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Origine étymologique et conditionnelle du mariage

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Par   •  29 Janvier 2014  •  Analyse sectorielle  •  2 709 Mots (11 Pages)  •  759 Vues

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Présentation générale

Origine étymologique et notionnelle

En français, le nom mariage provient du verbe latin maritare, issu de maritus, qui dérive, d’après une explication traditionnelle2,3, de mas / maris, le mâle. L’adjectif qui lui correspond « matrimonial », provient du substantif latin matrimonium, issu de mater, la mère et signifiant également mariage 4. L'usage du mot latin matrimonium dans les textes juridiques et théologiques a largement contribué en Europe à l’élaboration de la notion 5. Il n'a pas laissé de substantif en français moderne, mais reste néanmoins présent en italien et en espagnol, sous la forme de matrimonio et en anglais sous la forme de matrimony. Dans les pays d'Europe occidentale dont les langues découlent du latin, le cadre lexical du mariage renvoie donc à une forme juridique par laquelle la femme se prépare à devenir mère par sa rencontre avec un homme 6.

Définitions

Le mariage est défini usuellement comme étant l'union légitime d'un homme et d'une femme7, mais depuis 2001, il s'étend progressivement dans quelques pays, du moins sous sa forme civile, à l'union entre deux personnes de même sexe8,9. Le mariage s'entend également comme « l'acte par lequel le couple se place dans une situation juridique durable afin d'organiser la vie commune et de préparer la création d'une famille »6.

Le mariage est l'acte officiel et solennel qui institue entre deux époux une communauté de patrimoine et de renommée appelée « famille » (ou foyer, feu, ménage) dont le but est de constituer de façon durable un cadre de vie commun aux parents et aux enfants pour leur éducation. Dans les sociétés traditionnelles, le mariage est l'alliance politique de deux familles ou de deux clans.

Le mariage est une institution qui a pris de multiples formes selon les peuples et au cours de l'histoire. Visant universellement à sanctionner un cadre voué au développement de la famille10, le mariage donne un statut particulier aux époux : il émancipe la personne, qui devient majeure, et lui donne des obligations envers son conjoint, sa future progéniture et la famille de son conjoint. L'établissement d'un mariage donne toujours lieu à une cérémonie publique, et souvent à une fête, l'ensemble étant appelé « noces »11. Le mariage a ainsi un caractère juridique mais aussi rituel12 (profane ou religieux). Dans les pays où les institutions politiques sont séparées des institutions religieuses, on distingue le mariage civil du mariage religieux (lequel requiert généralement un mariage civil au préalable).

Dans certains cas, les époux ne peuvent contracter un nouveau mariage tant que le premier est valide ; on parle alors de système monogame. Parfois, plusieurs mariages peuvent être contractés simultanément avec plusieurs personnes en même temps ; le système est alors dit polygame. Le mariage polygame peut lier un homme avec plusieurs femmes : c'est la polygynie. La polyandrie désigne le mariage d'une femme avec plusieurs hommes, un type d'union polygame.

Le mariage a été décrit par l'anthropologue Claude Lévi-Strauss comme le socle pratiquement universel de la famille : « La famille, fondée sur l'union plus ou moins durable, mais socialement approuvée, de deux individus de sexes différents qui fondent un ménage, procréent et élèvent des enfants, apparaît comme un phénomène pratiquement universel, présent dans tous les types de société »9. Les époux « sont des individus de sexes différents et […] la relation entre les sexes n'est jamais symétrique »13.

Portée

Photographie d'une alliance

Le mariage est à la fois un acte actuel qui concerne les parties présentes, et un acte futur qui engage l'existence et le statut des personnes dans l'avenir. C'est à la fois un acte individuel et un acte collectif qui concerne l'ensemble de la Société. Il a une portée mixte, à la fois contractuelle et institutionnelle. Cet engagement peut être une convention civile lorsqu'elle est actée par un officier d'État civil par délégation de l'État ou prendre une dimension sacrée lorsqu'elle est célébrée en un lieu et selon des formes religieuses.

Le mariage est toujours un engagement sans limite de durée, avec une possibilité de rupture, soit par la séparation de corps, soit par le divorce. Ce dernier n'est pas admis par certaines religions, comme le catholicisme qui admet seulement la reconnaissance de nullité du mariage, à raison, notamment, du consentement imparfait des époux, ou une dispense (autorisation de remariage religieux) s'il n'a pas été consommé.

Le mariage implique en principe une communauté de vie, c'est-à-dire de vivre ensemble et d'avoir des relations sexuelles[réf. nécessaire]. Leur impossibilité ou leur refus peut être, selon les pays et les époques, une cause de nullité ou de divorce.

En tant qu'il scelle une union durable, le mariage peut être mis au service de fins politiques (notamment établir des alliances entre lignées ou tribus ou sceller la paix entre deux royaumes) ou économiques (transférer des biens, obtenir un capital, une dot, etc.)14.

Le mariage accomplit des fonctions sociales et politiques. Claude Lévi-Strauss avait montré dans Les Structures élémentaires de la Parenté que le mariage est l'institution qui permet l'échange des femmes entre deux groupes consanguins, c'est-à-dire issus d'un même ancêtre, afin d'entretenir par l'alliance l'effacement progressif des liens de parenté qui finirait par en faire des groupes étrangers, puis des peuples ennemis. Dans cette optique l'interdit de l'inceste n'est pas tant l'interdiction de coucher avec sa sœur ou sa fille, que l'obligation de les offrir à une autre famille ou à un autre clan15. On comprend bien ce processus d'extension des solidarités avec le cas bien connu des rois qui devaient épouser des princesses étrangères afin d'initier ou d'entretenir l'amitié entre leur peuple et les autres peuples. La conclusion d'une paix avec des peuples ou des familles ennemis était toujours assortie d'une alliance matrimoniale, comme celui de Rollon, le chef des Nordmans, avec une fille de Charles le Simple, ou de Clovis avec la fille du roi des Burgondes, alliance dont le préalable était une conversion religieuse.

L'anthropologue

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