Le MS verse des larmes

LE MS VERSE DES LARMES : QUE DEVONS-NOUS SACRIFIER POUR NOUS ELEVER?

Le MS est un maçon alourdi par sa peine. La disparition prématurée du maître Hiram le plonge dans une désolation, qu'il partage avec ses frères et le roi Salomon. Pour s'élever, il me paraît essentiel que le MS, que j'incarne, s'affranchisse de cette peur panique.

1. La réflexion sur le deuil

Vivre le deuil est le premier pas. S'arrêter, se poser avec ses frères, et réfléchir. Vais-je alléger ma peine en nourrissant de l'espoir? L'espoir de trouver quelqu'un qui puisse remplacer Hiram et reprendre le chantier?

Il me semble que l'espoir, au sens de "espérance d'un meilleur futur" est en soi une illusion et, a fortiori, vaine. C'est ce que j'appelle l'espoir-croyance, celui qui est fondé sur une attitude attentiste, qui réconforte artificiellement le moral grâce à une superstition qui dit que tout ira forcément mieux après.

Je pense qu'un Initié doit avoir conscience de cet écueil et fuir cette facilité. A supposer que l'élévation spirituelle est une chose véritable, ce n'est pas au prix d'une superstition qu'elle se réalise.

Y aurait-il autre chose? Existe-il un espoir qui ne serait pas fondé sur une croyance?

1. La compréhension

À mon sens, la deuxième marche de l'élévation après la réflexion doit être la compréhension. Qu'y a-t-il à comprendre? L'absurdité de la mort du maître a-t-elle un sens? Peut-on rationnaliser la mort d'un être cher? Ne serait-ce pas une offense à sa mémoire? Car il y a un instinct humain très puissant qui peut nous faire penser ainsi.

Et pourtant, il appartient au MS d'aller au-delà de cet instinct s'il veut s'élever.

Aller au-delà, c'est pour moi percevoir clairement que la mort d'Hiram n'est pas absurde, mais qu'elle est inévitable. Une tragédie au sens grec, le "fatum" : il "fallait" que cela arrive. Voyons-le ainsi: Hiram n'a pas été assassiné, il s'est sacrifié. Je n'irai peut-être pas jusqu'à dire qu'il a choisi que cela arrive, mais il a choisi de faire son devoir. Il était libre de faire ce qu'il avait à faire, et il le fit.

Il ne choisit pas la mort, il choisit le sacrifice. Cette nuance est probablement la chose la plus difficile à percevoir lorsque l'émotion nous accable. Pour autant, cela est nécessaire s'il l'on veut voir que sa disparition s'inscrit dans une grand cycle, plus grand que lui, plus grand que nous tous, mortels. De cette compréhension, jaillit l'ordre.

Son sacrifice est pour nous, Maçons, un exemple à suivre. Non par mimétisme, mais avec la conscience que le vide laissé par Hiram doit être comblé par tous ceux qui en sont les héritiers, c’est-à-dire nous tous mes FF. Le sacrifice de l'un (Hiram) met ainsi en mouvement la création du corps des Maîtres substitués, comme un groupe, une entité vivante. Nous sommes poussés par un sentiment de Devoir inspiré par le Maitre sacrifié.

Il me semble que c'est cette compréhension qui ouvre la voie à la 3eme marche de l'élévation.

1. Le Devoir en action

Réussir à accueillir la mort d'Hiram, qui n'est autre pour moi que le symbole de la mort de nos illusions, c'est permettre à l'action d'advenir. Je ne parle pas d'une action type "réaction", mais d'une action entièrement neuve, débarrassée de nos préjugés et autres schémas.

C'est pour cela qu'il me semble que le premier Devoir du MS est la connaissance de soi. C'est seulement par ce travail d'introspection que l'Initié peut identifier ce qui l'empêche de s'élever. Détruire une croyance, la remise en question permanente, voilà le vrai sacrifice. Et si ce travail est fait correctement, il est corrosif comme un bain de Vitriol, car ce qui est attaqué, c'est le Moi, l'ego, lui qui est le grand expert de la Souffrance.

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