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La France peut-elle encore agir pour améliorer sa compétitivité internationale ?

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Par   •  8 Novembre 2016  •  Cours  •  5 225 Mots (21 Pages)  •  791 Vues

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La France peut-elle encore agir pour améliorer sa compétitivité internationale ?

Introduction :

Depuis 10 ans, la compétitivité de la France, et notamment de l’industrie française, régresse. Cela semble impossible à arrêter et ce mouvement a même tendance à s’accélérer. Le commerce extérieur est en déficit croissant et l’industrie française se dégrade plus vite que celle des autres pays européens et des pays émergents, ce qui réduit ses parts de marché dans le commerce mondial (voir graphique lettre CEPII). Cela a pour conséquence d’aggraver le déséquilibre des finances publiques et le chômage, et empêche d’avoir une croissance élevée : à plus long terme, elle menace notre niveau de vie. Ainsi, la compétitivité est une question très importante pour un pays.

La compétitivité est définie par le Conseil économique, social et environnemental et l’UE (définition retenue par le rapport Gallois) comme « la capacité de la France à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants, et à leur procurer un haut niveau d’emploi et de cohésion sociale, dans un environnement de qualité. Elle peut s’apprécier par l’aptitude des territoires à maintenir et à attirer les activités, et par celle des entreprises à faire face à leurs concurrentes. » C’est une définition assez large : si on veut être plus spécifique, on peut définir la compétitivité des entreprises d’un pays comme « l’attractivité des biens et des services que ces entreprises produisent pour les entreprises et consommateurs étrangers ». Pour être simple, c’est la capacité d’un pays à exporter.

On distingue généralement la compétitivité-prix de la compétitivité hors-prix. La compétitivité-prix est la capacité à produire des biens et des services à des prix inférieurs à ceux des concurrents pour une qualité équivalente. Elle repose sur la capacité à produire une offre à des coûts inférieurs à ceux supportés par les entreprises du même secteur. La compétitivité-prix dépend de plusieurs facteurs : les niveaux relatifs des coûts de production (les coûts de production dépendent quant à eux du coût des consommations intermédiaires, du coût du travail, et du coût du capital), les marges des producteurs, le niveau du taux de change. La compétitivité hors prix (que l’on appelle parfois compétitivité structurelle) est la capacité à imposer ses produits ou services indépendamment de leur prix. Elle va dépendre de la qualité du produit (par exemple, on n’achète pas des voitures allemandes parce qu’elles sont peu chères mais parce qu’elles sont de qualité), de son caractère innovateur (Iphone à l’époque), de la réputation de l’entreprise (Apple, Samsung ont une bonne réputation pour les smartphones), de la qualité du service après-vente, etc.

En terme d’intégration dans le commerce international, il paraît intéressant de s’intéresser à la position de la France dans les chaînes de valeur mondiales pour pouvoir étudier sa compétitivité. Selon un rapport de l’OCDE, la France participe plus en amont (utilisation d’intrants étrangers dans les exportations de la France) qu’en aval (utilisation d’intrants nationaux dans les exportations des autres pays) des CVM, et surtout participe de manière active dans les secteurs des produits chimiques et du matériel de transport (voir graphique OCDE).

On peut utiliser plusieurs indicateurs pour mesurer la compétitivité : la part des exportations du pays dans les exportations mondiales (3,1% pour la France en 2013), les termes de l’échange (pouvoir d’achat en biens et services importés qu’un pays détient grâce aux revenus de ses exportations : plus ils sont élevés, plus le pays est compétitif), le taux de pénétration (le rapport entre les importations et le total des ventes effectuées sur le marché intérieur d’un pays : sa diminution indique une amélioration de la compétitivité des produits nationaux par rapport aux produits étrangers), et le taux de couverture (rapport entre la valeur des exportations et la valeur des importations : plus il est élevé, plus un pays est compétitif).

On peut donc classer les pays selon leur compétitivité. Il existe deux classements de référence : celui du World Economic Forum et celui de l’Institute for Management Development. La France est classée 22e en 2015 (23e en 2014) pour le premier, et 32e selon le classement IMD (27e en 2014).

On peut donc voir que la compétitivité d’un pays est importante mais qu’elle est sujette à débat, il y a plusieurs façons de la concevoir. Il paraît cependant urgent pour la France d’améliorer sa compétitivité si on ne veut pas voir la situation globale du pays se détériorer. On peut donc se demander : pourquoi et comment la France doit-elle améliorer sa compétitivité ? Nous établirons tout d’abord le diagnostic du décrochage de la France dans le commerce mondial, puis nous verrons quelle politique industrielle la France doit mener pour améliorer sa compétitivité internationale.

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  1. Une détérioration symptomatique de la compétitivité : le diagnostic d’un décrochage

Tous les indicateurs semblent aujourd’hui le confirmer : la compétitivité de l’industrie française régresse. Le diagnostic d’un décrochage est donc posé. Reste à savoir comment s’illustre aujourd’hui cette détérioration de la compétitivité.

  1. Les indicateurs d’une régression de la compétitivité française

Pour bien comprendre le cœur du problème, il faut regarder un certain nombre d’indicateurs qui reflètent bel et bien les difficultés actuelles du secteur industriel français.

  1. Les difficultés évidentes de l’industrie française

  • La part de l’industrie dans la valeur ajoutée totale, en France, est passée de 18 %, en 2000, à un peu plus de 12,5 %, en 2011.
  • L’emploi industriel s’est également continuellement dégradé : il est passé de plus de 26 % de l’emploi salarié total en 1980 (5,1 millions de salariés) à 12,6 %, en 2011 (3,1 millions de salariés).

L’affaiblissement de l’industrie française se traduit également par des pertes de parts de marché considérables à l’exportation : en Europe, premier débouché commercial de la France (58,4 % des exportations en 2011), la part des exportations françaises de marchandises dans les exportations de la zone euro est passée de 16,7 %, en 2000, à 12,4 %, en 2015. Dans le même temps, les exportations intracommunautaires de l’Allemagne ont progressé de 21,4 % à 31,9 %.

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