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L'intégration financière de l'économie mondiale et les mouvements massifs de capitaux entre pays émergents et pays "avancés"

Dissertation : L'intégration financière de l'économie mondiale et les mouvements massifs de capitaux entre pays émergents et pays "avancés". Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Janvier 2012  •  Dissertation  •  3 408 Mots (14 Pages)  •  2 164 Vues

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« L’économie mondiale est de plus en plus intégrée financièrement et les mouvements de capitaux entre pays émergents et pays « avancés » sont devenus massifs.

Quelles sont les conséquences à moyen terme de cette intégration ? Dans quelle mesure la puissance financière mondiale n’est-elle pas déjà passée du monde « industrialisé » à celui des pays émergents en excédent de balance des paiements ?

1. L’accumulation par les pays émergents depuis quelques années d’excédents spectaculaires de balance des paiements courants a contribué à changer profondément la répartition des réserves extérieures dans le monde.

2. Les conséquences de ces changements sur le « pouvoir financier » mondial sont, cependant, à évaluer de façon nuancée.

3. Le système monétaire international est loin de s’être adapté à la nouvelle donne financière mondiale.

« L’accumulation d’excédents de balance des paiements courants par les pays émergents est spectaculaire. Ces chiffres sont d’une portée économique considérable : le déficit des Etats-Unis a atteint 6,2 % du PIB de ce pays en 2006 (5,7 % estimés pour 2007). Quant à l’excédent de la Chine, il a représenté 9,4 % de son PIB en 2006 (11,7 % estimés pour 2007).

Ce sont là des ordres de grandeur qui représentent des records historiques et reflètent, à la vérité, une situation paradoxale. En effet, traditionnellement, c’étaient les pays industrialisés qui connaissaient des excédents de balance des paiements et exportaient leurs surplus vers les pays en développement. Aujourd’hui, nous assistons à un phénomène inverse : ce sont les pays dits « émergents » qui sont devenus les créanciers, sinon du monde industrialisé dans son ensemble (en effet, l’Union Européenne est en équilibre et le Japon en excédent), mais des Etats-Unis dont le déficit courant est entièrement compensé par les apports de capitaux des pays émergents.

« Les pays émergents disposent des trois quarts des réserves mondiales. Les augmentations intervenues depuis une dizaine d’années dans les réserves extérieures de ces pays (grâce, en grande partie, à la succession de leurs excédents courants) sont saisissantes. Du fait de ces changements, le montant total des réserves détenues par les pays émergents dépasse 3 trillions $ (contre moins d’un trillion en 2000) et représente 72 % des réserves mondiales (contre 59 % en 2000).

Ainsi, la Chine détient aujourd’hui plus de 1,4 trillion $ avec une augmentation mensuelle de l’ordre de 40 milliards actuellement. Elle est devenue, de ce fait, le premier investisseur mondial.

« C’est là un changement profond dans l’équilibre financier international. Les Etats-Unis sont maintenant un débiteur net face à des pays comme la Chine qui jouissent d’une position fortement créditrice.

« Ces changements avantagent, à maints égards, les économies émergentes.

- elle assure un volant de liquidités et une sécurité qui avaient fait défaut à l’Asie durant la crise financière de 1997 ;

- en permettant les remboursements d’emprunts, elle desserre la contrainte de l’endettement extérieur qui, jusqu’à ces dernières années, limitait les marges de manœuvre de ces pays (voire les soumettait à la « conditionnalité » du Fonds Monétaire International ) ;

- elle contribue à stabiliser les marchés financiers de ces pays dont les taux de change étaient jusque-là très sensibles à la volatilité des mouvements de capitaux, volatilité elle-même exacerbée par la faiblesse des réserves extérieures de nombre de ces pays ;

- elle explique en partie, -alors que l’économie des pays industrialisés et notamment celle des Etats-Unis commence à ralentir- le maintien d’une croissance forte dans le monde émergent, croissance sans doute moins dépendante aujourd’hui des variations du cycle économique des pays « avancés », que cela n’était le cas il y a encore sept à huit ans. La montée des classes moyennes ainsi que le potentiel de croissance de la consommation interne de ces pays rendent, en effet, leurs économies moins directement tributaires de la conjoncture extérieure. Il reste, cependant, qu’une récession prolongée aux Etats-Unis aurait des incidences non négligeables sur les pays émergents du fait de la réduction des importations américaines ;

- elle donne aux pays émergents un instrument de puissance, voire de pression, à travers le choix des modes de détention de leurs excédents de balance des paiements (réserves investies en bons du Trésor ou acquisitions d’actifs divers sur les marchés financiers des pays avancés).

« Cependant, malgré ces avantages, le fait pour ces pays d’immobiliser une grande partie de leur épargne en réserves dont le rendement est relativement faible présente un « coût d’opportunité » non négligeable. Le fait d’investir une partie significative de ces excédents dans leurs propres économies qui connaissent des taux de croissance élevés serait, sans doute, à long terme, avisé , et réduirait le montant des excédents courants.

« Les raisons de ce renversement des positions de balance des paiements courants. Elles peuvent être sommairement évoquées de la façon suivante.

- les Etats-Unis ont suivi, depuis une dizaine d’années au moins, une politique monétaire expansive qui s’est traduite par des taux d’intérêts faibles et a encouragé la consommation intérieure. Ainsi, l’épargne intérieure (et notamment celle des ménages) n’a pas assuré le financement des besoins d’investissements du pays. Cette insuffisance d’épargne (que reflète le déficit de la balance des paiements courants américaine) a nécessité le recours à des capitaux extérieurs. Ces capitaux sont venus en grande partie du Japon et surtout des pays émergents qui ont connu, pour leur part, un « excédent d’épargne » ;

- mais si les pays émergents ont été en mesure d’accumuler des excédents, c’est aussi parce qu’ils ont amélioré significativement leur propre gestion économique. De fait, au cours des années récentes, nombre de pays émergents ont mis de l’ordre dans leurs finances publiques et renforcé leurs systèmes bancaires tout en engageant des réformes structurelles destinées à augmenter la productivité de leurs économies. Ces actions ont porté leurs fruits : l’endettement chronique de certains de ce pays s’est beaucoup réduit du fait des excédents budgétaires enregistrés. De plus, une orientation croissante de nombre de ces

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