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La communication politique, un outil de l’exercice du pouvoir ?

TD : La communication politique, un outil de l’exercice du pouvoir ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  9 Février 2024  •  TD  •  2 660 Mots (11 Pages)  •  38 Vues

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VALDACCI Lena                                                                                 commentaire : séance 10

Sujet : La communication politique, un outil de l’exercice du pouvoir ?

Ce 27 novembre, la maire de Paris, Anne Hidalgo, annonce quitter la plateforme Twitter, désormais propriétée d’Elon Musk. Malgré ses quelque 1,5 million d’abonnés, l’élue dénonce une plateforme devenue “une arme de destruction massive pour nos démocraties”.

Incontestablement, Internet est devenu un outil (politique ?) convoité par des acteurs multiples, aux opinions et aux usages divers.

Depuis leur apparition, les moyens de communication de masse (presse, télévision, radio, internet) ont transformé les formes de l'activité politique. Ils ont aussi bien contribué au développement de l'espace public démocratique, qu’à la démultiplication de possibilité de propagande politique. Dans les sociétés modernes, les démocraties politiques, autrefois canalisées par l’activité des partis, sont désormais des démocraties d’opinion (B. Manin) qui privilégient la socialisation continue et des discussions informelles. La stratégie de communication politique est déterminante pour tous les prétendants au pouvoir qui cherchent à se forger une légitimité. L'impératif de communication s'est imposé dans le jeu politique.

Pourtant, la puissance supposée des médias doit être relativisée. La sociologie politique a observé l'influence limitée des médias, notamment dans le court terme des campagnes électorales (document 1: Les médias font-ils l’élection ? Retour sur une controverse, entretien avec René Rémond). De surcroît, les médias s'avèrent fortement suivistes et dépendants de l’agenda politique. Il reste que si les médias à eux seuls ne peuvent imposer des façons de penser, ils limitent fortement les frontières du pensable et dicible dans le domaine politique. L’enjeux de la propriété des médias de masse, dans les démocraties contemporaines, est donc central. Le développement de médias tel qu’Internet, permettant une plus grande fluidité entre émetteur et récepteur.

Par ailleurs, il faut garder en tête que l'activité des professionnels de la politique (les gouvernements, les partis politiques et les élus) s'alimentent davantage de stratégies de communication qui nécessitent d’une part un recours à des instruments divers (affiches, spot TV, articles dans les journaux, “petites phrases”) mais fait surtout appel à l’intervention de spécialistes de la communication qui ne sont (hétérogénéité des activités du champ politique).

On peut dès lors considérer que l’activité politique est par définition une activité de communication politique.

        Ainsi, il conviendra de se poser la question suivante: La communication politique, un outil de l’exercice du pouvoir ?

D’abord, la communication politique est un outil contrôlé par et pour les élus politiques (I). Cependant, elle peut être perçue tout à fait autrement, dans ce cas-ci nous étudierons la communication politique comme contre-pouvoir des professionnels à l’égard de ceux qui gouvernent (II). Finalement, il conviendra d’analyser la communication politique en tant qu’outil de participation au pouvoir par le citoyen (III).

  1. La communication politique, un outil contrôlé par et pour les élus politiques

La communication politique est une stratégie contemporaine largement investie durant les campagnes. La possibilité de s’adresser à un électorat plus large permet de favoriser ses chances d’accéder au pouvoir et de légitimer ses actions une fois élu (A). Les médias en France, libres en droit, restent cependant largement influencés par l’agenda politique. Une comparaison intéressante dans les régimes autoritaires où les dirigeants exercent un total contrôle des médias en vue d’ancrer leur pouvoir dans le temps long (B).

  1. Une audience étendue pour un électorat grandissant et une légitimité trouvée

  • Tout d’abord, l’usage des médias est un élément essentiel dans la construction d’une identité politique qui plaît à un public supposé se rattacher à cette figure.

En d’autres termes, les supports médiatiques sont le recueil idéologique et compétitif des futurs candidats aux élections présidentielles. L’audience plus large, surtout dans le contexte actuel de l'Internet globalisé, permet de s’adresser à un public sociologiquement différencié et bénéficier ainsi d’une attractivité plus étendue. On retrouve l’idée des partis attrape-tout qui essaient de séduire différents électorats. Dans ce cas, les médias sont “une continuité du politique par d’autres moyens” dans le sens où ils répondent à des fins bien précises, gagner les élections, et une fois élu, exercer le pouvoir.

Illustration par J. L. Mélenchon la “star”, le “roi” des réseaux sociaux se traduisant par un taux de participation conséquent chez les jeunes votants au premier tour de l'élection présidentielle de 2022 (35%). Ainsi, les stratégies de communication politique se manifestent particulièrement, mais pas seulement, lors des campagnes électorales.

  • Ensuite, le pouvoir politique peut se mesurer à sa capacité à rester au pouvoir; il est donc nécessaire que les élus veillent à ce que leur légitimité ne soit pas affectée ou plus encore, à l’accroître. En ce sens, l’usage des médias doit se penser sur un temps long, par exemple celui du mandat.

Ainsi, les dirigeants politiques adoptent des stratégies pour légitimer ou crédibiliser les politiques publiques qu’ils entreprennent et cela dans des discours publics souvent très travaillés s’attachant à dénicher/dégoter “les petites phrases” en politique. Ils peuvent également profiter des médias pour redorer leur blason, en occultant par exemple des mesures qui auraient été prises sans unanimité affirmée et pour lesquelles il est difficile d’endosser la responsabilité.

Par exemple, E. Macron veut tourner la page de la réforme des retraites et fait référence pour cela aux difficultés vécues par la France ces dernières années notamment la crise du covid, l’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris ou encore l’urgence climatique avec la nécessité d’avancer. Une manière de détourner et de manipuler les citoyens.

  • En somme, la communication et la manière de se raconter sont au centre du champ politique. Tony Blair a dit, il faut “tenter de contrôler son image pour ne pas laisser s’installer une perception négative”. Nicolas Sarkozy a été tenté par le blairisme suivi de B. Obama dont la campagne présidentielle, en matière de communication, fut irréprochable.

  1. Les médias, reflet de l’influence et du contrôle exercé par les dirigeants politiques
  • L’influence et le contrôle exercé par les dirigeants politiques sur les médias ont évolué. Ce qu’on observe, c’est une relative dépendance des médias à l’agenda politique ou encore les médias comme reflet de l'échiquier politique.

Aujourd’hui, bien que le monopole d’État est pris fin en 1981 pour la radio et 1982 pour la télévision, et bien que la presse soit devenue libre dès 1981, on constate que les médias sont bien souvent rattachés à une couleur politique ou que le contenu qu’il diffuse est dépendant de l’agenda politique des dirigeants.

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