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Communauté Marocaine Au Canada

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Par   •  6 Avril 2013  •  4 372 Mots (18 Pages)  •  828 Vues

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Introduction

Notre étude porte sur la communauté marocaine du Canada. D’après les statistiques officielles, cette dernière compte plus de 110 000 migrants, soit 8,1 % de l’immigration canadienne totale.Entre 2004 et 2008, le Maroc s'est classé comme le troisième pays de provenance des immigrants admis au Québec.

Selon les dires de Majid Blal, écrivain-poète installé à Sherbrooke, « la communauté marocaine du Canada se cherche ses repères et sa personnalité. Ceci se fait dans une improvisation totale. La pratique associative qui pourrait être fédératrice y est très faible. » En effet, la majorité des marocains vivant au Canada vivent un choc culturel et doivent s’adapter à un nouvel environnement. Qu’il s’agisse des institutions sociales comme l’école, du marché de l’emploi, du système juridique ou des valeurs et normes sociales, l’intégration des marocains relève d’un processus complexe. Pour mieux saisir toutes les dimensions de cette question, nous avons effectué notre travail en deux étapes. Nous avons d’abord procédé à une enquête de terrain consistant à collecter des données à travers des entretiens semi-directifs avec des marocains installés au Canada. Ceci nous a permis de cerner les parcours biographiques des migrants et la diversité des trajectoires migratoires. Nous avons ensuite tenté d’approfondir et de formaliser les informations recueillies et ce, sur la base de travaux sociologiques et scientifiques. Ceci nous a permis de dégager les stratégies identitaires chez les migrants.

Notre question de recherche se pose comme suit : Quelle est la trajectoire historique et migratoire des marocains installés au Canada et comment cette trajectoire et les conditions sociales de cette communauté interagissent dans le processus de construction identitaire et dans la constitution de repères culturels ?

Nous allons montrer que le projet migratoire est souvent intentionnel et s’inscrit dans un contexte social bien précis, le migrant étant doté d’une intentionnalité et d’une rationalité plurielle (Assogba et Fréchette, 1997). Nous allons nous intéresser dans ce cadre à l’appréciation que le migrant fait de son lieu d’origine, à la formulation de son projet de départ, à son intégration et ses rapports avec la société d’accueil et à la perception du sentiment d’appartenance aux deux milieux (marocain et canadien). Pour ce faire, nous allons dans un premier temps aborder la trajectoire historique de l’implantation de la communauté marocaine au Canada. Dans un second temps, nous allons analyser les conditions sociales et les questions relatives à l’intégration des migrants marocains. Enfin, dans un troisième temps, nous nous intéresserons aux repères culturels de la diaspora marocaine du Canada pour comprendre les processus de construction identitaire qui sont en œuvre.

I. Trajectoire historique

L’immigration de la communauté marocaine au Canada s’est étalé sur plusieurs périodes .

A la fin des années 40, l’immigration a débuté et va s’accentuer vers les années 50. Suite aux conjonctures politiques des années 60 -à savoir la montée du panarabisme, la guerre des six jours en 1967, la décolonisation dans le Maghreb - trois milles juifs ont quitté le Maroc à destination du Canada.

La vague d’immigration qui concerne la communauté des Marocains musulmans a fait ses débuts dans les années 1980. Elle s’est accentuée vers la fin des années 1990. Par ailleurs, le premier immigré marocain musulman ayant débarqué au Canada était Mohammed El Morro, marin qui a débarqué au port de Montréal en 1886.

Selon les statistiques, entre 2001 et 2005, plus de 16 000 marocains ont émigré au Canada.

Il est à noter que les Marocains s’installent souvent dans les régions francophones notamment dans la région du Québec pour des raisons, entre autres, linguistiques et professionnelles.

Suivant la politique d’immigration que le Canada a appliqué ces 10 dernières années, plusieurs bureaux d’immigration ont ouvert au Maroc. Ces bureaux, connu sous le nom de « Immigrer au Canada », joue un rôle d’importance extrême pour les raisons suivantes. Ils permettant aux citoyens qui le souhaitent d’avoir des informations sur la migration vers ce pays. Ils jouent un rôle de facilitateurdans la recherche de contrat de travail et autres pour les personnes qui répondent bien évidemment aux critères requis.

Chaque année, plusieurs Marocains viennent terminer leurs études au Canada. Selon un article publié sur le site www.bladi.net , qui concerne la communauté marocaine à l’étranger, « 4,5 % des étudiants étrangers au Québec à titre d’exemple sont marocains, sans compter ceux qui ont la double nationalité maroco-canadienne ».

Comme on le constate donc, le phénomène de l’immigration vers le Canada n’est pas nouveau. Il date des 2 siècles derniers. Il s’agit de plusieurs vagues d’immigration due aux conjonctures locales (relatives au Maroc) et internationales.

Dans la partie qui suit, nous verrons les conditions sociales de ces immigrants et nous nous intéresserons à leur intégration au sein de la société canadienne, connue par sa diversité.

II. Conditions sociales et questions d’intégration

Le canada se caractérise par ses politiques d’immigration volontaristes visant à attirer des personnes qualifiées et dotées d’un bon potentiel économique. Les marocains font partie des communautés les plus visées. Il y a dans ce cadre un processus de sélection des profils « prometteurs » selon le niveau d’éducation, le diplôme, l’expérience professionnelle, la maîtrise du français ou de l’anglais, etc. Toutefois, Michèle VatzLaaroussi met en avant le décalage qu’il y a entre les politiques gouvernementales canadiennes et les réalités empiriques que vivent les marocains. En effet, dès leur installation au Canada, ces derniers rencontrent de nombreux obstacles relatifs à leur insertion socioprofessionnelle. Ils sont victimes de la déqualification professionnelle car leurs diplômes ne sont pas toujours reconnus, leurs expériences hors Canada ne sont pas prises en compte sans oublier la fermeture des ordres professionnels et les discriminations et stéréotypes ethniques ou religieux à leur égard. Ces discriminations ont été aggravées par les événements du 11 septembre et concernent le logement, l’emploi et les relations sociales. A titre d’exemple, le taux de chômage des immigrants africains était quatre fois supérieur au taux de chômage affectant la population québécoise née au Canada

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