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RH - Percevoir c'est choisir

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Par   •  3 Février 2018  •  Cours  •  3 285 Mots (14 Pages)  •  654 Vues

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PERCEVOIR C’EST CHOISIR !

Notre perception résulte d'un processus sélectif qui nous amène à trier, parmi la multitude des informations nous parvenant de notre environnement à un moment donné, celles que nous allons privilégier. La réalité se présente à chaque être humain sous forme de "stimuli" de toute nature parmi lesquels nous distinguons les stimuli externes : bruits, lumière vive, objets, situation complexe et les stimuli internes : "bouffée de chaleur", sentiment de bien être, "gorge sèche". Chaque personne se trouve ainsi continuellement assaillie par des données de toute nature avec lesquelles il lui faut composer.

Sans en avoir conscience, nous répondons à tout moment à ces questions implicites : "à quoi faut-il accorder de l'importance ?" "que vais-je choisir d'ignorer, de négliger ?" Constamment, nous privilégions un certain nombre d'éléments parmi ceux qui se présentent à nous et les assemblons pour leur donner un sens et nous repérer dans le monde extérieur. Des exemples courants nous confirment ce fonctionnement : lors d'une réception, nous sommes attentifs à ce que nous dit notre vis-à-vis sans entendre le bruit important fait par le grand nombre de personnes présentes; quelques instants après, face à un nouvel interlocuteur qui ne parvient pas à retenir notre intérêt, nous "décrochons" rapidement, jusqu'à ne plus entendre distinctement les mots qu'il nous adresse, et devenons très sensibles au brouhaha environnant, avant de nous concentrer sur l'échange passionné qui se déroule dans notre dos. Dans une autre circonstance, après avoir visité un client pour la première fois, un vendeur va être capable de décrire dans les moindres détails l'aménagement de son bureau; un autre n'en retiendra que les caractéristiques physiques de la personne qu'il a eu en face de lui.

La perception est un processus par lequel un individu rejette, choisit, organise et interprète les stimulations qui lui parviennent, afin qu'elles trouvent, pour lui-même, une signification. Comment l'ensemble de ces informations nous parvient-il ?

Tous les stimuli sont captés par l'un de nos sens. Les sens, organes très finement spécialisés, constituent les portes d'entrée par lesquelles un stimulus accède à notre organisme. Cinq voies s'offrent à ces informations : la vue, l'audition, le toucher, l'odorat et le goût. L'évolution de l'humanité a privilégié de plus en plus les deux premières comme source de connaissance et d'échange. Le toucher pour sa part peut être élargi de la sensation tactile à tout ce qui est du domaine du ressenti (stimulations internes provenant de l'activité de notre organisme). Pour intégrer cette définition plus large, on utilise de plus en plus le terme de "kinesthésique". Les neuro-physiologistes ont su mettre en évidence que tout stimulus capté par l'un de nos sens déclenche en nous une impulsion électrique qui se transmet à des centres nerveux et cérébraux spécialisés. Percevoir est donc bien une attitude active qui provoque une modification de notre chimie interne et nous implique, de ce fait, en profondeur. A ce stade, nous sommes déjà loin de la tendance trop fréquente consistant à considérer la perception comme un phénomène passif, effectuant un simple constat objectif.

Chacun d'entre nous a tendance à considérer comme évident qu'il possède une vue claire et précise de la réalité. Nous tenons vite pour acquis que le monde qui nous entoure est tel que nous le percevons. Confronté à des analyses contradictoires d'une même situation, chacun va très souvent imaginer que sa propre version est la seule valable et aura, de ce fait, tendance à mettre en cause celle des autres. Voilà une porte ouverte au jugement sur l'autre, voire au "dialogue de sourds".

Une telle diversité d'appréciations est pourtant un potentiel de richesses nous amenant, pour une même situation, à prendre en compte plusieurs points de vue provenant de sensibilités différentes et susceptibles de ce fait de nous en proposer une représentation plus complète. Cela suppose obligatoirement de ne pas ressentir toute expression d'une perception différente comme une mise en cause de la nôtre, mais comme une potentialité d'apport complémentaire. Evidemment, si quelqu'un, ignorant des phénomènes décrits ci-dessus, est persuadé exprimer la réalité extérieure dans sa totalité, il lui devient difficile d'accepter toute divergence.

Comment expliquer ces différences entre individus ? Comment comprendre qu'à un moment donné, nous accordions de l'importance à certains éléments d'information et que dans le même temps, nous en ignorions d'autres ?

 Les facteurs internes influençant notre perceptions 

Dans un grand nombre de situations, notre perception est influencée par des facteurs internes difficilement contrôlables. Tout d'abord, entrent en jeu nos besoins fondamentaux : si nous sommes affamés, nous allons être très réceptifs à tout ce qui peut être source de nourriture : restaurants, rayons alimentaires des hypermarchés... ; après un copieux repas par contre, il est fort probable que nous passerons à côté des mêmes éléments sans y prêter attention. A un autre niveau, la force d'un besoin pourra même nous amener à imaginer les conditions de sa satisfaction, ce qui consiste à créer une "réalité imaginaire" merveilleusement illustrée par Charlie Chaplin dans la célèbre danse des petits pains de "La Ruée vers l'Or". Il y a bien un lien précis entre la motivation à satisfaire un besoin et la sensibilité d'une personne à certains éléments de son environnement. Une personne attirée par le pouvoir sera très attentive dans son environnement à tout ce qui pourra constituer un appui à sa progression sociale. Tout besoin fondamental va développer chez nous une sensibilité accrue à tout ce qui peut paraître constituer un élément de réponse adéquat.

Par ailleurs, l'apprentissage et l'expérience passée influencent fortement la perception : notre histoire individuelle nous oriente souvent dans notre façon de percevoir notre environnement. Confrontés à une même étude de cas présentant une situation de politique générale d'une entreprise et ayant pour objectif de localiser l'axe prioritaire d'intervention, des commerciaux mettront majoritairement en avant le domaine commercial, des hommes de production le secteur industriel, les RRH les relations humaines. Chacun réagit à partir de ce qu'il connaît le mieux, de son expérience très liée à sa sensibilité et privilégie les informations allant dans son sens, en réduisant de fait l'importance des autres éléments pourtant disponibles.

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