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Comprendre les agresseurs sexuels

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Par   •  15 Novembre 2021  •  Dissertation  •  1 974 Mots (8 Pages)  •  641 Vues

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ANALYSE

Comprendre les agresseurs sexuels de femmes adultes

PSYCHOLOGIE SOCIALE

29 Mai 2020

Les interactions sociales sont nécessaires à la survie de l’humain puisqu’elles favorisent le développement cérébral et la santé cognitive de celui-ci. La socialisation est d’autant plus importante toute au long de la vie de l’individu puisque c’est elle qui sera le vecteur principal dans l’acquisition et le développement des comportements ainsi que des attitudes employées en ce qui a trait aux relations avec les autres. Toutefois, certaines individus vont adopter des comportements et attitudes qui font preuve d’agressivité, ce qui mène souvent à des agressions (Bédar, Déziel, Lamarche, 2017, 295). Bien qu’il existe différents types d’agressions, ce travail portera sur les agressions à caractère sexuel sur des femmes adultes et tentera de comprendre les auteurs de ces agressions par le biais de la sphère sociale et psychologique. Enfin, une analyse psychosociale sera effectuée sur cette problématique.

En premier lieu, l’agression sexuelle se définit comme étant une action perpétrée par tout individu qui pose un geste ou qui menace d’utiliser la force à l’égard d’une autre personne dans des contextes de nature sexuelle, lorsqu’il n’y a pas de consentement ou encore lorsque la victime n’est pas en mesure de fournir un consentement valable (Desjardins, 2012, 5). D’ailleurs, il existe plusieurs types d’agressions sexuelle. En effet, les plus connues sont les agressions sexuelles sous la forme de viol, d’attouchements sexuels et d’inceste. Tout récemment, nous assistons à l’émergence de la cybercriminalité sexuelle, dû notamment aux multiplications des nouvelles technologies et l’expansion du monde de l’internet (CALACS, 2020). De plus, bien que les jeunes sont majoritairement touchés par ce phénomène au détriment des adultes, il n’en reste pas moins que, au Québec, les services de police ont enregistré 1 756 infractions sexuelles commises auprès des adultes en 2011 (INSPCQ, 2020). De plus, l’agression à caractère sexuelle comporte trois degrés de gravité distincts, soit l’agression sexuelle simple, l’agression sexuelle armée et l’agression sexuelle grave (INSPQ, 2020). L’agression sexuelle simple représente des contacts physiques de nature sexuelle à l’encontre de la personne qui peut aller des attouchements jusqu’à la relation sexuelle. Ensuite, l’agression sexuelle armée constitue l’infliction de lésions corporelles ou de menaces faites par autrui, par lesquelles l’agresseur utilise une arme. Finalement, l’agression sexuelle grave se définie comme étant une agression pendant laquelle l’agresseur aurait blessé, mutilé, défiguré ou même menacé la vie de sa victime (INSPQ, 2020). Toutefois, il est important de noter que le Code criminel canadien considère, depuis 1983, les agressions sexuelles de n’importe quel type et niveau confondus au chapitre des infraction contre la personne et la réputation. Enfin, plusieurs facteurs contribuent les comportements et attitudes des individus qui mènent à une agressions sexuelle, dont sphères en particulier qui seront expliquées ci-dessous.

En deuxième lieu, la sphère sociale joue un grand rôle quant aux caractéristiques des agresseurs sexuels. En effet, les faiblesses des liens entre l’agresseur et ses parents lors de l’enfance peuvent mener à des déficiences en ce qui concerne les rapports intimes, et même créer un sentiment de solitude (Marshall, 2005, 55). Une carence en attachement procure à l’enfant un sentiment d’insécurité et se traduit par un manque de confiance en soi, ce qui comporte des effets négatifs durables chez celui-ci. Ainsi, les adultes qui n’ont pas reçus des relations saines avec leurs parents lors de l’enfance se mettent, dans la majorité des cas, à la recherche d’un individu qui saura combler leurs rapports d’intimité. Même si cette recherche perpétuelle de lien d’intimité avec autrui ne signifie pas nécessairement qu’il s’agit d’un agresseur sexuel, il est possible de concevoir que l’incapacité d’accéder aux rapports recherchés ainsi que les conséquences qui s’y rapporte, soit le manque de confiance en soi et le sentiment de solitude, sont les premiers facteurs qui interviennent dans le besoin de contrôle et de pouvoir en plus du désir d’agresser (Marshall, 2005, 56). De plus, une étude a démontré qu’une exposition à la pornographie aurait un effet sur l’agression, puisqu’elle serait responsable de modifier la conception que les hommes ont quant à la réaction des femmes aux avances sexuelles (Malamuth & Check, 1981). Sur la même lancée, une autre étude a mis de l’avant que l’intérêt d’un homme adulte à commettre un viol, sans témoins, sur une femme augmenterait avec une exposition à de la pornographie violente (Malamuth & Check, 1985).

En troisième lieu, la sphère psychologique permet aussi de faciliter la compréhension des comportements et attitudes des agresseurs sexuels. En effet, il a été démontré par le biais de diverses études en psychologie que le profil moyen de l’agresseur sexuel de femmes adultes était celui d’un individu ayant des distorsions cognitives et des traits de personnalité déterminées, comme le narcissisme et le fait d’être anti-social (Aubertin & Côté, 2005). De même que, des chercheurs (Eysenck & Eysenck, 1975) ont démontré que les agresseurs sexuels avaient tendance à être agressifs dans la vie de tous les jours, qu’ils avaient un penchant pour la dominance et qu’ils souffraient d’anxiété et d’une faible estime de soi (Pham, 2006, 57). D’ailleurs, en ce qui a trait aux agressions de viol, une étude a démontré que les agresseurs sexuels de femmes adultes comportait trois traits de personnalité distincts, soit la tendance générale à la coercition, l’hostilité à l’égard les femmes et des croyances qui justifient le viol (Aubut, Perron, Proulx & McKibben, 2005, 35). Aussi, les agresseurs sexuels de femmes adultes auraient des préférences sexuelles déviantes. Dès lors, une étude qui portait sur les préférences sexuelles des agresseurs sexuels dans un établissement psychiatrique à sécurité maximale a établi que   61% des agresseurs sexuels de femmes adultes avaient une préférence sexuelle pour des gestes d’humiliation ou encore le viol avec de la violence physique (Lafortune, Proulx & Tourigny, 2010).

Enfin, dans le but de fournir une analyse psychosociale de la problématique à l’étude, nous utiliserons deux thèmes psychosociaux. Ainsi, le premier thème est celui du changement des attitudes. Tout d’abord, il faut savoir qu’une attitude se définie comme étant l’état d’esprit d’un individu envers une valeur, qui varie en intensité et qui est fondée sur une expérience. En d’autres mots, l’attitude se traduit par la réaction de l’individu lorsque celui-ci est confronté à des stipulations sociales (Boudon, 2020). La psychologie sociale a démontré au travers des années que l’être humain est susceptible de modifier les attitudes qu’il a acquises au courant de sa vie.

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