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La socialisation politique

Dissertation : La socialisation politique. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  13 Mai 2018  •  Dissertation  •  2 260 Mots (10 Pages)  •  1 351 Vues

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Socialisation et opinions politiques

Dissertation

Sujet : « La socialisation politique : quelles réponses méthodologiques aux enjeux théoriques ? »

La science politique porte le regard sur les objets politiques. Cela renvoi à l’exercice du pouvoir, à l’état, aux partis politiques, aux relations internationales, globalement aux grandes institutions politiques et plus largement aux régimes politiques, à la représentation et à l’action publique[1]. Au sein de la discipline, une limite se pose entre d’un côté des sous disciplines souvent jugées normatives (avec tout ce qui découle du droit et des juristes ou encore de la philosophie politique) et de l’autre des disciplines qui rejoignent les sciences sociales, notamment la sociologie politique.

Dans une acceptation large, la sociologie est la science visant à produire de la connaissance sur la société et le comportement social des individus[2]. Selon Peter Berger[3], « société dénote un ensemble de relations humaines ou plus techniquement, un système d’interactions ». La sociologie politique serait alors une sous-discipline s’intéressant plus spécifiquement aux aspects « politiques » du comportement humain. Il se pose là un premier enjeu de taille : parmi les phénomènes sociaux (et plus largement, dans le monde social), qu’est ce qui est politique et qu’est-ce qui ne l’est pas ?

Une théorie « de base » sur laquelle s’appuie une majeure partie des écoles de la sociologie est le concept de socialisation. La socialisation est entendue comme un processus à travers lequel la société forme et transforme les individus. La formation et la transformation des individus impliquent une vision diachronique et synchronique du processus de socialisation Un second enjeu apparaît : Comment s’opère la socialisation et via quelles instances ? Qui sont les agents socialisateurs ?

L’étude du monde social (et plus particulièrement de ses dimensions politique) peut s’appréhender selon une vision échelonnée en trois niveaux (micro, méso et macro). Il se pose là un troisième enjeu : Comment l’étude de phénomènes sociaux à une échelle peut-elle amener des éléments de compréhensions à une autre échelle ?

L’un des enjeux centraux de la recherche consiste en la validité des données produites. En effet, le chercheur en sciences sociales se heurtent à des difficultés qui nécessitent un recul quasi constant sur sa production : puisqu’il s’agit d’expliciter – entres autres – des croyances, il lui faut lui-même prendre garde à ce que ses arguments restent de l’ordre de la description et non de l’explication des phénomènes. Face à cette problématique, nous chercherons à apprécier la théorie produite par les chercheurs tout en explicitant leurs méthodes et les biais qui les accompagnent.

Dans une perspective politiste, nous nous intéresserons particulièrement à l’usage théorique (et opérationnel) du concept de socialisation politique. Dans quelle mesure le processus de socialisation est-il pertinent pour appréhender et comprendre les aspects politiques du comportement des individus ? 

Dans un premier temps, nous distinguerons ce qui relève du – ou de la – politique de ce qui n’en relève pas. Puis nous nous attacherons à expliciter les instances et les modalités du processus de socialisation politique. Nous verrons enfin dans un troisième temps comment le concept de socialisation permet de lier les différentes échelles d’appréhension des dimensions politiques du monde social.

La science – ou plutôt la sociologie – politique visa à comprendre les phénomènes politiques. Comment appréhender la politique dans une perspective sociologique ? Selon Jacques Lagroye, Bastien François et Frédéric Sawicki[4], il s’agit « des actes et des prescriptions qui tendent à organiser, à diriger la vie en société, et dont les effets s’imposent à tous les membres de la société ». On voit là une catégorie d’actions sociales au sens Wébérien.

Lucie Bargel et Muriel Darmon[5] retiennent quant à elles deux définitions possibles du politique (en reprenant Sophie Mauger). Une première qui considère le champ politique comme univers spécialisé voire autonome (partis, idéologies, élections) et l’autre qui l’introduit comme étant potentiellement à l’œuvre dans tout processus social, il s’agit du « rapport politique des individus au monde social, déborde largement du champ politique au sens strict – y interviennent les représentations des divisions sociales, des rapports de classe, des mécanismes de distribution de la richesse, la hiérarchisation des conflits, mais aussi les manières d’être et de faire (de parler, de s’habiller, de se nourrir…) qui situent l’individu, lui assignent une place politique, et constituent autant de marqueurs sociaux de l’individu susceptibles d’être interprétés d’un point de vue politique. ». Cette seconde appréhension met en avant les effets politiques des socialisations non spécifiquement politiques et réciproquement. On se rend ainsi compte de la dimension normative de poser une telle limite, nécessaire pour les disciplines universitaires.

Finalement, Bargel et Darmon retiennent que : « Par socialisation politique, on entend les processus spécifiques qui s’accomplissent au sein d’instances politiques et/ou qui se traduisent par des pratiques et des représentations dans le domaine politique. ». Selon Daniel Gaxie[6], la socialisation politique produit des choses comme l’intérêt pour la compétition politique, la compétence politique : « capacité à reconnaitre les objets politiques comme étant politiques, et à les traiter dans les termes proprement politiques, et non moraux et esthétiques, de la compétition politique. ».

Néanmoins, Selon Nicolas Mariot[7], il est impossible d’observer, de décrire de manière valable les raisons d’agir et les idées des individus. Mariot prône une démarche ethnographique visant à s’intéresser aux dispositifs et non directement aux individus et il faut « oublier les conduites sans croyances », il s’inscrit dans l’acceptation restreinte du terme politique (champ spécialisé). D’autres auteurs s’inscrivent – à peu de choses près – dans la définition large, c’est notamment le cas avec Bourdieu[8], pour qui il y a un effet d’homologie entre l’espace social et l’espace politique (homologie structurale).

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