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Sport et apparence corporelle

Cours : Sport et apparence corporelle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  30 Septembre 2018  •  Cours  •  741 Mots (3 Pages)  •  577 Vues

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TD 6 : Le sport et les valeurs véhiculées par ses acteurs contribuent-ils à transformer les représentations du corps ?

        L’apparence corporelle fait partie intégrante de l’être sociale. Elle est construite socialement. Le corps apparaît aujourd’hui comme un produit social, produit culturel, produit historique porteur et producteur de signes, le corps n’a jamais cessé de changer de sens en changement d’apparence.

En Grèce ancienne, l’athlète était apprécié tant pour sa force et sa beauté plastique que pour ses aptitudes intellectuelles et artistiques. L’activité sportive était complémentaire à la culture de l’esprit. Depuis plusieurs décennies, le corps est devenu objet de toutes les attentions. Diététique, entretien, chirurgie, médicalisation, loisirs de plein air, etc.

Dans cette perspective, il n’est pas étonnant que le sportif devienne une figure exemplaire. Son corps est perçu comme un corps triomphant. Sain, vigoureux et équilibré. On peut penser aux calendriers produits par les clubs sportifs où le corps scénographié utilise la référence sportive pour encore mieux révéler sa beauté. Les calendriers du Stade français sont en ce sens emblématiques : les rugbymen, ne sont pas sans rappeler la statuaire grecque. Ils sont d’ailleurs vendus sous le nom « Les dieux du stade ».

On sait aujourd’hui combien le corps lui-même est modelé socialement. La représentation collective du corps, véhiculée notamment par les argumentaires publicitaires des produits sportifs et par la médecine vulgarisée des magazines de santé, est une injonction permanente pour parfaire sa beauté corporelle. En son sein, les publicités de marque sportive entrent en écho avec des attentes d’un physique stéréotypées : physique athlétique. Elles permettent aux promoteurs de vanter les mérites de leurs produits auprès d’un acheteur idéalisé. Mais les images choisies correspondent généralement à une mise en tension des représentations de chaque époque ; la publicité comme miroir de son temps. La valorisation du produit passerait par une composition savamment dosée de l’image, par une convocation calculée du corps d’un sportif connu.

De plus, depuis les années quatre-vingt, l’arrivée des femmes dans des sports « de tradition masculine » tel que football, rugby, haltérophilie, boxes croît sensiblement ces dernières décennies. Dans ces sports, les références à la virilisation persistent largement. Ainsi, dès que les sportives dérogent au « féminin » quant au sport choisi, elles font « un sport d'homme ». C’est le cas pour le cyclisme ou le football, par exemple. La référence à la femme virile apparaît encore pour celles qui ont un signe corporelle assigné aux hommes : « trop de muscles », les épaules « trop carrées », « pas assez de poitrine » ou bien des hanches gommées. Celles-là ont des apparences considérées au mieux comme « androgynes » et elles sont immédiatement suspectées quant à leur identité de femme : « des garçons manqués ».

Le corps comme langage social, quant à lui, est sans doute un aspect le plus présent et le plus développé en sociologie. Le corps y apparaît comme un objet socialement construit, c'est-à-dire mis en jeu, pour et par un individu donné, au sein d’un ensemble symbolique de significations qui ne prennent sens que si cet individu, avec son corps, est pris dans le groupe d’humains où il est inséré. La sociologie sort ainsi le corps de son histoire individuelle pour souligner son insertion dans une société porteuse de valeurs, de modes, d’injonctions qui l’orientent et le façonnent en retour.

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