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Comment la société française actuelle est-elle structurée?

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Par   •  3 Décembre 2021  •  Cours  •  2 863 Mots (12 Pages)  •  562 Vues

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Chapitre 6 : Comment la société française actuelle est-elle structurée ?

La stratification sociale d’une société désigne le découpage d’une société humaine en catégories sociales hiérarchisés qui présentent une certaine homogénéité et qui résulte de critères de différenciation comme le degré de richesse, de prestige, de pouvoir et/ou de connaissances.

La France, en tant que société moderne, a vu ses critères évoluer en même temps que la société elle-même.

Cependant la capacité de chacun à identifier la position sociale d’une personne au sein de la société ne semble pas si évidente à partir du moment où il faut identifier les critères utilisés par la société pour identifier les différentes « catégories ou classes sociales ». Cette capacité à lire socialement les interactions quotidiennes des personnes d’une société, est qualifiée par le sociologue Erving Goffman de « compétence sociale de l’œil » : en regardant quelqu’un, peut-on identifier son appartenance sociale ?

Qu’en est-il de la société française, comment rendre compte de la complexité de sa stratification sociale actuelle ?

Pour comprendre comment est structurée la société française, il faut tout d’abord montrer que les critères de hiérarchisation de notre société sont multiples et pluridimensionnels et que la structure socioprofessionnelle de la société française a changé (I). Qu’il reste toujours un débat sur la persistance ou non de classes sociales en France aujourd’hui (II).

  1. Les critères de hiérarchisation de la société française et l’évolution de la structure socioprofessionnelle de la France :
  1. Comment déterminer la position sociale d’une personne dans l’espace social de la société française ? (TP 1)

Comme toute société, la société française présente un espace social hiérarchisé et structuré. Mais quels sont les critères utilisés pour situer une personne dans notre société ?

Si la nomenclature des catégories socioprofessionnelles créée par l’INSEE a longtemps été un outil précieux d’analyse de la structure sociale française (1), il semble qu’aujourd’hui il faille tenir compte d’autres critères multidimensionnels de structuration et de hiérarchisation de l’espace social français et européen (2).

  1. Mobiliser les professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) pour déterminer la position sociale d’une personne dans l’espace social français :
  1. L’origine de la nomenclature et ses principes d’élaboration :

C’est en 1954 que l’INSEE propose ce système de stratification sociale avec une nomenclature composée des catégories qui seront nommés.
En 1954, l’INSEE créé 6 catégories appelés catégories socioprofessionnelles (CSP) puis en 1982, la nomenclature va être réformée. Elle va être étendue à 8 catégories que l’on va appeler PCS (professions et catégories socioprofessionnelles).

L’INSEE a construit cette nomenclature en fonction de 4 critères principaux :

  • Le degré d’activité
  • Le degré de dépendance économique : indépendants/salariés
  • Le niveau de qualification (diplômes)
  • Le métier (intellectuel/manuel)

  1. La nomenclature des PCS pour identifier la position sociale d’une personne :

En 1982, au 6 catégories principales, ont été rajouté 2 autres catégories. :

PCS1 : Agriculteurs exploitants (AE)
PCS2 : Artisans, commerçants et chefs d’entreprises (ACCE)
PCS3 : cadres et professions intellectuelles supérieures (CPIS)
PCS4 : Professions intermédiaires (PI)
PCS5 : les employés (E)
PCS6 : Les ouvriers (O)

PCS7 : les retraités (R)
PCS8 : les chômeurs et inactifs (CHAI)

L’INSEE utilise ce mode de classement pour étudier tous les comportements économiques et socioculturelles de la société française afin d’estimer les différentes formes d’inégalités qui s’expriment entre ces PCS. L’INSEE utilise toujours cette nomenclature pour montrer le degré de mobilité sociale de la société française (cad la capacité d’une PCS de voir ces membres changer de catégories au cours de la vie professionnelle ou par rapport à son origine parentale : un employé qui devient cadre au cours de sa vie professionnelle c’est l’ascension sociale intragénérationnelle, ou un fils de cadre qui devient employé : c’est le déclassement social intergénérationnelle). L’INSEE utilise aussi cette nomenclature pour mesurer l’écart d’inégalités de réussite des élèves ou des étudiants en fonction de la PCS de leurs parents.

Cependant, ce système de classement de la population française reste une spécificité française ce qui rend difficile la comparaison sociale entre nations et en Europe.  

  1. Dans le cadre européen, une nouvelle nomenclature a été conçue afin de permettre des comparaisons entre pays : la nomenclature de ESEG (European Socio-Economic group) : les catégories socioprofessionnelles européens.

Dans le cadre de 4 grandes enquêtes qui ont été réalisés en 2014, des sociologues européens ont élaboré une classification professionnelles européenne appelée la classification ESEG basée sur diverses dimensions : niveau de revenus et de patrimoine, conditions d’emploi et de travail, conditions de logement, styles de vie, de pratiques culturelles et sportives…

Cette nomenclature distingue 7 groupes socioprofessionnels regroupés en 3 classes :
- La classe supérieure : Cadres supérieurs, dirigeants, professions intellectuelles et scientifiques
- La classe moyenne : Professions intermédiaires salariées, petits entrepreneurs, employés qualifiés
- La classe populaire : ouvriers qualifiés, professions salariées peu qualifiées.

Cette classification permet de faciliter les comparaisons des stratifications sociales entre pays membres de l’UE en ayant les mêmes critères d’évaluation.

  1. La multiplication des critères d’identification ; l’élaboration d’un portrait sociologique de la personne plutôt qu’un classement catégoriel :

Il semble que pour situer socialement une personne au sein de la société, l’appartenance à telle ou telle PCS ne suffit plus dans la société moderne actuelle.
Le sociologue français Bernard Lahire a montré qu’un individu était « traversé par plis qui s’encroisent » cad par différents groupes sociaux qui le définissent à différents niveaux de la société, permettant alors d’élaborer un portrait sociologique de la personne.

Aujourd’hui, on distingue 7 principaux critères distinctifs multidimensionnels :

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