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Analyse de pratique professionnelle.

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Par   •  17 Février 2020  •  Analyse sectorielle  •  2 017 Mots (9 Pages)  •  613 Vues

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Analyse de la pratique professionnelle.

La situation que je vais vous présenter, s’est déroulée le vendredi de ma quatrième semaine de stage dans le service de médecine polyvalente. Cette unité de soins accueille des patients qui présentent diverses pathologies, souvent en provenance du service des urgences.  

Ce jour-là j’étais du matin, nous avions commencé la journée comme toute vacation précédente par une réunion avec l’équipe de nuit pour les transmissions. Celle-ci nous explique comment s’est déroulée leur vacation. Aucun souci majeur durant celle-ci.

A la fin des transmissions, avec l’infirmière nous partons en salle de soins préparer nos thérapeutiques pour la matinée et nous partons ensuite effectuer le tour de notre secteur. Ce qui nous permet d’apprécier l’état général de nos patients, leur prendre les constantes et distribuer leur traitement du matin. Pendant ce temps les aides-soignantes commencent de leur côté, le tour des chambres pour réaliser les toilettes des personnes qui nécessitent une aide.

L’aide-soignante qui se trouve sur notre secteur nous interpelle à peine notre tour commencé et nous dit « Mr X est décédé ». A ce moment-là, je marque un temps d’arrêt. Je regarde l’infirmière qui elle aussi semble surprise. En effet cette annonce nous surprend, Mr X était dans le service depuis presque deux semaines, présent pour une altération de l’état général et syndrome inflammatoire avec risque de fausse route, mais celui-ci allait beaucoup mieux. Je m’étais occupé de ses soins pendant son séjour, la veille nous étions avec lui pour discuter de sa sortie avec le médecin, nous plaisantions même avec lui, il se sentait beaucoup mieux avais retrouvé le sourire et le sens de la plaisanterie. Son retour à l’HEPAD était prévu pour le début de la semaine suivante. L’équipe de nuit venait de nous dire lors des transmissions que Mr X avait passé une bonne nuit et qu’elles venaient de lui changer sa voie veineuse.

A cet instant beaucoup de questions se posent en moi, que s’est-il passé ? Que devons-nous faire ? Mais instinctivement et sans nous concerter nous nous dirigeons dans sa chambre, en prenant avec nous l’électrocardiogramme. En effet Mr X ne présente plus de signes vitaux, aucun pouls perceptible, aucun mouvement respiratoire, des marbrures et cyanoses sont visibles sur l’ensemble de son corps. Je prends les patchs de l’ECG et commence à les coller sur les membres de Mr X, L’infirmière me voyant faire me demande si je connais l’emplacement des électrodes, en effet oui je l’ai pratiqué plusieurs fois et me souviens parfaitement de la procédure. Elle reste près de moi et supervise mes actes. L’ECG nous montre une asystolie, mais sur un bref instant une variation du tracé se fait voir, nous sommes confus, parasites ? Fibrillation ? Je connais que très peu la lecture d’un tracé et je ne suis pas en capacité de l’interpréter correctement. A ce moment je comprends juste que la situation est assez floue, partagé entre l’asystolie complète et un petit quelque chose que je ne sais expliquer.

Je décide donc de récupérer le chariot d’urgence, je me rends compte que je suis parti de la chambre juste en disant à l’infirmière « je pars chercher le chariot », à mon retour l’infirmière et au téléphone avec le SAMU, et je l’entends dire au téléphone que l’on entreprend la « réa ». Aussitôt j’attaque le massage cardiaque et  je demande à l’aide-soignante qui nous a rejoints de sortir le matériel de ventilation. Le chariot d’urgence ainsi que les gestes d’urgences me sont familiers, de part  mes précédentes expériences j’ai été formé pour ces situations. Nous massons sans relâche jusqu’à

l’arrivée de l’équipe du SMUR. A ce moment-là j’ai l’impression qu’ils mettent un temps infini à arriver mais mon but est de ne pas relâcher le rythme. Pourquoi cette impression ? Tout simplement le fait de savoir qu’ils sont juste 6 étages en-dessous ! Mais au même moment je me pose toujours cette question « Que s’est-il passé ? ». Ce patient avec qui nous plaisantions la veille était sous mes mains, inanimé. A-t-on raté quelque chose ?

L’équipe médicale arrive dans la chambre, l’infirmière leur explique la situation, les antécédents du patient, pourquoi il était dans le service, une synthèse brève de la situation est faite. Le médecin regarde l’ECG, regarde le patient, nous demande depuis combien de temps nous pratiquons la RCP. Sur le moment il semble que cela dure depuis un bon moment, mais en réalité dix minutes se sont écoulées. Le fait de savoir que des lésions irréversible au niveau cérébral sont vite acquises en cas d’hypoxie prolongée, me donne l’impression que la situation dure depuis un moment.

La décision du médecin est prise, il me demande d’arrêter le massage car nous ne pouvons plus rien faire. L’asystolie et le tableau clinique annoncé lui permettent d’en déduire que nous ne pouvions plus rien faire. Nous ne savons pas à quel moment cela a commencé, le seul repère temps que nous avons est l’heure de la dernière ronde de l’équipe de nuit et notre passage, environ une heure et demie. Le syndrome d’inhalation est mis en avant par le médecin, du fait du risque de fausse route du patient. En effets les voies aériennes étaient obstruées, j’ai pu le constater quand j’ai commencé le massage cardiaque en visualisant l’intérieur de la bouche lors de la libération des voies aérienne.                                                            Le médecin nous aide à retirer le matériel mis en place et part établir l’acte de décès en salle de soins. Je suis l’infirmière et lui demande quelle est la démarche à suivre dans cette situation. Nous faisons ensemble les transmissions sur le dossier du patient (Art R.1112-2 modifié du CSP). Ce dossier doit être complété par tous les acteurs de soins qui ont dispensé des soins aux patients. Notamment la fiche de soins infirmier. L’importance d’expliquer les actions mises en place dans le dossier est primordiale en cas de demande de la famille et d’un point de vue légal (Loi du 4 mars 2002). En effet je savais qu’il était important de le faire figurer au dossier, mais sur le moment je n’y pense pas. Le dossier médical d’une personne peut être demandé par la famille si elle en éprouve le besoin suite à un décès et celui-ci et conservé et archivé pour une durée de vingt ans.

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