain, en privilégiant le qualitatif plutôt que le quantitatif, on retrouve aussi cette idée dans le choix d'extraire un échantillon d'analyse chez Serge Paugam à partir de fichiers provenant de Services d'Action Sociale et de l'étude localisée sur un territoire. Max Weber met au point trois grands concepts que l'on retrouve dans la logique des recherches de Serge Paugam. Tout d'abord, l'approche compréhensive, c'est à dire une approche qualitative qui s'intéresse aux motivations et de leurs logiques, puis les analyser. Ensuite, La neutralité axiologique, une forme de neutralité qui traduit une posture de recul et de méfiance vis à vis de nos propres jugements pour ne pas qu'ils interfèrent. Nous sommes ici dans une posture donc sociologique. Enfin, L'idéal type (ou typologie) qui est une forme de catégorisation. Portraits axés sur les caractéristiques sur les plus importantes, voir caricaturales, pour rendre le réel compréhensible. Il rend les rapports relationnels intelligibles par cette simplification. L'auteur adopte cette même posture et précise qu'il ne s'agit pas d'une généralisation mais d'une simplification afin de comprendre les différents schémas du processus de disqualification dans le but d'adapter le fonctionnement du marché du travail et les politiques sociales mises en places pour qu'elles soient davantage dans l'inclusion que dans la stigmatisation.

- Erving Goffman (1922-1982) est un sociologue essayiste qui développe une sociologie originale en s'appuyant sur la métaphore du jeu dramaturgique. Il envisage les interactions multiples quotidiennes comme une forme de jeu d'acteur. Il adopte une représentation théâtrale pour analyser les comportements et les interactions. Nous pouvons tous être amenés à devenir des acteurs face à des publics différents et en adaptant ce jeu en fonction du public. Chaque individu est amener à maîtriser l'image qu'il donne au cours de son jeu par différents procédés de mise en scène. On remarque dans l’œuvre de l'auteur une affiliation dans l'analyse des rapports entre les personnes interviewés et leurs relations avec les travailleurs sociaux. Erving Goffman distingue différents modes opératoires du jeu d'acteur dans un ouvrage « La mise en scène de la vie quotidienne – La présentation de soi » en 1959. Il parle tout d'abord de la conviction de l'acteur, de la façade puis de l'idéalisation. Autrement dit, les acteurs adoptent une posture de séduction qui permet de se positionner dans les interactions. A travers son ouvrage « Stigmate » il établit la théorie de l'identité qui se trouve au cœur de l'ouvrage. Erving Goffman y avance en effet masqué, car il ne prétend pas théoriser une question aussi controversée que celle de l'identité personnelle. Il analyse une relation qu'il appelle stigmatisation et qui lie un «normal» et un «handicapé», c'est-à-dire quelqu'un affecté d'un stigmate, qu'il s'agisse d'un handicap physique ou social, quelqu'un de discrédité socialement. On retrouve cette idée du handicap au delà du handicap dit physique dans l'analyse de Serge Paugam au sein d'une population stigmatisée, donc porteuse d'une handicap.

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