LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Les classes populaires, des électeurs comme les autres ?

TD : Les classes populaires, des électeurs comme les autres ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  3 Décembre 2023  •  TD  •  7 254 Mots (30 Pages)  •  70 Vues

Page 1 sur 30

Les classes populaires, des électeurs comme les autres ?

Introduction :

Selon Patrick Lehingue, politologue et professeur de science politique, le vote est « L'expression sous contrainte d’offre politique, de goûts et de dégoûts sociaux, forgés par les trajectoires biographiques des individus ». Lehingue nous indique que le choix électoral est le produit de tout le processus de politisation d’un individu. Le choix électoral traduit l’avis politique du citoyen par le vote. L'observation sociologique des univers sociaux et professionnels, ou plus globalement des classes sociales, nous permet de distinguer le lien de celles-ci à la participation politique. La classe sociale est connue comme tout groupe d'individus dans une société caractérisé par leur rôle dans le système de production et la part de richesse de l'État qu'ils possèdent. Dans le domaine de l'économie sociale, le concept de classe sociale est étudié comme un élément de base, l'organisation sociale du travail et la répartition des moyens de production existant sur un territoire donné. Ainsi, chaque classe sociale peut être considérée comme une partie ou une couche distincte de la société. Elle suppose l'agglomération d'un grand nombre d'individus qui partagent une série de conditions telles que leur fonction dans le système économique, leur niveau de revenu ou le rôle à jouer dans l'organisation bureaucratique de l’État. Le terme de classes populaires émane de la sociologie au 20ème siècle. Les classes populaires désignent une classe sociale, un ensemble de personnes dans une société donnée, ayant le caractère commun de n'appartenir ni à la classe moyenne ni aux élites entrepreneuriales et administratives. La notion de « Classes populaires » tient compte des différentes inégalités (Économiques, juridiques, politiques, ethniques, religieuses, sexuelles,…), mais aussi de la culture et des moeurs. Selon le sociologue Louis Chauvel, les classes populaires représentent 60% de la population. Elles sont constituées de 20% de la population « Située hors de l'emploi stable et valorisé » et de 40 % constituant une « Classe populaire salariée stable ». L'électorat est la qualité, la dignité d'électeur, le droit de participer à une élection.

Il est alors intéressant d’analyser les comportements politiques des individus et notamment des classes populaires. Nous sommes alors en droit de nous demander : L’étude des comportements politiques des classes ouvrières nous permet-elle de constater une tendance particulière de celles-ci face à la participation politique ?

Dans une première partie, nous verrons que les classes populaires peuvent se différencier par certains points tels que leur rapport à la politique, leur place dans les rapports de production ou encore leurs mobilisations. Dans une seconde partie, nous verrons qu’il est cependant difficile d’analyser les comportements électoraux des classes populaires en raison du déclin du vote de classe, de la polarisation entre l’extrême droite et de l’abstention significative des classes populaires.

I) Les classes populaires comme électeurs différenciés, permettant de constater une tendance particulière de celles-ci face à la participation politique.

A) Les classes populaires, électeurs en marge de la politique.

Le rapport à la politique, l’intérêt à la politique, est le produit d’un apprentissage que l’on peut associer au processus de socialisation. La socialisation peut se définir comme le processus par lequel les individus intériorisent les normes et les valeurs de la société dans laquelle ils évoluent. Le processus de socialisation est continu tout au long de l’existence, il est fonction des groupes d’appartenances qui définissent l’individu : Le milieu familial, professionnel, le milieu territorial, etc… Au milieu du 20ème siècle, l’idée prédominante est celle selon laquelle l’opinion de l'électeur se forme au contact de ses semblables, dans les conversations et les contacts au sein des divers groupes dans lesquels il est inséré. La décision électorale n’est pas le produit d'un choix individuel, celle-ci est d’abord déterminée par les attributs sociaux de l’individu. Annick Percheron va expliquer le concept d’identification partisane en s’appuyant sur le clivage gauche/droite. Les enfants vont manifester, entre 10 et 14 ans, une proximité idéologique avec la droite ou la gauche proche de celle de leurs parents. D’autant plus que les préférences politiques des parents sont fortes, visibles et homogènes. On entend par identification partisane le fait pour un individu ou pour un groupe de s’identifier de manière durable à un parti ou de reconnaître en lui le meilleur défenseur de ses intérêts et/ou de ses opinions. Certains travaux ont démontré que la famille ne joue pas seulement un rôle dans les pratiques politiques traditionnelles mais aussi sur l’action politique et l’engagement. Doug Mac Adam démontre que l’individu est plus disposé à s’engager politiquement quand il est entouré de personnes engagées dans son entourage familial. Les pratiques de participation sont très contrastées selon les groupes sociaux, l’appartenance socio-professionnelle et l’appartenance de classe sont des critères de différences de la participation politique. Il existe un division dans le système démocratique entre des citoyens participants et une majorité d’individus que leur position sociale tient à l’écart des activités politiques que sont majoritairement les classes populaires. La non participation est principalement le fait des moins fortunés, diplômés, les personnes étant le plus dépourvus de capital culturel. Certaines personnes s’auto-excluent de la vie politique bien qu’elles aient le droit légal de participation, se considérant comme incompétentes en terme de politique. La compétence politique se définie comme la capacité à penser politiquement les problèmes politiques, c’est à dire, pouvoir analyser les codes de la politique elle même. Selon Daniel Gaxie, on se sent plus ou moins légitime à parler de politique, à participer politiquement, ou tout simplement à voter. C’est principalement ce sentiment de compétence ou d’incompétence qui joue dans la participation politique, or ce sentiment de compétence est fortement corrélé au capital culturel. Les classes populaires ont tendances à s’auto-exclure du jeu politique parce que statutairement la faiblesse de leur niveau social les conduit à se considérer comme non légitimes. Ce sentiment d’incompétence n’est pas pour autant l’unique

...

Télécharger au format  txt (49.7 Kb)  
Voir 29 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com