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La force des institutions

TD : La force des institutions. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Décembre 2021  •  TD  •  4 084 Mots (17 Pages)  •  305 Vues

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Séance 3 – La force des institutions

« L’animal a ses instincts, l’homme ses institutions » - Deleuze Gilles, 1955, « Introduction », in Instincts et institutions, textes choisis et présentés par Gilles Deleuze, Hachette, Paris

Puis vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=JHYC4BQwEXQ Sur le journaliste qui intègre la police.

Ces deux exemples sont ici des accroches qui permettent de comprendre le nœud du problème sociologique que propose le sujet  « La Force des institutions ».

Comment réaliser une dissertation sociologique sur un tel sujet ?

Le sujet comporte une part de problèmes, une problématique implicite. Si on prend le sujet "la force des institutions" par exemple, il s'agit dans l'introduction d'expliciter la problématique de l'intitulé du sujet.

Ainsi, la "force", c'est ce qui contraint, qui s'impose aux individus de l'extérieur -> puissance coercitive sur les individus. De plus, quand on dit que quelqu’un est fort, c’est qu’il est capable, qu’il est puissant, qu’il peut générer des choses, c’est-à-dire que son action a un pouvoir dans le monde, en l’occurrence ici, le monde social.

Donc, la force des institutions s'entend comme "puissance des institutions" au sens où les institutions produisent des effets sociaux durables sur les individus.

Maintenant, « institutions » :

  • Formes sociales plus ou moins établies par des règles, des lois ou des habitudes dont la durée dépasse celle de la vie des hommes et qui concourent à l’intégration des individus et à la transmission des normes.

Mais surtout, on retient de Durkheim ce qu’on a déjà vu lors de la première et seconde séance : 1) puissance coercitive, s’impose aux individus, et 2) extérieurs aux individus.

Maintenant, on confronte ces deux définitions : 1) puissance coercitive des institutions -> ça va bien avec l’idée de force des institutions au sens où elles s’imposent à eux, c’est comme ça qu’on définit les faits sociaux et les institutions. Donc pas de problème a priori.

Pourtant, d’où vient la force des institutions ? Où puisent-elles leurs forces ? Comment parviennent-elles à s’imposer ? Question intéressante. Il s’agit donc dans le corps de la dissertation de voir sous quelles modalités et les raisons qui font que les institutions sont dotées d’une certaine légitimité. Car les institutions, on l’a vu, peuvent perdre de leur force et de moins en moins s’imposer. Ça pose donc la question des conditions par lesquelles s’impose la force contraignante de celles-ci.

Maintenant, 2ème sens durkheimien associé aux institutions : extérieurs à eux. D’un côté, ce qui est extérieur parce que les individus les trouvent « déjà-là », devant eux à leur naissance -> dotée naturellement de la légitimité de la tradition.

C’est parce que ce qui est avant est doté de prestige et d’autorité que l’institution oblige. Durkheim le formule ainsi : « Ces croyances et pratiques qui nous sont transmises toutes faites par les générations antérieures ; nous les recevons et les adoptons parce que, étant à la fois une œuvre collective et une œuvre séculaire, elles sont investies d’une particulière autorité que l’éducation nous a appris à reconnaître et à respecter » [Durkheim, 1895, p. 103].

Pourtant, le fait que ce qui est extérieur aux individus est doté d’une légitimité pose question : avant de s’institutionnaliser, les faits sociaux doivent être construits, investis par des individus, ayant une certaine légitimité. Comment transposent-ils cette légitimité dans le monde social en faisant en sorte que celle-ci survive à la mort de leurs pratiques, de leurs investissements, de leurs corps ? C’est bien la question des fondements de la légitimité des institutions qui est posée ici.

Bon, donc si on résume toutes ces questions :

  • il s’agit d’abord de montrer en quoi on constate que les institutions ont une force en elles-mêmes. A quoi s’observe cette force ? Dans quelle mesure peut-on dire qu’elles contraignent les individus, qu’elles s’imposent à eux ? En quoi peut-on dire qu’elles sont dotées d’une puissance génératrice d’effets sociaux durables sur les individus ? Montrer ces effets sociaux durables.
  • Ensuite, question de la fondation de la légitimité des institutions : légitimité semble toute relative plus qu’absolu si on pense au terme d’institutionnalisation, un moment c’était pas légitime et ça ne s’imposait pas aux individus, un autre moment, les faits sociaux deviennent des choses.

Par conséquent, on peut avoir la problématique suivante : "Comment comprendre ce qui fait la force contraignante et socialisatrice des institutions sur les individus qui en sont membres alors que les institutions sont le produit des individus eux-mêmes, situés socio-historiquement?"

Moi j’ai pris cette problématique mais sur un tel sujet, on aurait pu prendre plusieurs axes de problématisation. L’important est d’en avoir un qui permet d’embrasser la plupart des choses comprises dans le sujet. Mais pour vous donner un exemple :

Plusieurs axes de problématisation :

  • Axe sur la contemporanéité de l’étude des institutions : alors que les agents sociaux se pensent de plus en plus libres et autonomes, décisionnaires de leurs actes et responsables, semblent de moins en moins liés aux institutions et que les critiques des institutions semblent de plus en plus fortes, en quoi les institutions peuvent-elles être pensées comme extrêmement puissantes et contraignantes dans le devenir des individus ?
  • Comment les institutions, alors qu’elles sont extérieures aux individus, stables, et acquièrent le caractère de choses, parviennent-elles à former, transformer le corps social, le social et les agents sociaux ? Comment acquièrent-elles leur légitimité alors qu’elles restent incarnés via des individus ou des dispositifs situés socio-historiquement ? Comment parviennent-elles à ancrer leur légitimité et à paraître naturelles et légitimes, indépendamment des individus qui la composent, alors qu’elles sont construites par une histoire et des groupements sociaux ?
  • En quoi peut-on parler de force des institutions (comme capacité à agir, à contraindre, à faire agir, à faire penser) ? Comment les institutions parviennent-elles, au-delà des individus qui la créent, la composent et de leurs investissements successifs, à disposer d’une légitimité indépendante de ceux-là qui leur permettent d’agir sur le monde social de manière durable ?
  • En quoi peut-on dire que les institutions existent, ont une légitimité et comment expliquer celles-ci (la légitimité prêtée aux institutions )et donc également leur pouvoir de contraindre et d’agir sur le monde social alors qu’elles n’existent jamais en tant que telles ?

Moi, j’ai pris ça : "Comment comprendre ce qui fait la force contraignante et socialisatrice des institutions sur les individus qui en sont membres alors que les institutions sont le produit des individus eux-mêmes, situés socio-historiquement?"



De là, on en déduit un plan. Par exemple:
I) La force des institutions se mesure à leur capacité à faire exister et structurer le corps social, indépendamment des individus qui le compose, au-delà de la simple agrégation des individus (idée que le tout est plus que la somme des parties grâce aux institutions faisant exister un corps social distinct des individus pris un à un).

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