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La Pierre Brute, Le Maillet et Le Ciseau

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Par   •  12 Novembre 2018  •  Dissertation  •  2 040 Mots (9 Pages)  •  2 249 Vues

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La Pierre Brute, Le Maillet et Le Ciseau

A la gloire du Grand Architecte de l’Univers, Vénérable Maître et vous tous mes frères, en vos degrés et qualités, je vais vous donner lecture de ma planche sur le thème : la pierre brute, le maillet et le ciseau.

Tailler la pierre brute est le premier travail de l’apprenti, fraichement initié, ayant reçu l’instruction du maçon et reconnu par ses frères par le signe, sous une batterie d’applaudissements et sous l’acclamation écossaise.

L’apprenti se met alors le genou droit à terre et exécute sous l’observation du frère expert son premier travail. C’est à l’écriture et aux recherches faites pour cette planche que j’en découvre maintenant une partie de la symbolique.

Et pourtant, lorsque le Vénérable Maître m’a donné mon sujet de planche, quel ne fût pas mon désarroi de découvrir que je n’avais pas un mais trois sujets.

Et puis, après réflexion, je me suis rendu compte que ces trois éléments, une matière et deux outils, étaient indissociables, tant sur le plan opératif et matériel que sur le plan spéculatif et symbolique.

En effet, sur le plan opératif, à quoi servent les outils sans matière à travailler et comment la matière peut passer de l’état brut à l’état « juste et parfait » si elle n’est pas travaillée par les outils, car la main de l’homme ne peut suffire pour entailler la pierre.  Quand la Franc Maçonnerie était opérative, c’était à l’apprenti maçon de tailler les pierres venues brutes de la carrière pour qu’elles puissent s’emboiter les unes avec les autres, ces pierres étaient ensuite assemblées et scellées les unes aux autres par les compagnons selon les ordres et les plans des maîtres maçons. Le Maillet et le Ciseau étaient donc les outils de l’apprenti maçon. Le marteau et le burin quant à eux, étaient les outils du carrier cassant la pierre pour l’extraire de la carrière mais la laissant à l’état brut. C’était à l’apprenti maçon, grâce au plan et aux cotes données par le maître de tailler le plus justement possible cette pierre pleine d’aspérités. Les pierres brutes non taillées servaient cependant de fondations aux édifices elles étaient le socle de toute construction, que ce soit un pont, une abbaye ou une cathédrale, nous reviendrons sur ce point un peu plus tard.

Nous l’avons donc vu, sur le plan opératif, ces trois éléments sont indissociables. Mais qu’en est-il sur le plan spéculatif tant dans leur symbolique que dans l’interaction qu’ont les uns avec les autres ? C’est là la problématique.

Cependant, afin de mieux les expliquer, il me faut les désolidariser maintenant pour mieux les assembler plus tard.

La pierre brute tout d’abord :

Une des définitions du mot  « brute » trouvée dans le dictionnaire est : du latin brutus (lourd, sommaire, grossier, dépourvu de sens), Qui n'a pas été façonné, traité ou qui est très sommairement élaboré :

Symboliquement, cette pierre brute est rattachée à l’apprenti.

En effet, la pierre brute arrive de la carrière, arrachée à la paroi par le marteau et le burin, outils massifs et sans précision. Cette pierre, pleine d’aspérités, présente des arrêtes irrégulières et une forme qui ne peut s’emboiter avec une autre pour sortir de terre et se rapprocher de la lumière. L’apprenti, lui, arrive de la vie profane avec ce que la société lui a donné, le bon comme le mauvais. Il a juste pour lui la liberté et les bonnes mœurs qui font, qu’à l’instar de la pierre brute mais de bonne qualité, il ne s’effritera pas au premier coup de maillet, ce dont ce sont assuré les maîtres auparavant.

L’apprenti, en passant par la phase d’initiation, va faire son testament philosophique,  sorte de table rase du passé, pour renaître et redevenir vierge de tout travail. Il n’a pas été façonné, traité et il est maçoniquement très sommairement élaboré. A en croire la définition du Dictionnaire, il est devenu brut. Pour ma part, l’expérience unique de la cérémonie d’initiation et le passage dans le cabinet de réflexion ont mis à mal tout ce que je croyais acquis. Mes certitudes les plus profondes se sont envolées en éclats ne laissant place qu’à la volonté de découvrir, de comprendre. Chaque nouvelle tenue, chaque nouvelle réflexion à vos côtés me donnent des nouvelles arrêtes à travailler, des aspérités à découvrir pour mieux les estomper et ainsi mieux me connaitre.

Le Maillet ensuite

Une des définitions du mot  « maillet » trouvée dans le Dictionnaire est : du latin Malleus , mail à l’origine, le maillet est un gros marteau à deux têtes, en bois dur, en cuir parcheminé, en plastique ou en caoutchouc, utilisé par les menuisiers, les sculpteurs sur pierre, les tonneliers, etc :

Symboliquement, le maillet représente l’intelligence qui agit et persévère, il est le symbole de la volonté agissante, il canalise l’énergie pour que celle-ci ne serve qu’au travail

Nous parlerons ici du maillet de l’apprenti, indissociable de la pierre brute et du ciseau et non de celui du vénérable maître et des surveillants servant à appeler l’ordre et à inviter au travail.

Dans son origine opérative, le maillet de l’apprenti était en buis, choisis pour sa dureté mais aussi pour la répartition des forces quand celui-ci vient à frapper le ciseau. Cette répartition lui permet de rester puissant tout en étant précis, contrairement au marteau à corps de bois et tête en acier du carrier servant à arracher la pierre de la paroi ayant donc besoin de beaucoup de puissance sans pour autant avoir besoin de précision et de finesse.

L’apprenti, au contact de ses frères et guidé par ses maîtres va apprendre à trouver la volonté de travailler et va trouver le plaisir du travail accompli. Il va travailler avec intelligence et persévérance. Combien de fois durant sa vie profane n’a-t-il pas abandonné un travail en cours ou n’a-t-il pas attendu la dernière minute pour se mettre à travailler, faisant mal dans l’urgence, à l’arrache comme disent les jeunes, car à la place des coups de maillets, justes et réfléchis, il préférait mettre des coups de marteau, certes plus puissants en intensité mais dispersés et désordonnés. Personnellement, le maillet, ou la volonté agissante, me donne la volonté de travailler avec persévérance ma propre pierre brute sans jamais me contenter du travail accompli, en ayant toujours la clairvoyance sur le travail qu’il me reste à faire, j’en veux pour preuve cette planche qui a été reprise une bonne vingtaine de fois depuis sa première écriture.

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