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ARP Distance thérapeutique

Rapport de stage : ARP Distance thérapeutique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Septembre 2017  •  Rapport de stage  •  2 390 Mots (10 Pages)  •  663 Vues

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Promotion 2015/2018
Stage n°4

Analyse Réflexive de Pratique n°4

  1. Description de la situation

Dans le cadre de ma deuxième année en formation de soins infirmiers, j’effectue mon quatrième stage dans une clinique privée en soins de suite et rééducation (SSR). Cette clinique est un établissement de soins de suite et de réadaptation de cancérologie et de gériatrie. La clinique offre une capacité d’accueil de 75 lits divisés sur 4 étages, 2 étages sont consacrés à la cancérologie et 2 autres sont consacrés à la gériatrie. La clinique reçoit des patients, à la suite d’un séjour hospitalier ou sur prescription de leur médecin traitant, pour assurer leur réadaptation dans le cadre d’un traitement ou d’une surveillance médicale requérant des soins continus.
De nombreux ateliers y sont proposés le mardi et le jeudi, notamment des ateliers pour faire travailler la mémoire. Il y a également une équipe pluridisciplinaire qui est à la disposition des patients (médecins, kinésithérapeutes, psychologue, diététicienne, aides-soignants, infirmiers ...) pilotée par une cadre de santé. Du personnel soignant y est présent 24h/24, le service s’organise sur un roulement de journée de 12 heures. Mon service se trouve au 4
ème étage qui lui est consacré à la gériatrie. Il contient 16 lits dont 6 chambres doubles et 4 chambres seules prit en charge par une infirmière, 2 aides-soignantes et une ASH.

La situation que j’ai choisie met en scène Mr H. un patient âgé de 81 ans et présent dans la clinique depuis plusieurs mois. Le début de sa prise en charge commence le 03 janvier 2017 suite à une hospitalisation pour pose de prothèse de hanche droite. Ce monsieur vit seul dans une maison plein pied, il est veuf depuis 1974 et n’a pas d’enfant. Après plusieurs séances de rééducation, Monsieur H. arrive à marcher seul à l’aide de sa canne. Il y a une semaine, un retour à domicile était prévu pour ce patient, mais dès lorsque le médecin lui donna une date de sortie, celui-ci se mit à se plaindre de douleurs au genou ce qui repoussa sa sortie.

La situation met également en scène la soignante A. C’est une infirmière arrivée dans l’établissement il y a 2 ans. Sa relation soignant-soigné était la même avec tout les patients. Elle respecte une certaine distance thérapeutique, éprouve de l’empathie pour certains et répond aux besoins de chacun tant que cela est possible. Au début de son hospitalisation, Mr H. n’était pas demandeur, il disait qu’il ne voulait pas déranger. Mais au fil des semaines celui avait de plus en plus de demandes et de réclamations mais celles-ci ne se faisaient plus qu’à la soignante A. Il ne voulait parler qu’à A., et c’est pour cela que sa première question du matin, avant même de dire bonjour, était « Sarah est là aujourd’hui? ». On ne pouvait plus répondre à ses attentes car celle-ci était exclusivement tournée vers A. Mr H. faisait preuve d’une très grande affection pour cette soignante. Cela était au départ respectable et raisonnable, jusqu’à ce que l’équipe pluridisciplinaire se rende compte qu’il usait de ses problèmes de santé, avérés ou non, pour que celle-ci prenne du temps pour lui. Cela a conduit à une forme de chantage affectif auprès de la soignante et a créé une sorte de clivage entre les équipes pluridisciplinaires. C’est une de ces situations que je vais développer pour nous permette de nous rendre compte de la difficulté à garder une distance juste avec les soignés.

Nous sommes le 29 mars, il est 13h30 lorsque Mr H. sonne. Je me dirige alors vers sa chambre. Arrivé devant sa porte, celle-ci fermée, je toque. J’entends un léger « entré », j’ouvre alors la porte et aperçois directement son lit. Mr H. se trouve dans une chambre seule, son lit est au milieu de la pièce mais lui se trouve sur son fauteuil à gauche du lit près de la fenêtre. Le soleil illumine toute la pièce. Celui-ci me regarde entrer dans sa chambre sans dire un mot. Je prends soin de mettre ma présence avant de m’approcher vers lui. Je lui demande alors s’il a besoin de quelque chose mais celui-ci me répond par une autre question. Il me demande si A. à finit sa pause, je lui réponds alors que oui, qu’elle vient de remonter de sa pause déjeuner. Je lui demande ensuite s’il a besoin d’autre chose mais me répond : « Non ça ira, merci. ». Je repars alors en prenant soin d’enlever la présence et de refermer la porte. Quelques minutes plus tard, Mr H. sonne une nouvelle fois. Je me déplace donc pour voir ce qui se passe, une nouvelle fois je toque et entre dans la chambre mais cette fois-ci Mr H. à une respiration forte et rapide. Je m’empresse donc d’appuyer sur sa sonnette pour appeler l’équipe soignante en urgence. Je lui demande rapidement ce qui se passe, il me répond qu’il a du mal à respirer. Celui-ci me dit alors qu’il faut que A. vienne le voir au plus vite, je lui réponds ensuite qu’elle arrive et lui demande s’il présente une douleur quelconque. Celui-ci prend le temps de réfléchir quelques secondes avant de me répondre qu’il a mal au cœur. À ce moment là, j’entends la porte de la chambre s’ouvrir, en me retournant je vois la soignante A. arriver avec le tensiomètre. Après avoir pris ses paramètres vitaux qui étaient corrects, elle lui dit qu’elle va appeler le médecin pour qu’il vienne l’ausculter. Aussitôt qu’elle a dit cette phrase, Mr H. se mit petit à petit à respirer normalement et nous dit que sa douleur a disparu. La soignante regarde alors le patient d’un regard interrogateur, elle ne comprend pas la situation. Le patient lui rend un sourire en réponse et lui dit qu’il a dû faire une crise d’angoisse. Comprenant enfin ce qui se passe, A. lui dit de se reposer et qu’elle repassera le voir tout à l’heure. Nous retournons alors toutes les deux dans le poste de soins. Elle me raconte par la suite que ce n’est pas la première fois qu’elle est dans ce genre de situation avec lui. Elle m’explique que c’est un homme qui n’a pas famille et qui a sans doute su trouver de l’attention avec elle. Elle rajoute également que ce n’est pas normal et que c’est dangereux car on risque de ne plus le prendre au sérieux à force de jouer la comédie.

Elle décide alors d’appeler la psychologue de la clinique et lui demande de monter dans le service. Quelques minutes plus tard, la psychologue arrive dans le poste de soins. L’infirmière lui explique alors ce qu’il vient de se passer et lui dit qu’elle aimerait un entretien pour le patient et elle-même afin de comprendre comment la relation soignant-soigné qu’elle avait mise en place, en est arrivé à ce genre de situation. La psychologue se tourne alors vers moi et me demande d’aller chercher Mr H. avec son consentement et de le conduire dans son bureau qui se trouve à l’étage du dessous. Nous sortons alors toutes les trois du poste de soins après avoir prévenu les aides-soignantes. Je me dirige vers la chambre de Mr H. alors que les deux soignantes descendent dans le bureau de la psychologue. Arrivé dans la chambre du patient, je lui explique que A. veut s’entretenir avec lui et la psychologue. Au début il est retissant, ne comprend pas et me demande pourquoi. Je lui réponds alors que c’est pour améliorer leur relation soignant-soigné et la remettre dans son contexte. Mr H. se lève alors ravi. Étonné je lui propose alors de me suivre jusqu’à son bureau. Arrivé devant la porte du bureau de la psychologue, je toque et me retourne vers Mr H. qui se trouvait derrière moi. En ouvrant la porte et en voyant les deux femmes l’attendre, son expression se remplit d’inquiétude comme s’il regrettait d’avoir dit oui, mais il ne dit rien et alla s’assoir sur la chaise à droite de A. Les soignantes me remercient de l’avoir amené, je referme donc la porte avant de remonter dans le service. Plusieurs minutes s’écoulent avant de voir Mr H. et A. remontés, ce n’est que 45 minutes plus tard que je les ai vus revenir dans l’étage. Elle accompagna alors MR H. dans sa chambre puis revint dans le poste de soins. L’infirmière a profité du rendez-vous avec la psychologue pour essayer de comprendre à quel moment leur relation avait-elle changé. Elle en a profité pour parler de la « juste distance » et de la « distance thérapeutique » qu’elle pensait avoir peut-être un jour transgressé pour que la situation devienne de la sorte.

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