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L’économie de la connaissance

Étude de cas : L’économie de la connaissance. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  19 Juillet 2013  •  Étude de cas  •  5 004 Mots (21 Pages)  •  739 Vues

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L’économie de la connaissance traduit la part croissante de l'immatériel dans la production des richesses. Comme le souligne le Commissariat général au Plan, la compétitivité des entreprises repose désormais sur les compétences de leurs ressources humaines et leur capacité à se doter d'une organisation apprenante. Les TIC y jouent un rôle important.

Dans son rapport sur « La France dans l'économie du savoir » le Commissariat Général au Plan indique qu'« à l'échelle de l'entreprise, il est de plus en plus clair que l'avantage compétitif repose avant tout sur les compétences de ses ressources humaines et la capacité à se doter d'une organisation apprenante, qu'il a pour principal ressort la dynamique du savoir et des compétences, qu'il suppose le partage des savoirs » . En effet, la part de l'immatériel, du travail intellectuel et de la recherche-développement dans les processus de création des richesses et dans les richesses elles-mêmes ne cesse de croître. Cet ensemble ne saurait aboutir sans un système éducatif qui, en amont, puisse permettre à chacun un accès à la connaissance. Cette contrainte oblige à l’image des théories de la croissance endogène à réhabiliter (en partie au moins) le rôle de l’Etat, notamment via des investissements en infrastructures éducatives.

Nous les assimilons à des infrastructures économiques (écoles, lycées, classes, bibliothèques, matériel pédagogique, personnel, etc.), sociales (modèle d'enseignement, langues d'enseignement, degré de sélection, etc.) et scientifiques (activités de recherche, brevets, innovations, etc.). Les infrastructures éducatives nécessitent des dépenses en capital (tels les équipements) et de fonctionnement (tels les salaires des personnels). De l'enseignement de base à l'enseignement supérieur, de la formation générale à la formation professionnelle, elles sont de toute évidence un des enjeux majeurs du développement. Du point de vue théorique, les récents débats relatifs aux facteurs endogènes de la croissance insistent sur les externalités d'une part, de l'investissement en capital humain et, d'autre part, des dépenses publiques d'éducation. Si l'investissement en capital humain relève d'une approche micro, les dépenses publiques d'éducation relèvent davantage de l'intervention de l'État pour lequel l'éducation est considérée comme un bien public. Il existe in fine diverses conceptions de l'éducation : elle peut être un vecteur de transmission et de développement de la culture d'une société. Elle peut être un soutien à l'épanouissement des individus et des citoyens. Elle peut être davantage perçue comme un vecteur de formation des futurs actifs.

A priori, dans le contexte actuel de la mondialisation des échanges et des défis technologiques, des arbitrages budgétaires s'opèrent et mesurent avant tout les rapports coût-efficacité et la rentabilité immédiate des investissements des infrastructures éducatives. Les finalités sociales, culturelles, humaines seraient ainsi reléguées au second plan (Ndaye 1997).

Faut-il privilégier cette orientation ou, au contraire, faut-il prendre en considération les besoins et les aspirations des "acteurs du bas" en les associant aux choix éducatifs ? Il semble que oui eu égard, par exemple, à la crise des systèmes éducatifs africains qui contraste avec la scolarisation généralisée dans l'enseignement primaire en Asie du Sud-est. L'Afrique, qui reste confrontée à un taux d'analphabétisme élevé, n'a pas réussi à développer un système de formation en adéquation avec ses besoins. Simultanément, on peut considérer que les défis technologiques du XXIème siècle et le développement des Nouvelles Technologies d'Information et de Communication (NTIC) nécessitent une évolution et une adaptation des infrastructures éducatives. De nombreuses analyses considèrent en effet que la compétitivité du siècle prochain reposera entre autres sur le niveau de formation des agents économiques, sur le niveau de qualification de la main d'oeuvre, sur la capacité des uns et des autres à suivre et à maîtriser les processus d'innovation. Les politiques éducatives des pays africains sont donc à un tournant. Elles interpellent tous les acteurs, tant ceux qui offrent les infrastructures éducatives que ceux qui en sont les bénéficiaires.

Notre réflexion porte sur la première interrogation suivante : quel est l'impact de l'éducation et de la formation en général sur la croissance dans les pays en développement ? Nous précisons d’abord 1/ ce que recouvre la notion de capital humain pour mesurer ensuite 2/ son impact sur la croissance dans les pays en développement. Nous terminons 3/ par les perspectives éducatives.

1) La notion de capital humain

Nous pensons que les dépenses d’investissement dans le capital humain doivent croître car, dans le contexte mondial actuel structuré et hiérarchisé, la maîtrise des technologies, passées ou nouvelles, passe par le développement du niveau de la formation. Le capital humain est constitué par les aptitudes, les qualifications et les connaissances des agents individuels. Celles-ci s'apparentent à des flux (les connaissances nouvelles) mais les connaissances passées sont tout aussi déterminantes d'où l'idée que le capital humain peut être également défini comme un stock de connaissances, valorisables d'un point de vue économique, et incorporées aux individus. Outre les qualifications, les connaissances incluent encore l'état de la santé, la nutrition, l'hygiène.

On peut distinguer aussi les facteurs humains selon qu'ils correspondent à une dimension quantitative ou à une dimension qualitative (Dumont 1996). Par dimension quantitative, on fait référence à la main d'oeuvre disponible dont l'incidence sur la croissance apparaît positive ce qui n'est pas nécessairement le cas à propos de l'accroissement du produit par tête (Dumont op cite p.5). Par dimension qualitative, on entend le capital humain par tête pour lequel les niveaux d'éducation et de santé apparaissent essentiels. Adam Smith, dans le chapitre 10 du livre 1 de La richesse des nations (1776 in Arestoff 1994), considérait l'éducation comme la forme d'une dépense de temps et de travail source de rémunération ultérieure qui remboursera le coût de sa formation avec au moins les profits ordinaires d'un capital de même valeur". Marx précisera plus tard que

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