Le vieillissement de la population.

II. Contexte

Le vieillissement de la population est aujourd’hui une réalité à laquelle la société et le

système sanitaire français doivent faire face. L’ampleur de ce problème est telle que la

population âgée de plus de 65 ans se multipliera par deux d’ici l’année 2060 (1). L’INSEE (2)

estime que le tiers de la population sera âgée de plus de 65ans en 2050. Les deux problèmes

majeurs dans ce contexte où le risque de maladies chronique s’accroît, sont le coût de la prise

en charge des personnes âgées et leur risque de perte d’autonomie. Le rapport de la HCAAM

(3) souligne que les personnes âgées mobilisent près d’un quart des dépenses de santé en

France. Cette problématique est accentuée par l’éloignement géographique des enfants et

parents pouvant jouer le rôle de l’aidant à la personne âgée du vingt-et-unième siècle (4).

La multiplicité des acteurs intervenant autour de la personne âgée rend nécessaire

l’établissement d’un parcours de soins coordonné. En l’absence de communication entre eux,

on peut voir la qualité de la prise en charge de la personne âgée baisser. Ceci induira certes

des problèmes de santé, mais aussi une accélération de la perte d’autonomie. Comme ce

problème devient un enjeu de santé publique, certaines mesures sont déjà mises en place afin

de prendre en charge et de prévenir la perte d’autonomie et la dépendance chez la population

âgée.

II.1. La prise en charge de la vieillesse en France

La prise en charge de la perte d’autonomie était une prestation financière appelée « Prestation

Spécifique Dépendance » rebaptisée APA (5): il s’agit d’une allocation dont bénéficient les

personnes qui ont plus de 60 ans sous conditions de résidence et de dépendance, elle permet

de financer leur maintien à domicile ou à leur lieu de résidence. La dépendance de la

personne âgée en question est jugée et mesurée sur la base d’une échelle de classification

GIR en utilisant la grille AGIIR (6-7). Aujourd’hui, 1 249 490 personnes âgées bénéficient

de l’APA (DREES, Novembre 2015).

Nous sommes dans une ère où l’espérance de vie augmente toutes les années mais où le

nombre d’années de vie en bonne santé se limite à 61,8 ans pour les hommes (pour 78,3 ans

d'espérance de vie) et 63,5 ans pour les femmes (pour 85,3 ans d'espérance de vie) selon

l’INSEE 2010 (9). Des études récentes ont montré une expansion des incapacités sévères

chez les 50 à 64ans : les plus jeunes des ainés vivent plus longtemps avec une durée

d’incapacité plus importante.

En France comme dans d’autres pays, certaines initiatives des politiques publiques sont mises

en place depuis quelques années, pour améliorer la prise en charge de la personne âgée à

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savoir le plan national « Bien Vieillir », la mission « Bien vivre chez soi » lancée par le

secrétaire d'Etat chargée des Ainés, ainsi que l’expérimentation PAERPA (Personnes Âgées

En Risque de Perte d’Autonomie) mise en place par les agences régionales de santé.

Le programme « Bien vieillir » 2007-2009 (10), a été mis en place par le Ministère de la

Santé et des Solidarités en collaboration avec le Ministère délégué à la Sécurité Sociale, aux

Personnes âgées, aux Personnes handicapées et à la Famille et le Ministère de la Jeunesse,

des Sports et de la Vie associative. Les principales recommandations de ce programme (11)

concernent l’entretien du capital intellectuel, physique, psychique et social en prévenant les

maladies et les troubles qui surviennent avec l’âge, l’arrêt de l’activité professionnelle et

l’isolement. La deuxième initiative des pouvoirs publics dans ce sens vient sous la forme

d’une mission lancée par le ministère du travail. Dans le cadre de cette mission, le secrétaire

d’état chargé des ainés lance sa mission « Bien vivre chez soi ». Il s’agit de maintenir à

domicile les personnes âgées en les aidant à garder leur rythme de vie inchangé tout en

préservant leur autonomie.

II.2. Un regard économique du vieillissement

Dans ce contexte de vieillissement de la population et d’accroissement des dépenses,

certaines études discutent la soutenabilité du système de santé (17)

Les déterminants de la dépense de santé sont multiples, on en distingue ici les principaux.

Dans un premier lieu, les avancées médicales et technologiques font que le vieillissement

devient polypathologique

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