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DPP éducateur

Fiche de lecture : DPP éducateur. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  27 Avril 2017  •  Fiche de lecture  •  853 Mots (4 Pages)  •  1 012 Vues

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Cet engouement pour tout ce qui touche au quotidien, devrait nous mettre la puce à l’oreille sur ce qu’il masque : il y a dans le quotidien quelque chose qui échappe et que l’on tente sans fin de domestiquer. Le quotidien « ne se laisse pas saisir », précise Maurice Blanchot. L’éducation peut être définie comme une initiation à cette stratégie d’une impossible saisie. Il y a de structure chez l’être dit humain un empêchement non seulement à se saisir soi-même, mais à se saisir dans l’instant même. Nous verrons que cette saisie ne s’effectue que dans l’après-coup, ce qui ne va pas sans perte, ni sans la nécessité de fabriquer des fictions, disons de se raconter des histoires. Le quotidien constitue à la fois le lieu de la perte et le non-lieu de ces impossibles retrouvailles, toujours inachevées, toujours ratées, toujours foireuses. Le quotidien est énigme, habité par l’étrangeté, c’est pourquoi on ne cesse de le vouloir maîtriser, alors qu’il n’a de cesse de nous échapper. Le quotidien serait ainsi la tentative jamais achevée, toujours remise sur le métier d’apprivoiser, de familiariser, de d’« hommestiquer » l’étrangeté du monde. « L’impression d’inquiétante étrangeté du monde, précise Bruce Bégout, a été profondément refoulée dans le psychisme humain, par et sous l’apparence lénifiante des gestes quotidiens maintes fois répétés. » On peut se demander si on ne se débarrasse pas à bon compte de la question en statufiant le quotidien comme le fin du fin de la post-modernité, après l’avoir soumis à une dévalorisation quasi permanente pendant des siècles. Y compris par la démarche philosophique qui bien longtemps ne s’est construite que contre l’expérience quotidienne du « ça va de soi ». Déprécié ou survalorisé le quotidien est le siège d’un énorme mensonge issu d’une mauvaise foi quasi ontologique. Les expériences des situationnistes comme Guy Debord 5 pour sortir de cette dialectique refoulée et prôner un quotidien déquotidiennisé, où la surprise, l’invention et la fête permanentes prendraient le pas sur la répétition, me semblent du coup voué à l’échec. L’approche de Michel de Certeau présentant un quotidien comme le lieu d’une subversion appuyée par « les arts de faire », même si « le quotidien s’invente avec mille manières de braconner », m’apparaît tout aussi problématique 6 . Il promeut un quotidien un peu trop enjolivé. Il me semble que c’est prendre la question par le mauvais bout. En fait ces auteurs pratiquent comme le fameux prestidigitateur qui ne sort un lapin de son chapeau que parce qu’il l’y a d’abord introduit en douce. Ces tentatives souvent désespérées, quoique sympathiques, ne font qu’entériner le refoulement originel qui soit porte le quotidien aux nues, soit le foule aux pieds. Ce n’est que du lieu même du quotidien, dans la quotidienneté que ce que ne cessent de voiler les stratégies arasantes et harassantes du quotidien doit être découvert : le monde nous échappe. Comment faire quotidien avec ce qui nous échappe ? Le quotidien alors résidant dans cette tentative impossible de recouvrement, que la moindre crise, car c’est sous ce mode que se produit le plus souvent le dévoilement, fait voler en éclats. Mais il est vrai que les crises elles-mêmes comme la mort d’un proche, un accident ou n’importe quel imprévu, sont immédiatement soumises

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