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Tourisme Sexuel Cuba

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Par   •  17 Août 2012  •  9 698 Mots (39 Pages)  •  1 575 Vues

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Marlène Bertrana

Master 2 Tourisme HI

Mémoire

Le tourisme sexuel

Les jineteros de la Havane

Directeur de mémoire : M. Peypoch

Université de Perpignan Via Domitia

Mémoire

Tourisme sexuel

Les jineteros de la Havane

Par Marlène Bertrana

Master 2 Tourisme HI

Directeur de mémoire : M. Peypoch

Université de Perpignan Via Domitia

CHAPITRE 1 EL JINETERISMO

ORIGINES, CONTEXTE ECONOMIQUE ET SOCIAL

Dans un quartier pauvre de la Havane, un couple et une famille vivent dans le même immeuble. Tous les jours ils regardent les mêmes journaux d'informations et les mêmes novelas diffusées sur l'une des cinq chaînes de télévision contrôlées par l'état. Ils partagent le même chauffe-eau, marchent dans les mêmes rues détériorées, respirent le même air humide et sont habituées à l'odeur de l'essence sortie tout droit des pots d'échappements des taxis qui sillonnent la rue principale du quartier. Ces deux familles ont également accès aux services médicaux, aux produits de substitutions répertoriés dans leur libreta et les enfants sont scolarisés gratuitement. C'est ici que se termine la liste de leurs points communs.

Lorsque la couple veut de la viande au dîner, ils se rendent au centre commercial de la Havane où ils pourront en acheter en pesos convertibles. Lorsqu'ils ont besoin d'un nouveau pantalon ou d'une nouvelle paire de chaussures également. La femme aime le shopping et pourrait passer des heures à se balader dans la galerie marchande du centre commercial. Le fils unique de la seconde famille qui vit avec son père, sa mère et sa grand-mère, lui, en a horreur. Le shopping est fait pour ceux qui ont de l'argent. Il est étudiant et sa bourse universitaire est de 90 pesos cubanos par mois, ce qui lui permet de prendre le bus chaque jour aller et retour et de manger le midi. Sa mère ne peut pas s'acheter un nouveau pantalon quand elle en a envie alors elle porte un vieux jogging et une paire de sandales qui, semblerait-il, a survécu aux cinquante ans de révolution. Lorsqu'il n'y a plus de café à la maison, son père descend au magasin de café du quartier pour acheter du café à emporter à un peso cubano par tasse et en profite pour remplir son thermo.

Le couple est riche si on le compare à la famille. Leurs enfants ont déjà quitté l'appartement alors ils ont aménagé deux chambres et un appartement pour le louer aux touristes et aux étudiants. L'une de leurs filles vit aux Bahamas et leur envoie régulièrement de l'argent. Lui travaille pour le CDR* du quartier et ne cache pas son soutien aux idées et aux valeurs de la révolution. La situation est bien différente pour l'autre famille. Lorsque l'on rentre dans la maison il y flotte comme une odeur de désespoir, celle d'une lutte qui dure depuis des années et qui s'est incrusté dans les murs sans que ceux qui y vivent s'en soient rendu compte. Le fils est lasse de la propagande politique de Fidel et Raul Castro. Il rit au nez de ceux qui chantent l'hymne national par obligation, il n'aime pas qu'on lui donne des ordres. Son rêve est de se trouver une fiancée étrangère et de se marier. Selon lui, Cuba n'a pas d'avenir.

1- Là où tout a commencé...

En 1961, les Etats-Unis ont mis en place un blocus économique contre Cuba rendant le pays commercialement et financièrement dépendant de l'union soviétique.

Après la chute de l'union soviétique en 1989 ce qui signifiait l'interruption d'échanges commerciaux et d'aides économiques de l'URSS pour Cuba, Fidel Castro bien décidé à ne pas se soumettre à l'ennemi capitaliste, a annoncé "la période spéciale en temps de paix". En d'autres termes, une crise économique sans précédent. La population s'est soudain retrouvée en manque de riz mais aussi de savon, de sel, de combustible, d'eau, d'électricité... Une pénurie qui allait durer.

Afin de maintenir le régime socialiste, le gouvernement castriste a mit en place un système de rationnement concernant la nourriture, l'essence, le gaz...

La frêle économie cubaine ne pouvant plus se contenter de l'industrie de la canne à sucre pour satisfaire ses besoins a donc posé son regard sur le tourisme.

L'ouverture des frontières de l'île aux étrangers allait devenir la réforme économique générant le plus de revenus. Le gouvernement allait transformer le tourisme en première fondation de sa nouvelle économie. Les dirigeants eux-mêmes ont été les promoteurs de leur pays en rajoutant un argument de plus à la liste qui répertorie les charmes de l'île : après les plages de sables fin, un climat idéal et une musique entraînante le gouvernement castriste s'est mit à vanter le charme des femmes cubaines. Financièrement aidé par des centaines d'investisseurs, pour la plupart d'origine espagnole, des hôtels se sont alors construits dans tout le pays voyant arriver à leurs portes et dans leurs halls des jeunes filles prêtes à "louer" leurs corps en échange de quelques dollars, d'un repas ou de nouveaux vêtements.

Hôtels, plages et certains magasins ont soudainement été "privatisés". Seuls les touristes y avaient accès. Aussi contradictoire que cela peut sembler, c'est grâce à l'industrie touristique et donc au capitalisme que le régime socialiste ne s'est pas effondré. Mais malgré la légalisation du dollar américain*, la majorité des

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