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Les Liens Entre L'école Et La Mobilisation

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Par   •  1 Novembre 2013  •  8 881 Mots (36 Pages)  •  737 Vues

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Depuis Tocqueville et surtout depuis les lois scolaires de Ferry (1881,1882) sur la scolarité laïque, gratuite et obligatoire, le moteur démocratique de l’ascension sociale, où la possibilité pour un enfant de pouvoir accéder à un statut social supérieur à celui de ses parents, s’identifie à l’institution scolaire.

Dans cette logique “l’égalisation des conditions” représente non seulement un objectif en soi mais aussi un moyen d’accéder à la pleine citoyenneté.

L’instruction permet en effet à l’individu d’être libre, de se constituer un véritable esprit critique et de pouvoir occuper un statut social compatible avec ses ambitions et mérites.

L’école consacre alors le principe démocratique de la méritocratie qui consiste à valoriser l’effort individuel.

L’école de la république permet l’égalité des chances.

Est-elle pour autant, dans les faits, moteur d’ascension sociale?

L’école de la république a illustré la réalisation de trajectoires significatives de mobilité sociale, toutefois l’approche empirique semble relativiser la réalité parfaite de ce principe.

L’école a favorisé depuis la Troisième République une véritable ascension sociale pour de nombreux enfants issus de milieux modestes, l’archétype de l’instituteur décrit, dans “La gloire de mon père” par Marcel Pagnol en est l’illustration la plus manifeste.

Aujourd’hui, et ce depuis les années 1980, l’école demeure le moteur essentiel à la mobilité sociale.

Nous en donnerons plusieurs illustrations avant d’en décrire les principales modalités.

Les jeunes issus de milieux défavorisés peuvent accéder à des postes sociaux valorisés et valorisants du fait d’une distribution plus égalitaire des statuts sociaux qui sanctionnent les compétences et qualifications.

Actuellement et relativement à la stratification sociale des ordres de la société de l’Ancien régime, chaque individu acquiert son statut et ne le reçoit pas en contrepartie de son origine sociale. Les statuts sont conquis et non plus acquis (phrase que je vous ai répétée en cours!).

Tout est possible pour chaque individu.

L’école certifie, par le diplôme, la qualité de l’engagement individuel et récompense son effort.

Les diplômés peuvent l’être par le fait de leur seule volonté, de leur courage, de leurs capacités à intégrer la somme des savoirs et savoir-faire reconnus.

L’égalisation des conditions, ou la possibilité d'accéder aux statuts valorisés pour tous, est , semble-t-il, de fait une réalité.

Selon les données chiffrées communiquées par le Ministère de la justice , de l’Education et de la Recherche de 1949 à 1978 l’écart dans l’obtention du baccalauréat entre les enfants d’ouvriers et de cadres n’a cessé de se réduire. Il était, en effet, d’environ 58 points en début de période pour n’être que de 32 points en fin de période.

De plus, le nombre d‘enfants d’ouvriers bacheliers a été multiplié par 4,8 en passant, pour la même période, de 10% à 48% (Doc1).

Ceci conduit donc à permettre à ces jeunes issus de milieux défavorisés de garantir leur ascension sociale en pouvant accéder à l’enseignement supérieur et de fait à un emploi qui sera davantage proche des professions intermédiaires (groupe 4 de la nomenclature de l'insee) ou des cadres et professions intellectuelles supérieures (groupe 3).

C’est ainsi que l’école en France, qui certifie la formation initiale d’un individu, permet par le diplôme à un plus grand nombre d’individus d’intégrer dans les meilleures conditions le monde du travail.

30% des jeunes ayant obtenu un diplôme d’enseignement supérieur depuis environ cinq ans exercent une profession supérieure ou sont chefs d’entreprise contre 1% avec seulement le baccalauréat. La capacité a accéder au groupe des cades est donc 30 fois supérieure avec un diplôme de l’enseignement supérieur.

Le diplôme garantit donc l’ascension sociale.

L’absence de diplôme confirme bien la faible possibilité d’ascension sociale et surexpose l’individu au risque de chômage dans la mesure où 25 % des chômeurs sont non diplômés (Doc3).

Le diplôme non seulement reste la meilleure protection contre le chômage, les diplômés de l’enseignement supérieur sont plus de quatre fois moins exposés que les non diplômés, la part des non diplômés est aussi plus de deux fois plus importante que l’ensemble de la population exposée au chômage, mais aussi garantit la mobilité sociale (Doc3).

La passerelle entre l’école et l’entreprise est garantie par le sésame du diplôme qui représente la contrepartie de l’effort (Doc2).

Le monde du travail en France et plus particulièrement les entrepreneurs attendent des candidats à l’emploi une certification de l’éducation nationale garantissant un bon niveau de qualification, une bonne capacité d’adaptation et un bon potentiel d’évolution.

Le diplôme est le meilleur révélateur de ces qualités professionnelles en devenir, à l’image d’un “ticket de priorité” (Doc2).

La massification scolaire et l’obligation de scolarité jusqu’à l’âge de 16 ans depuis 1959 favorise une élévation significative du niveau général et national d’instruction.

La main-d’oeuvre française, par voie de conséquence, progresse en productivité ce qui favorisera aussi la progression particulière du TCAM du PIB pendant la période des “Trente glorieuses” (Doc5).

L’école participe donc à la constitution d’un véritable capital humain qui est un incontestable levier à l’emploi stable.

Les inégalités scolaires ont donc été significativement réduites par les politiques scolaires et ce, notamment depuis les années 1980 avec la mise en place de politiques de discrimination positive telles que celle des zones d’éducation prioritaires (ZEP) par lesquelles des moyens efficaces de remédiation et de lutte contre l’échec scolaire ont permis aux plus défavorisés de bénéficier de nouveaux outils et supports pédagogiques, plus dynamiques, plus efficaces et visant à la réussite scolaire.

Dans cette logique, favoriser des effectifs de classe réduits ou des aides individualisées des soutiens scolaires ...

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