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La Structure Social ( Synthèse Terminale ES)

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Par   •  8 Janvier 2014  •  4 372 Mots (18 Pages)  •  2 284 Vues

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Quelles théories appuient la notion de classe sociale ?

1 Les pères fondateurs : Marx et Weber

A La théorie marxiste des classes : une société bipolaire

Le philosophe et historien allemand Karl Marx (1818-1883) met en évidence l’existence de classes sociales fondées sur les rapports de production, qui sont les rapports sociaux mis en œuvre à l’occasion de la production. L’histoire des sociétés est pour lui, l’histoire de la lutte entre une classe d’oppresseurs et une classe opprimée, ce qui permet de parler de bipolarisation.

Dans le système capitaliste, la classe dominante (la bourgeoisie) possède les moyens de production et exploite la classe dominée (le prolétariat), qui ne possède que sa force de travail pour vivre. La communauté d’activité, de façon de penser et de mode de vie fait d’un groupe social une classe en soi ; la prise de conscience par les membres qui la composent de leurs intérêts communs et la volonté d’une action commune en fait une classe pour soi.

B Weber et les groupes de statut

Pour le sociologue Max Weber (1864-1920), les classes sociales reposent sur trois ordres différents :
– un ordre économique, qui définit la situation de classe comme étant la chance pour un individu d’accéder aux richesses acquises (patrimoine) et aux biens de consommation ;
– un ordre social, qui désigne une place dans une hiérarchie de prestige ;
– un ordre politique : l’existence et la répartition des partis politiques donnent aux individus des avantages matériels et de prestige en fonction de leur proximité avec le pouvoir.

Weber décrit une situation de classe pluridimensionnelle, « statutaire », basée sur le mode de vie et les relations sociales. Les classes sont des groupes de statut résultant de la position des individus dans l’ordre social.

2 Les prolongements théoriques ultérieurs

A Warner et la stratification sociale

Le sociologue américain William Lloyd Warner (1898-1970) recueille par sondage les représentations spontanées et donc subjectives qu’ont les habitants de la division de la société en groupes sociaux ou en classes sociales. Il s’appuie sur quatre critères : la profession, le revenu, le quartier et le type d’habitation.

Ce travail lui permet de définir des strates (couches sociales) hiérarchisées qui se superposent en allant de la plus prestigieuse (upper-class) à la moins prestigieuse (lower class) en passant par les classes moyennes. Cette stratification sociale met en évidence les différenciations sociales liées aux inégalités de richesse, de pouvoir, de savoir et de prestige.

B Bourdieu et la dotation en capital

Le sociologue français Pierre Bourdieu (1930-2002) reprend l’analyse marxiste des classes, mais, à l’instar de Weber, il ajoute une dimension sociale. Dans l’espace social, les individus disposent en plus ou moins grande quantité d’atouts appelés capitaux : le capital économique, culturel et social.

Cette dotation en capital est inégalement répartie et positionne chacun d’entre nous dans la hiérarchie sociale. Les classes ne disparaissent pas pour autant, en particulier aux deux extrêmes (classe bourgeoise, classe populaire).

L’analyse marxiste des classes sociales a un fondement essentiellement économique et politique. Les théoriciens des XIXe et XXe siècles vont inclure des fondements sociologiques et permettre une analyse plus nuancée de la notion de classe sociale.

Les théories des classes sociales sont-elles encore d’actualité ?

1 L’évolution du capitalisme transforme la structure sociale

Avec les transformations du capitalisme, la division du travail s’approfondit et induit la multiplication des tâches de gestion qui s’accompagne de la montée des cadres (16,6 % de la population active) et des professions intermédiaires (29,4 % de la population active). Le progrès technique et le besoin de personnel d’encadrement expliquent également le recours à une main-d’œuvre plus qualifiée et plus diplômée.

Les mutations structurelles de l’emploi aboutissent au recul des effectifs ouvriers (21,5 % des emplois) aujourd’hui dépassés par les employés (29,4 % des emplois), à la féminisation des emplois et à la tertiarisation de la population active (75 % des emplois). La tertiarisation est le processus par lequel les activités et les emplois de services occupent une place de plus en plus importante aussi bien dans le PIB que dans la population active.

L’intervention croissante de l’État dans les affaires économiques et sociales nous éloigne du capitalisme étudié par Marx. En effet, celui-ci n’aurait jamais pu prévoir que l’État puisse redistribuer les revenus comme il l’a fait au XXe siècle.

2 La moyennisation de la société

On appelle « moyennisation de la société » l’atténuation des clivages sociaux accompagnée d’un gonflement des couches sociales intermédiaires ou « moyennes ». Depuis 1945, on assiste à l’essor des classes moyennes. Il s’accompagne d’une certaine harmonisation des consommations et des niveaux de vie, et brouille les clivages habituels. Tous les groupes sociaux sont affectés par ce processus, y compris une partie des ouvriers qui ont rejoint les classes moyennes par leur niveau de vie.

La relative démocratisation de l’école améliore les chances de mobilité sociale intergénérationnelle et accélère l’effacement des frontières entre catégories sociales.

Avec la montée de l’individualisme, les individus autonomisent leurs comportements vis-à-vis du groupe d’appartenance.

3 L’analyse de classe reste pertinente

Même si on peut se poser la question de l’existence de classes sociales, une identité de classe persiste. La bourgeoisie se maintient au sens marxiste du terme : c’est une classe mobilisée, agissante, soucieuse de défendre ses intérêts. La classe ouvrière, pour sa part, n’a pas disparu : elle compte aujourd’hui 6,4 millions d’actifs. Si on l’élargit aux classes populaires (ouvriers, employés, travailleurs précaires et chômeurs qui se situent dans la partie inférieure de l’échelle des revenus.), on arrive à 51 % de la population employée.

La dynamique de réduction des inégalités sociales qui a marqué l’après Seconde Guerre

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