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La socialisation politique

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Par   •  30 Mai 2013  •  Cours  •  1 538 Mots (7 Pages)  •  1 552 Vues

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samedi 27 août 2011

La socialisation politique

Manifestation de lycéens

en mai 2008.

La socialisation est un processus qui se déroule tout au long de la vie, au cours duquel un individu apprend et intériorise les normes et les valeurs de la société à laquelle il appartient, et construit son identité sociale. Elle est politique lorsqu’elle regroupe plus spécifiquement les mécanismes de formation et de transformation des systèmes individuels de représentations, d’opinions et d’attitudes politiques.

La socialisation politique est le résultat à la fois d'une contrainte imposée par certains agents sociaux, mais aussi d'une interaction entre l'individu et son environnement. Elle ne se réduit pas à la transmission d’une culture politique nationale, mais aboutit à la formation d’une identité partisane, résultant de l’existence d’une pluralité de cultures au sein de la société (cultures de classes, cultures locales). L’identité idéologique partisane peut donc se construire de façon conflictuelle du fait de cette pluralité de cultures. Cependant, si elle favorise une reproduction sociale des comportements et des attitudes politiques, elle n'élimine pas toutefois les possibilités d’adaptation ou de changement d'opinion. Après avoir montré l'importance de la socialisation politique primaire (1), nous soulignerons quels sont les éléments qui renforcent le rôle de l'environnement (2).

1/ La socialisation primaire joue un rôle important de cadrage dans la définition des comportements et des attitudes politiques au cours de la vie d’adulte.

A/ Selon Philippe Braud (dans Sociologie politique, 2008), la socialisation politique désigne le

"processus d’inculcation des normes et valeurs qui organisent les perceptions par les agents sociaux du pouvoir politique (dimension verticale) et des groupes de références (dimension horizontale)".

Deux types de socialisation politique peuvent être distingués :

la socialisation primaire (initiale) : elle concerne les enfants et les adolescents ;

la socialisation secondaire (continue) : elle concerne les adultes.

Dans La socialisation politique (1993), Annick Percheron estime que le processus de socialisation :

"donne aux individus la matière profonde de leurs perceptions, de leurs représentations, de leurs attitudes. Elle les aide à construire le fond de carte sur lequel viendront s’inscrire avec des contenus différents, des reliefs différents, les événements successifs".

Si l’identité politique se construit pendant l’enfance, formant un "un fond de carte", elle évolue aussi tout au long de la vie, selon les changements affectant la vie des individus (mariage, ascension sociale) et des événements politiques qu’ils connaissent (guerres, révolutions, élections).

Le processus de socialisation présente donc deux caractéristiques, il est :

interactif : les individus ne sont pas des récepteurs passifs ;

continu : la socialisation ne s’arrête pas à la fin de l’adolescence.

Dans De la division du travail social (1893), Emile Durkheim remarque que "plus les sociétés sont primitives, plus il y a ressemblance entre les individus dont elles sont formées". Dans L’Individu et sa société (1969), Abraham Kardiner parle de "personnalité de base" afin de souligner l’importance de la culture sur la construction de la personnalité des individus. Cette personnalité de base est commune à tous les membres du groupe. Elle est façonnée par une exposition commune dès l’enfance à des défis vitaux similaires. Par exemple, les sociétés marquisiennes (des îles Marquises en Polynésie française) sont caractérisées par une disproportion numérique entre les sexes et une angoisse alimentaire constante liée à l’étroitesse des ressources. Ces défis impliquent une modélisation des comportements par des règles et des usages : les soins maternels à l’égard des nourrissons sont peu développés, les relations entre hommes et femmes sont agressives, l’orgie de nourriture et l’obésité sont valorisées. Cette socialisation primaire s’impose à tous dès l’enfance, puis à l’âge adulte des comportements en attestent la marque originelle, en dépit des spécificités individuelles.

Ce type de thèse reste cependant difficilement tenable dans une société fortement différenciée où de nombreuses subcultures propres existent. Le concept de personnalité de base semble donc difficilement transposable aux sociétés démocratiques contemporaines.

B/ Dans les sociétés différenciées, mieux vaut faire appel à un concept moins déterminisme que celui de "personnalité de base". Dans Le Sens pratique (1980), Pierre Bourdieu utilise plutôt le terme d’habitus : "les conditionnements associés à une classe particulière de conditions d’existence produisent des habitus, systèmes de dispositions durables et transposables" fonctionnant comme "principes générateurs et organisateurs de pratiques et de représentations qui peuvent être objectivement adaptées à leur but sans supposer la visée consciente de fins et la maîtrise expresse des opérations nécessaires pour les atteindre".

Au cours de sa vie, un individu acquiert des habitus, c’est-à-dire des dispositions qui intègrent toutes les expériences du passé. Ces dispositions font "systèmes", elles contribuent à façonner la manière dont on perçoit ou ressent les choses selon une logique qui leur sont propres. Elles sont "durables"

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