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La question de la Pré-professionnalisation en philosophie.

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Par   •  14 Octobre 2019  •  Discours  •  1 876 Mots (8 Pages)  •  537 Vues

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La question de la pré-professionnalisation en Philosophie.

Le but de cette note est de réfléchir sur cette nouvelle unité d’enseignement qui est imposée depuis quelques temps dans de plus en plus d’universités : la pré-professionnalisation. Cette nouvelle unité d’enseignement touche les licences comme les masters, mais nous nous contenterons ici d’analyser la place de cette unité au sein du cursus d’un cursus philosophique puisque cela nous touche directement.

A noter que nous n’avons pas connu cette matière dans le cadre de la Licence, elle est apparue seulement en Master puiqu’elle est très récente, on a donc connu un avant et un après « pré-professionnalisation » dans notre cursus. Pour les étudiants qui sont encore en Licence, ou qui vont y rentrer, la pré-professionnalisation, est également imposée, ce qui veut dire qu’un étudiant en première année de philosophie en 2019 aura 10 semestres de « pré-professionnalisation » s’il va jusqu’au Master. Cela nous conduit à nous interroger sur l’apparition de cette unité et sa place au sein de nombreux UFR.

Commençons notre analyse en définissant préalablement le nom de l’unité d’enseignement : « pré-professionnalisation », qu’est ce que cela signifie ? Tout d’abord, on peut décomposer le terme en deux. On a d’un côté le « pré » et de l’autre la « professionnalisation ». Le « pré » est un préfixe, il vient du latin prae et marque une antériorité dans l’espace ou le temps. La pré-professionnalisation serait alors ce qu’il y a avant la professionnalisation, son stade antérieur. La professionnalisation serait quant à elle le fait, l’action, pour quelqu’un ou quelque chose, de se professionnaliser. Ce dernier terme « professionnaliser » renvoie à deux définitions. Premièrement, il indique l’assimilation d’une activité à une profession (exemple : professionnaliser le sport). Son second sens renvoie quant à lui au fait pour quelqu’un de devenir professionnel. On est professionnel quand on n’est plus amateur, c’est à dire quand on exerce un métier régulièrement et/ou une activité de manière très compétente.

Au final, la « pré-professionnalisation » serait ce qui nous préparerait à devenir des professionnels (dans notre cas des professionnels en philosophie). Mais quel sens cela peut avoir dans un parcours en philosophie ? La philosophie, ne devrait-elle pas être détachée de tout caractère professionnel au risque de ne plus être de la philosophie ?

Le propre du philosophe n’est pas d’être professeur de philosophie et on peut penser qu’un éboueur peut être philosophe. Philosopher, c’est avant tout se poser des questions, poser un jugement, un regard critique : s’interroger et interroger. De plus, un professeur de philosophie est-il toujours philosophe ? Et est-ce qu’il apporte toujours un enseignement philosophique ? Pas toujours. Le professeur de philosophie au lycée peut (s’il suit les programmes de l’éducation nationale à la lettre) se cantonner à apprendre à ses élèves tout un tas de concepts philosophiques qui seront vidés de leur sens : le but n’étant pas de réfléchir à la nature profonde des choses, mais bien plutôt d’avoir le bac. L’enseignement de la philosophie dans les lycées ne s’inscrit pas toujours dans une démarche très philosophique (faute de temps, mauvais système, etc.) : les élèves de terminal ne se questionnent et ne s’étonnent que très rarement. Cela pose la question suivante, si le métier de professeur de philosophie est la professionnalisation la plus directe pour l’étudiant philosophe n’y a t-il pas un décalage entre enseigner et philosopher ? Ou plutôt, est-ce que rendre la philosophie professionnelle (et nous préparer à cela) n’est pas une perte pour la pensée philosophique ?

La pré-professionnalisation est, selon l’aveu du gouvernement, une formation optionnelle offerte par certaines universités pour préparer à l’entrée dans le monde du travail, par la réalisation de stages ou de visites sur le terrain (quels stages en philosophie?). L’usage semble indiquer que ce type de formation s’adresse le plus souvent aux étudiants se destinant aux métiers de l’éducation ou de l’enseignement. De surcroît, le parcours de pré-professionnalisation vise à initier l’étudiant à l’analyse de pratiques éducatives et à mûrir son projet professionnel en le sensibilisant aux métiers de l’enseignement et de l’éducation.

Le problème en ce qui nous concerne est là : rare sont ceux qui ont choisit la voix de la philosophie pour avoir un métier à la fin, il suffit de regarder l’incertitude et l’inquiétude des étudiants en philosophie quant à leur devenir professionnel. Le choix de la philosophie est avant tout un choix de cœur. Il faut avant tout aimer la philosophie pour en faire. Dans ce sens, les étudiants en philosophie ressemblent bien plus à des amateurs qu’à des professionnels. A noter qu’on ne parle pas ici d’amateur au sens péjoratif, c’est à dire au sens d’une personne qui manque de compétence dans ce qu’elle fait ou qui exerce une activité sans y apporter de l’application. L’étudiant philosophe, s’adonne à la philosophie par amour de cette dernière.

Cependant, il est bien évident qu’après cinq ans d’études en philosophie, on commence à réfléchir à un avenir professionnel et beaucoup d’étudiants ont déjà un travail en parallèle de leurs études pour pouvoir se financer (études, logement, nourriture, etc.). Choisir un travail n’est cependant pas une mince affaire et quand on a fait cinq ans de philosophie, on se dit bien souvent qu’à part enseigner la philosophie, on ne peut rien faire d’autre. Voilà pourquoi il y a deux ans lorsque nous avons vu apparaître le terme de « pré-professionnalisation » sur nos emplois du temps, nous étions plutôt curieux : peut-être allions nous enfin trouver quoi faire après nos études ? Sur le papier, la « pré-professionnalisation » avait l’air d’être un outil plutôt intéressant pour voir les

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