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Comment comprendre que l’homme du livre puisse ainsi différer de l’homme de la vie alors qu’ils sont si étroitement liés ? Quels sont les liens que l’on peut déceler à la lecture d’une histoire entre le romancier et ses personnages ?

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Par   •  21 Novembre 2012  •  1 066 Mots (5 Pages)  •  1 175 Vues

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André Maurois, écrivain et académicien français du XIXe siècle livrait ainsi sa vision du personnage de roman en expliquant ses différences avec l’homme de la vie réelle. Comment comprendre que l’homme du livre puisse ainsi différer de l’homme de la vie alors qu’ils sont si étroitement liés ? Quels sont les liens que l’on peut déceler à la lecture d’une histoire entre le romancier et ses personnages ?

La première différence fondamentale décrite par Maurois est le caractère « simplifié » du personnage de roman. En effet, il n’est capable d’autres sentiments et réactions que ceux qui ont été décidés par l’écrivain. C’est-à-dire que ce personnage est prévisible. Il est doté de réactions compréhensibles par l’homme, des réactions auxquelles le lecteur peut s’attendre. Le personnage de roman représente en quelques sortes un idéal. Son caractère simplifié naît de l’objectif de l’écrivain. Lorsqu’il réfléchit à la conception d’un personnage, il pense avant tout à son évolution dans le roman, aux évènements auxquels il sera confronté, et de fait à ses réactions face à ceux-ci. Le personnage est simplifié pour ne représenter qu’une parcelle du caractère de l’homme, une parcelle infiniment petite face à la complexité de la nature humaine. L’écrivain choisit de mettre en lumière une qualité, un défaut, un trait de caractère ou plusieurs d’entre eux qui résumeront son personnage et autour desquels l’histoire va s’écrire. La simplification du personnage de roman en permet l’utilisation dans un but précis. L’homme de la vie se révèlerait incapable d’être l’homme du livre, tout comme l’homme du livre ne saurait se comporter comme l’homme de la vie.

Le personnage de roman est à la fois choisi, mesuré et précis. Il ne laisse que peu ou pas de surprise. Contrairement à la personne, le personnage vit une suite d’actions et d’évènements orchestrés par un écrivain. Si la vie de la personne réelle semble dépendre de ses propres actions et de ses choix, il est clair qu’il n’en est rien pour celle du personnage. L’écrivain est tout puissant dans la vie de sa créature. Il décide de ce qu’il lui arrivera, de ses réactions et de son caractère. C’est la différence majeure entre l’homme de la vie et l’homme du livre : celui du livre dépendant de celui de la vie. Celui de la vie décide pour celui du livre. Le personnage n’est pas libre de ses faits et gestes, ni même maître de son destin. Le voilà presque réduit à l’état d’objet, un objet qui aurait perdu toute capacité d’entreprise et toute autonomie. Tous ces paramètres dépendent exclusivement d’un homme de la vie, qui n’étant qu’un simple homme ne peut recréer un caractère totalement entier et unique. L’intelligence de l’homme de la vie possédant ses limites, celle de l’homme du livre ne pourra l’excéder. C’est une barrière pour lui, parce que le personnage ne peut prendre le dessus sur son créateur. La marionnette, privée des fils qui la relient au marionnettiste n’est plus qu’un objet sans intérêt. L’habileté de l’écrivain est, seule, capable de nous faire apercevoir autre chose qu’un pantin inexpressif. C’est elle qui anime les personnages et les fait vivre.

Le héros de roman apparaît finalement comme une sorte de compromis entre l’homme et l’écrivain.

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