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Analyse de la pratique professionnelle

Analyse sectorielle : Analyse de la pratique professionnelle. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Juin 2022  •  Analyse sectorielle  •  1 302 Mots (6 Pages)  •  250 Vues

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Teddy DOUSSEAUD EIDE 3                                                Madame PLAZANET

Analyse de la pratique professionnelle.

Étudiant infirmier de troisième année, j’effectue mon stage du semestre 5 au sein d’une équipe mobile d’évaluation psychiatrique de la personne âgée. Ce service permet d'évaluer, de proposer une thérapeutique (médicamenteuse, et d’accompagnement relationnel) et un suivi jusqu’à stabilisation clinique. La demande est établie par le médecin traitant. Un avis de télé-expertise sera donné par le psychiatre référent de l’unité. Le rôle infirmier, au domicile, relève du recueil de données biographiques anamnestiques, de l’analyse de l’environnement, de la prise en compte des différents intervenants, d’un entretien d’évaluation (selon une grille de symptômes), d’une analyse des données (diagnostiques, risques, plan de soins). La situation de soins est exposée au psychiatre par visio conférence dans le cadre d’une pratique de télémédecine. L’infirmier sera alors chargé de veiller à l’application des préconisations médicamenteuses, à l’observance à la tolérance et à l’efficacité des thérapeutiques. Un travail de soutien thérapeutique infirmier peut aussi être prescrit. L’ide aura aussi pour rôle, un accompagnement auprès des aidants et auprès des différents intervenants.

La situation présentée, se déroule lors de ma quatrième semaine de stage. Je suis en binôme avec une infirmière du service et nous nous rendons chez Mme L pour le suivi mensuel d’un syndrome anxio-dépressif. Avant notre arrivée au domicile, l'infirmière me fait un point sur la situation pour que je puisse identifier les objectifs de l’entretien que je vais mener.

Mme L rencontre des difficultés familiales depuis le décès de son époux. Une mésentente avec sa fille qui engendre de nombreuses interactions difficiles et met en péril la dynamique familiale.

A notre arrivée, je me présente et explique à Mme L que j’accompagne l'infirmière dans un but d’apprentissage et de ce fait le respect du secret professionnel est de rigueur. L’objectif de cet entretien est de suivre l’évolution thymique et la tolérance des thérapeutiques mis en place.

Ne connaissant Mme que par le récit de l'infirmière, je décide de débuter l’entretien sur une orientation du quotidien de Mme, afin qu’elle puisse librement exprimer comment elle se sent depuis le dernier entretien. Elle me fait part de ses ressentis et de son quotidien. Très vite, elle aborde la relation pathologique avec sa fille. Il est mis en évidence un besoin accru de verbaliser cette souffrance psychique relative. Sa tristesse et sa colère sont prégnantes. Je continue de la faire verbaliser tout en essayant de comprendre quel est l’élément déclencheur. De ce fait, je lui demande si elle a déjà exprimé et dit à sa fille ce qu’elle ressent. Elle me regarde, je perçois dans son regard une tristesse marquée par des yeux larmoyants et d’un ton sec et remplis de colère elle me dit “comment voulez-vous que je parle à quelqu’un qui a déjà giflé sa propre mère deux fois”. Un temps de silence de ma part est nécessaire, mon regard reste centré sur le sien. Je me saisis à cet instant, de la souffrance et la colère qu’elle ressent, seul mon regard lui exprime ma compréhension. Après ce temps de silence, je reprends l’entretien en lui faisant part de ma compréhension à l’oral.

Cette situation m'a confronté à mes propres émotions. Non préparé à recevoir autant de souffrance psychique de la part de cette patiente, je me suis retrouvé démuni quelques instants. En effet, je pensais être dans la maîtrise de mes émotions et savoir les gérer au mieux. Or, face à cette souffrance exprimée, il m’a fallu un temps pour analyser et comprendre ce que la patiente était en train de m’exprimer. Ce temps s’est manifesté par un silence de ma part. En même temps, je ne pouvais pas laisser la patiente sans aucune réponse, c’est pour cela que j’ai conservé l’interaction de nos regards afin qu’elle comprenne que j'étais toujours réceptif et compréhensif.

Beaucoup de questions se posent en même temps, comment reprendre l’entretien ? Dois-je continuer sur ce sujet ? Dois-je changer ? Pourquoi cela me fait autant résonance ?

En effet, toujours une crainte de mal agir face aux patients ou de dire un mot qui peut éventuellement être mal perçu et bloquer la relation. Cela étant dû à un manque de pratique dans les soins relationnels auprès de personnes en situation de souffrance psychique, je préfère avancer dans le dialogue avec prudence. En effet, malgré un travail sur les outils de régulation de mes émotions, je reste encore déstabilisé quand une émotion surgit lors d’un entretien.

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