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Etude sociologique : la cour de récréation

Mémoire : Etude sociologique : la cour de récréation. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  24 Novembre 2020  •  Mémoire  •  4 874 Mots (20 Pages)  •  839 Vues

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  1. Sommaire

Introduction

  1. I. Partie méthodologie
  1. Choix du terrain
  2. Question de départ
  3. Le rapport avec notre terrain
  4. Le statut de l’observateur

L’exploration

  1. II. Partie Théorique
  1. La socialisation enfantine
  1. Socialisation différenciée selon l’âge
  2. Socialisation différenciée selon le genre
  1. Les différentes formes d’interactions sociales
  1. Les jeux vecteurs de liens sociaux
  2. Relations subalternes
  3. Violences physiques et déviance secrète
  1. Conclusion
  2. Bibliographie

Annexes      

* problématique a été établie autour de deux interrogations fondatrices de ce travail : Comment s’organisent les rapports sociaux et quelles formes prennent-ils au sein de la cour de récréation ? 

  1. Rapport au terrain

La cour de récréation est un environnement clos et privé, y pénétrer clandestinement est presque impossible sous peine d’exclusion. Pour réduire le principe d’étrangeté, nous avons fait appel à une éducatrice, membre de l’école afin d’accéder directement au terrain. Auprès de tous, nous nous sommes présentés en tant qu’étudiant, cependant, les enfants avait quelques doutes sur notre véritable rôle social. La cour est assez vaste, dispose de nombreux jeux (table de ping-pong, panneau de basket, balle aux prisonnier…) et se divise en deux parties (voir le plan en annexe), d’un côté une aire de jeu réservée aux élèves maternelles, de l’autre une plus grande partie consacrée aux primaires. L’organisation physique de la cour est donc prédéfinie et encadrée. L’arrivée sur notre terrain a lieu à l’heure du déjeuner. Nous devions respecter une plage horaire entre 12h et 14h afin d’observer les enfants. Notre venue était toujours prévue et le directeur en était informé.

Il était vraiment compliqué de nous mêler aux enfants, car nous avons remarqué une certaine hiérarchie au vu de notre statut d'étudiant et parce que pour eux nous sommes plus vieux. L'intégration à leur quotidien n’est pas facile chacun doit dans la cour, garder une certaine place qui lui est attribuée. Certains nous attribuaient le rôle de surveillant ou encore celui de journaliste puisque dans nos mains nous tenions nos carnets de notes. La cour de récréation, constitue un terrain d’enquête que nous connaissons déjà, par empirisme, nous sommes aptes à adopter les normes et valeurs qu’on lui associe. Cette culture enfantine, auparavant intériorisée nous permet d’analyser consciemment des attitudes et des façons d’agir qui nous paraissaient inconscientes, l’habitus de Bourdieu illustre ce genre de comportement. Ainsi, dès notre arrivée nous nous sommes directement assis en tailleur pour observer les enquêtés. Au départ, nous avions pris nos carnets puis, après avoir été questionné : « Que notez-vous sur vos carnets ? Pourquoi avez-vous des carnets ? » nous avons pris conscience que la cour de récréation était un endroit pour s’amuser ainsi les cahiers et stylos n’avaient pas leur place dans cet espace. Afin de réduire la distance sociale entre enquêté et enquêteur, nous avons utilisé la méthode de « l’observation participante » permettant de lier une relation de confiance. Ce lien social s’est très vite manifesté, dès la troisième observation, Léna, une élève de CE2 faisait des câlins à Charlotte.

  1. Les statuts de l’observateur

Au cours de notre étude, nous avons observé de deux manières différentes, dans un premier temps, l’accès direct au terrain n’était pas possible, nous observions de manière clandestine. Cette méthode est fréquemment utilisée afin d’observer les individus voulus sans se faire repérer. Cette technique permet au sociologue d’obtenir de meilleures données, le comportement des individus n’ayant pas été altérée par la présence d’un étranger. Par exemple, de l’extérieur, nous avons pu constater l’attitude des parents vis-à-vis de leur enfant et les vas et viens des professeurs lors de leur pause cigarette. Cependant, nous n’avons pu récolter suffisamment de données. Nous avons donc fait évoluer notre degré de participation, en pénétrant directement sur notre terrain d’enquête dès la deuxième observation. Cette observation partielle est ainsi devenue plus complète puisque nous étions mêlés aux enfants en suivant la méthode de l’observation participante. D’après Fabrice Fernandez : « L’observation participante place le sociologue dans un jeu de miroir à travers lequel ses propres émotions participent à créer du sens aux interactions et aux modes de communication avec les acteurs de terrain ».

Nous pouvions désormais capter les différentes interactions et les manières d’agir des individus. Au début nous étions placés sous le préau (voir annexe), occupé majoritairement par des garçons jouant au ping-pong ayant un esprit compétitif. Pour capter davantage l’attitude des filles, nous nous sommes placés en retrait de la cour, il était possible d’entendre les conversations et d’observer les jeux auxquels elles jouaient.

Enfin, pour appréhender l’enfant, l’observateur : « doit se garder de tout point de vue normatif », en se détachant des normes qu’il a intériorisé l’enquêteur pourra « approcher de plus près l’expérience enfantine » (Clémence Boxberger et Cécile Carra, 2014). 

  1. L’exploration

Nous avons observé la cour tous les 5, nous y allions en même temps à chaque observation. Nous disposons de données diverses grâce à plusieurs positions d’observation, nous permettant d’aboutir à différents points de vue. La centaine d’enfants présents dans la cour nous a permis d’observer des individus de classe d’âge différents et d’observer les attitudes des plus grands face aux plus petits et inversement. Au début de la recréation peu d’enfants sont présents puisqu’ils arrivent lorsqu’ils ont terminé de déjeuner.  Lorsque l’on s’approche de la fin de la récréation ceux qui étaient rentrés chez eux reviennent, la récréation est en perpétuel mouvement car peu d’individus restent à un point fixe durant une heure. A chaque observation rien ne changeait, la disposition de la cour restait identique. Au fur et à mesure de nos observations nous avons donc pu remarquer les lieux privilégiés par certains groupes sociaux.  Parfois notre observation a pu être altérée par nos sentiments. En effet, lors d’une observation : « j’assiste à une bagarre entre 3 garçons et 1 fille, ils se mettent des gifles, un élève, ne faisant pas partie de la dispute me dit « Laissez les faire, ils ont l’habitude », les maîtresses n’interviennent pas. Après l’altercation, la fille continue de les suivre, je demande alors à un élève : « Pourquoi suit-elle ces garçons ? » Il me répond « par ce qu’elle n’a pas d’amis ». J’ai senti alors un sentiment de pitié envers elle sans pour autant essayer d’aller lui parler. D’un point de vue théorique, Wacquant reproche à la sociologie de Duneier de représenter les enquêtés plus vertueux qu’ils ne le sont : « Il pointe la tentation des ethnographes de représenter les sujets sous un jour avantageux » pour réduire « l’inégalité de position entre sa personne et les sans-abri »

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