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Psychiatrie criminelle

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Par   •  26 Mai 2016  •  Cours  •  8 130 Mots (33 Pages)  •  2 181 Vues

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INTRODUCTION

La plupart des patients hospitalisés l'ont été en raison de procédure de comparution immédiate et n'ont pas fait l'objet d'expertises psychiatriques. Les maladies mentales sont basées sur l'atteinte cérébrale. Pour la plus grande partie des maladies, on ne dispose pas assez de connaissance sur le cerveau. La maladie se rapporte à une anomalie corporelle. La maladie mentale atteint avant tout la vie des relations. Ce monde n'est pas complètement lié à des facteurs purement biologiques. Cette discipline est donc une discipline médicale à part.

Les médicaments psychotropes agissent sur les neurones, marquant un énorme progrès dans le traitement des maladies mentales et dans son efficacité. Un « fou » peut faire n'importe quoi selon la représentation que l'on en a. Or, la maladie mentale est monotone, structurée. On dispose d'une classification des symptômes. Le psychiatre peut donc la prévoir le plus souvent. Au moment où il a commis l'acte incriminé, était-il atteint d'un trouble psychique ? Risque-t-il de recommencer ? On arrive à une dérive très forte de la première question vers la deuxième. Une psychiatre a été condamnée à 6 mois avec sursis pour ne pas avoir pris les moyens suffisants empêchant la fuite du patient.

La question de la dangerosité de la maladie mentale se pose de plus en plus et est difficilement appréciable. Un côté s'intéresse à la psychopathologie de l'individu, les registres de son fonctionnement psychique, un autre concerne les échelles actuarielles (basées sur des statistiques).

La représentation de la maladie mentale est clivée en deux parties : celle de l'assistance, l'écoute, l'aide du malade, et celle de la psychiatrie dangereuse avec l'internement, l'asile, l'isolement, l'électrochoc. Cette double représentation se traduit par deux positions de la population : celle des groupements de lutte contre la psychiatrie et celle reprochant aux psychiatres d'avoir libéré des malades.

Les neuropsychiatres ont commencé à devenir des experts auprès des tribunaux. La discipline psychiatrique est née du rapport entre la justice et la médecine. Il fallait protéger la société des malades mentaux mais aussi protéger l'individu contre la société qui ne comprenait pas qu'ils pouvaient être malades et pouvait développer une certaine hostilité. On construit donc les asiles. Michel Foucault dit que les psychiatres sont les gardiens de la frontière entre la raison et la folie. Les troubles psychiques entraînent une irresponsabilité ou une atténuation de la peine.

Le malade ne se reconnaît pas comme malade. On va lui imposer des soins, d'où la nécessité de certaines structures. Dans cette partie des troubles difficiles, le patient ne veut pas se faire soigner. Même ceux qui demandent des soins ne demandent pas à changer, ils ont des résistances (Freud). En fait, le trouble qu'il présente est un équilibre psychique : la souffrance d'un côté et les bénéfices de l'autre. La notion de défense du psychisme est essentielle. Le psychotique est dans un monde reconstruit. La non-reconnaissance de son trouble par le patient est soit ambivalente soit méconnaissance de soi. Le psychiatre va devoir créer une relation pour défier cette défense.

La criminologie se divise entre la criminologie psychiatrique des agresseurs et la criminologie psychiatrique des victimes. La psychiatrie va apporter ce qu'elle peut comprendre du passage à l'acte criminel et ses conséquences. La justice va vouloir établir l'égalité entre le préjudice causé à la victime et la peine équivalente. La société devient individualiste. Le procès pénal n'a jamais été fait pour les victimes, le grief ayant été fait à l'Etat. La victime entre de plus en plus dans le droit, les procédures sont modifiées. Les malades mentaux sont 16 fois plus victimes que la population générale.


La psychiatrie

La nosographie des pathologies (classification) :

  • Le DSM (classification mondiale : manuel de diagnostic statistique) : il était fait à partir de groupes statistiques de malades. On ne voulait plus que des comportements et des symptômes purs.
  • La classification critérologique : elle est basée sur des données objectives.
  • La CIM10 est établie par l'OMS (classification internationale des maladies) : elle décrit des symptômes, des critères.
  • La classification française est restée active en pédopsychiatrie. Elle est basée sur des données psychodynamiques, sur la psychopathologie du développement de l'enfant. La France est restée en lien avec la théorie psychanalytique.

La classification française, composée de trois structures :

  • Les psychoses : le psychotique n'a jamais reconnu la différence des sexes et il ne peut entrer dans une réalité commune.
  • Les névroses : le névrosé reconnaît la différence des sexes mais il la refoule.
  • Les perversions : le pervers opère à la fois comme le psychotique et le névrosé, il est dans le déni de la reconnaissance des sexes. Il ne peut avoir de désir, il n'a pas de sexualité normale. Le fétiche va être l'accessoire de la représentation des sexes.

Pour la psychanalyse, c'est une description avec le carrefour de développement de l'enfant, l'œdipe.

La psychose : le sens de la réalité est altéré. Le sujet est inconscient de ses troubles. Il ne demande donc pas de soins. Mais on peut guérir spontanément. On distingue deux formes :

  • les psychoses aigües :
  • la bouffée délirante est caractérisée par la survenue intense d'une expression de manifestation délirante, de croyances, accompagnées d'hallucinations, d'interprétation.
  • la confusion mentale est souvent liée à un facteur extérieur ou intérieur, notamment à un toxique ou à un médicament. Les capacités cognitives, cérébrales sont atteintes. Certaines confusions sont purement psychiques, notamment en cas d'accident et de commotions. Il peut surgir des hallucinations. Autrefois, on trouvait le delirium tremens.
  • la psychose maniaco-dépressive (bipolaires) est en lien avec des facteurs génétiques. On trouve l'expression d'une psychose aigüe franche, soit en accès d'excitation, soit en accès de dépression, soit en accès mixte. C'est une maladie cyclique. Dans sa forme classique, elle alterne des moments d'excitation (la manie) et de dépression (mélancolie : tristesse, culpabilité). Cette maladie évolue par phases, laissant des périodes de calme entre chaque.
  • les psychoses chroniques :
  • la schizophrénie se caractérise par une évolution déficitaire du fonctionnement psychique et de la relation à l'autre. Le signe majeur est la dissociation mentale, aussi appelée discordance. Dans la forme hébéphrénique, le repli est le plus important, il est coupé du monde. Dans la forme catatonique, il est replié et bloqué sur le plan comportemental. Dans la forme paranoïde, le délire s'exprime en premier lieu, mal construit, sans logique. La schizophrénie simple comporte à la fois une dissociation mentale et les trois autres formes, des conduites corporelles particulières. Elle représente 2 à 3% de la population.  
  • le délire paranoïaque est construit de secteurs, il est logique, argumenté. Les bases sur lesquelles il fonctionne sont fausses, à partir d'intuitions, d'interprétations. Le patient raisonnera ensuite logiquement, il va construire logiquement son raisonnement. Il a une certaine force de démonstration. Le délire passionnel est la première forme.

La pédopsychiatrie

Il existe deux services à Montpellier. Ils accueillent les mineurs jusqu'à 16 ans. C'est un travail de partenariat.

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