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Choisir, Est-ce Renoncer à Sa Liberté ?

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Par   •  9 Novembre 2013  •  1 345 Mots (6 Pages)  •  5 842 Vues

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Choisir, est-ce renoncer à sa liberté ?

Introduction

Doxa. On a coutume de dire que par le fait de choisir, nous exprimons notre liberté.

Paradoxe. La question « choisir, est-ce renoncer à sa liberté ? » peut donc paraître paradoxale puisqu’elle semble indiquer que choisir reviendrait par la même à se défaire de cette liberté.

Justification. Néanmoins, cette question est justifiée puisque l’opinion commune a pour habitude de penser la liberté comme pouvoir absolu de choisir entre des possibles.

Problématisation. Mais nos choix ne sont-ils pas cependant déterminés par des facteurs autres que ce libre arbitre ? Notre liberté ne s’exprime-t-elle pas autrement ?

I – Par le fait de choisir nous exprimons notre liberté.

La liberté comme libre arbitre. Nous partirons dans un premier temps de l’hypothèse que le fait de choisir est l’expression même de notre liberté. En outre, nous avons pour habitude de définir la liberté comme pouvoir de faire ce que l’on veut, nous l’assimilons alors avec le libre arbitre défini comme pouvoir absolu de notre volonté, c’est-à-dire autonomie du choix, autodétermination. Nous expérimentons sans cesse en nous notre pouvoir de vouloir ou de ne pas vouloir, d’affirmer ou de nier, de choisir l’un ou l’autre de deux partis qui se présentent à notre assentiment.

La liberté comme pouvoir absolu de notre volonté. Dans le livre I du Traité des passions de l’âme, Descartes affirme que « la volonté est tellement libre qu’elle ne peut jamais être contrainte ». En ce sens la liberté, ici, en tant que libre arbitre, consiste dans l’indépendance absolue de la volonté à l’égard de tout ce qui sollicite son adhésion. Pour Descartes, cette volonté est absolument libre, même vis-à-vis des motifs intellectuels, c’est-à-dire des raisons déterminantes. C’est pourquoi, pour Descartes, l’erreur est signe de l’absolue liberté de notre volonté. En effet, l’erreur consiste en ce que notre volonté absolument libre outrepasse les limites de notre entendement. Elle juge alors, en l’absence de connaissance. C’est là proprement ce que l’on appelle le libre arbitre, c’est-à-dire la possibilité pour la volonté de prendre ses décisions d’une façon absolument libre et indépendante de tout motif ou mobile prédéterminant. Une telle liberté se présente vraiment comme le pouvoir absolu de notre volonté.

Conclusion. En somme, ce que Descartes affirme fondamentalement, c’est l’absolue contingence des actes de notre volonté. Ici, la liberté comme libre-arbitre consiste en la possibilité de décider en dépit de toutes les déterminations intellectuelles et sensibles. Le fait de choisir apparaît ainsi comme expression de l’indépendance de notre volonté, et donc par la même de notre liberté.

Transition. Cependant, nous pensons également que lorsque nous effectuons un choix, nous renonçons par la même aux possibles contraires. Mais est-ce pour autant que l’on renonce à sa liberté ? Celle-ci est-elle nécessairement liée au choix ?

II – Nos choix ne sont pas véritablement déterminés par notre libre-arbitre.

La liberté n’est pas libre arbitre. Nous allons à présent voir que nos choix ne sont pas véritablement déterminés par notre libre-arbitre, et ainsi que la notion de choix ne réfère pas nécessairement à celle de liberté. Dans son Ethique, Spinoza nous montre qu’en concevant la liberté comme libre arbitre, on ne fait que donner existence à des abstractions, comme, par exemple, la contingence, le bien et le vrai, ou encore le principe du meilleur. Tout l’effort de Spinoza va consister à rompre le lien entre la liberté et la volonté ; selon lui la liberté ne doit surtout pas être confondue avec le libre arbitre, c’est-à-dire qu’elle n’est pas propriété de la volonté.

La liberté liée au choix n’est qu’illusoire. En fait, pour Spinoza, la volonté ne saurait être, comme il l’affirme, une « cause libre », ou, si l’on préfère, une causalité sans cause, une capacité de commencement pur. En effet, le propre de la volonté, c’est d’être toujours et nécessairement déterminée par autre chose, ainsi par les motifs intellectuels ou les mobiles sensibles, le bien et le vrai, et donc le propre de la volonté, selon Spinoza, c’est qu’elle ne saurait tirer

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