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Titre de l’ouvrage : « Un merveilleux malheur »

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Par   •  15 Décembre 2015  •  Dissertation  •  1 882 Mots (8 Pages)  •  1 089 Vues

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FICHE DE LECTURE

CONTAMINE Sébastien

Titre de l’ouvrage : « Un merveilleux malheur »

  1. IDENTIFICATION DE L’ŒUVRE

REFERENCES DE L’OUVRAGE

Références bibliographiques

CYRULNIK, Boris. Un merveilleux malheur. Paris : Poches Odile Jacob, 2002. 218 pages.

Date de lecture

Du 26 octobre au 02 novembre 2013

Intérêt du document

Comprendre les mécanismes de rebond des résilients.

Mots-clés

Résilience, oxymoron, tricot.

Citation avec page

« La résilience définit le ressort de ceux qui, ayant reçu le coup, ont pu le dépasser. L’oxymoron décrit le monde intime de ces vainqueurs blessés.» p21.

  1. SYNTHESE DE L’ŒUVRE
  1. INTRODUCTION

        Boris CYRULNIK est un médecin, éthologue et neuropsychiatre, né à Bordeaux en 1937. Ses parents, d’origine juive, mourront en déportation durant la seconde guerre mondiale, lui-même échappera de peu à une rafle. De ce traumatisme viendra sa volonté de devenir psychiatre et de comprendre les comportements humains[1]. Depuis les années 80, il cherche à vulgariser ses connaissances en particulier en éthologie à travers la publication de livres comme L’ensorcellement du monde, 1997. Il est également un promoteur du concept de résilience dans ses livres : Les vilains petits canards, 2001 et Un merveilleux malheur, 1999. Dans ce dernier, il défend la possibilité pour une personne traumatisée de pouvoir se relever, voire se révéler; phénomène qu’il nome résilience. La résilience est un terme de physique qui définit la résistance aux chocs d’un matériau[2]. D’abord nous verrons que dans cet ouvrage il décrit des cas concrets de résilience tout en décrivant les facteurs internes ou externes permettant celle-ci, l’auteur nous parle également de la place que prennent les traumatismes dans notre psychisme. Puis, je donnerai mon point de vue sur cet ouvrage.


  1. SYNTHESE

        Avant de décrire les phénomènes qui permettent à une personne de devenir résiliente, l’auteur nous demande d’abord de reconnaître que la résilience existe, que tous les enfants maltraités ne deviendront pas mal traitants mais qu’un certain nombre trouvera en lui et autour de lui des soutiens suffisants pour surmonter ce traumatisme et le dépasser. Il décrit la résilience comme la capacité de rebond d’un individu suite à un traumatisme. Le résilient peut avoir selon l’auteur un chemin chaotique, et les relations de cause à effet liées au traumatisme ne sont valables qu’au moment T de l’observation ; une personne peut être considérée comme résiliente à un moment de sa vie et au contraire totalement emprisonnée dans son traumatisme à un autre moment. Un traumatisme crée une blessure psychique et la partie du psychisme restant saine doit prendre le dessus pour que l’individu soit considéré comme résilient.

L’individu résilient aurait à l’intérieur de lui une contradiction: dois-je m’écrouler ou dois-je me relever,  que l’auteur définit par le terme oxymoron. Ainsi Boris CYRULNIK souligne le fait que la résilience n’apporte pas la paix intérieure, car pour survivre à la mort il faut tuer la mort et donc commettre un crime. Les survivants résilients ne reconnaissent pas le courage que la société leur attribue, car pour eux, s’ils avaient été vraiment courageux, ils auraient accompagné leurs compagnons dans la mort. La résilience peut débuter par un sentiment inattendu, il y a parfois des sentiments de liberté qui naissent chez les orphelins à la mort de leurs parents. Au travers de ses exemples, l’auteur nous montre les sentiments contradictoires renfermés par les résilients.

        Il met en évidence que le traumatisme est un phénomène interne personnel, chaque individu vit une situation donnée de façon différente en fonction de son passé et de son entourage au moment du traumatisme. Ainsi un enfant que l’on pourrait penser traumatisé par une situation, ne le sera peut être pas s’il est resté blotti dans les bras de sa mère où il se sent en sécurité ou si auparavant il a connu une situation encore plus stressante. La façon dont on juge un traumatisme dépend du contexte culturel dans lequel on se trouve, par exemple, notre manière d’élever et d’éduquer les enfants a beaucoup changé au cours des deux derniers siècles et en parallèle notre vision de la maltraitance infantile a évolué. Toutefois, l’auteur relève le décalage entre ces deux évolutions puisque la maltraitance infantile n’a été reconnue qu’en 1989, ce qui prouve la difficulté de faire changer les croyances populaires.

        Pour Boris CYRULNIK, les traumatisés ont besoin de raconter leur histoire mais peu de personnes sont capables de les écouter car leur récit contredit nos croyances ou ne correspond pas au souvenir que nous voulons garder d’un évènement. Par exemple, comment en 1900, un enfant pouvait-il se plaindre d’avoir reçu des coups alors que l’on pensait que la souffrance forge l’enfance? Autre exemple, les guerres sont composées de tant d’atrocités que très vite après leur fin, les peuples veulent oublier, ils refont l’histoire qui devient un mythe. Ce mythe ne correspondant pas à ce que les traumatisés ont vécu, leur récit devient dérangeant. Pourtant, il est nécessaire pour les traumatisés de parler, car raconter son histoire, ce n’est pas la revivre mais la reconstruire. Cette reconstruction permet la maîtrise des émotions et la resocialisation. L’auteur place donc notre société et son manque d’écoute sur le banc des accusés.

L’auteur s’appuie sur des témoignages de personnes ayant subi un traumatisme : des anciens déportés, des orphelins…, et sur des études de différentes populations d’enfants non traumatisés qui montrent qu’à l’âge adulte les enfants «privilégiés» s’en sortent moins bien que les autres, car les enfants qui ont connu des épreuves, développent des défenses positives qu’ils réutilisent à l’âge adulte. Ces défenses sont selon cette étude les mêmes que celles utilisées par les enfants résilients. Elles sont la sublimation, le contrôle des affects, l’altruisme, l’humour, et le principal chez l’enfant, la rêverie. L’utilisation du rêve permet de s’évader d’une réalité qui est invivable, de trouver un petit coin de paradis et de développer son imagination. La rêverie permet d’échapper à son traumatisme, dans ses rêves, un orphelin voit toujours ses parents beaux, jeunes et gais. Ces mécanismes de défense sont décrits par l’auteur comme des ressorts qui permettront à l’enfant de devenir un adulte résilient.

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