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Note de recherche alcoolodépendance

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Par   •  21 Mars 2016  •  Mémoire  •  2 202 Mots (9 Pages)  •  762 Vues

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INTRODUCTION

Les conduites dépendantes, autrement dit, les pathologies addictives sont très complexes et leur prise en soin l’est aussi. Celle-ci doit être pluridisciplinaire. L’addiction impacte l’équilibre entier d’un individu.

Ainsi, les dommages causés par l’alcool en France sont très importants. En 2009, 49 000 décès lui sont attribuables, autrement dis 9% de la totalité des décès .

La prise en soin d’un patient alcoolodépendant à domicile est très complexe. Cette complexité est tout aussi présente en centre de soin de suite en alcoologie. De plus, le sentiment d’impuissance chez le soignant est très présent. Sentiment qui est pour moi compliqué à aborder. Il faut être au clair sur ce qu’est la prise en soin, ce que l’on attend, et savoir accepter que la démarche de soin démarre grâce à la volonté du patient de se soigner. Si celui-ci n’est pas acteur de son soin, le soignant sera impuissant car le soin ne sera pas efficace. Surtout pour des soins relationnels.

Ce qui me fascine le plus est la nécessité d’une pluridisciplinarité dans le soin de l’alcoolodépendance. Les professionnels (ergothérapeutes, psychologues, assistantes sociales, médecins, éducateurs…) se sollicitent les uns les autres. La richesse des échanges entre spécialistes, ou non, est incommensurable.

Dans un premier temps, j’exposerai la situation de départ. Dans un deuxième temps, j’exposerai mon cheminement ainsi que la question de départ. Et pour finir, je présenterai le cadre théorique ainsi que la méthodologie.

1. PRESENTATION DE LA SITUATION D’APPEL

Lors de mon stage en cabinet libéral de semestre 5, pendant la tournée du soir, je vais voir une patiente que l’on voit tous les jours en fin d’après midi pour lui donner ses traitements. Cette dame est atteinte d’une dépendance à l’alcool. Lorsque l’on dépose ses médicaments, nous prenons le temps d’évaluer dans quelle dynamique psychologique elle se trouve. L’intervention d’une infirmière à domicile se fait à la demande du médecin traitant. L’objectif est de préparer préalablement le pilulier de Mme P. et de passer chez elle quotidiennement pour donner la barrette de médicaments du lendemain. Nous passons donc en fin d’après-midi vers 18h.

Dans cette situation, je vais au domicile de Mme P. qui vit seule. Ma collègue infirmière s’est rendue chez un autre patient. Mme P. a 49 ans, elle vie seule, elle est en cours de divorce avec son mari. Elle à deux enfants, un garçon de 16 ans et une fille de 22 ans qui vivent avec leur père. A la naissance de son dernier enfant elle a fait une dépression postpartum. Elle souffre de plusieurs addictions : au tabac, au cannabis (consommation occasionnelle sur proposition), au buprénorphine prescrit à haute dose en 2008 et aux benzodiazépines (elle a déjà fait un sevrage mais reste dépendante). Elle a également des antécédents de TCA en 2010 (anorexie puis boulimie avec vomissement). En ce qui concerne l’alcool, les consommations sont devenues quotidienne à l’âge de 32 ans. Au total, alcoolisations depuis 15 ans avec multiples soins (soins de suite et de rééducation en addictologie, CMP , CSAPA …). Ses consommations ont été plus contrôlées à partir de 2012 avec des rechutes itératives (1 à 3 bouteilles de vin blanc par jour). De plus elle est atteinte d’une cirrhose hépatique alcoolique. Elle a un suivi avec un gastroentérologue tout les trois mois. Pour cette dame nous sommes dans une prise en charge palliative. Enfin, son médecin traitant suppose que Mme P est atteinte de troubles bipolaires.

Lors de mon intervention chez Mme P., nous commençons à échanger sur son quotidien. Elle me parle de sa curatelle, de sa demande d’invalidité et de ses problèmes de trésorerie. Puis elle aborde sa souffrance psychique. Sa consommation d’alcool reste quotidienne malgré l’encadrement de son médecin traitant, de son traitement et du suivi infirmier quotidien. Elle exprime sa douleur en m’expliquant qu’elle ne voit plus d’issue à sa situation, temps du point de vue de sa santé mais aussi personnelle par rapport à sa famille et à sa vie quotidienne. Elle m’explique que ses connaissances avec qui elle passe du temps sont aussi des consommateurs d’alcool, ce qui, elle l’avoue, ne l’aide pas à s’en sortir. J’essaie de la guider tout au long de l’entretien pour évaluer son état de santé psychique et la pousser à me dire ce qu’elle ressent au plus profond d’elle-même car je la sens très fragile et j’ai peur que ses pensées aillent plus loin qu’une simple baisse de moral. Je recherche donc à connaitre son état d’esprit par rapport à sa situation. Mes craintes se confirment donc quand elle m’avoue qu’elle a des idées noires, qu’elle pense à en finir avec la vie. Au cours de cette discussion, je découvre donc qu’elle a des idées suicidaires avec scénario. Je n’évalue pas ces derniers comme étant des scénarios aboutis et murement réfléchis, mais mon inquiétude reste grande. Je termine donc l’entretien en amenant Mme P. à parler d’autre chose. Je sais qu’elle aime la lecture, je la lance petit à petit sur ce sujet. Je lui conseille de lire un petit livre d’Eric-Emmanuel Schmitt, Oscar et la dame rose. Je lui annonce que je le lui prêterai. En lui proposant cette lecture, je suis dans l’espoir que cette œuvre l’apaise et lui change les idées. Elle a l’air intéressée. Je la quitte donc sur cette note.

En sortant de son immeuble, je décide expressément de parler de cette situation avec mon infirmière référente. Je la consulte et demande son avis car elle connait beaucoup mieux la patiente que moi. De plus, je lui glisse que je désire alerter le médecin traitant de Mme P.

L’infirmière me rassure et me dit qu’avec cette dame nous sommes dans une prise en charge palliative. Beaucoup de choses ont été mises en place pour tenter de l’accompagner (cure, CMP , CSAPA …). Cependant l’infirmière référente est d’accord avec moi pour alerter le médecin traitant.

2. PRESENTATION DU CHEMINEMENT

J’ai principalement abordé en stage les problématiques liées à la consommation d’alcool. C’est pourquoi je vais m’interroger sur la prise en soin de cette pathologie malheureusement commune et dévastatrice.

Je me suis rendue compte, au fil du temps, de mon attirance pour les soins relationnels. Au cours de ma formation, j’ai constaté mon intérêt grandissant pour les addictions.

Dans le cadre de cette situation et de ce contexte, plusieurs éléments m’interpellent. Je vais donc

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