Regime Presidentiel

Le pour et le contre - Avantages et inconvénients du système américain

Éric Desrosiers 15 février 2003 Canada

Pour l'un, l'établissement au Québec d'un système présidentiel à l'américaine permettrait de se débarrasser d'un carcan imposé au peuple depuis plus de 200 ans. Pour l'autre, ce serait au contraire rompre avec le système qui a permis à ce même peuple de s'affirmer. Confrontation entre deux points de vue d'experts du domaine politique.

«Les institutions politiques devraient être là pour répondre au désir des citoyens de participer aux débats qui les concernent, déclare Claude Bariteau, professeur d'anthropologie à l'Université Laval. La question n'est pas de savoir si notre système fonctionne bien ou non présentement. La question est de savoir si les citoyens peuvent avoir une incidence majeure sur la décision politique, autrement que seulement tous les quatre ans au moment des élections.»

De ce point de vue, «nous avons le système le plus baroque possible, estime-t-il. On a présentement un premier ministre qui peut se faire élire avec seulement 35 % des votes et qui a plus de pouvoir entre ses mains que les présidents américains ou européens.»

Membre du Rassemblement pour l'indépendance du Québec (RIQ), il juge capital que l'on se rapporte aux origines des deux régimes politiques en cause. Conçu, dit-il, pour réduire les pouvoirs royaux sans permettre pour autant aux citoyens de prendre pleinement en charge les affaires publiques, le parlementarisme britannique a ainsi, selon lui, été imposé aux francophones d'Amérique à partir de 1791 pour les empêcher de s'émanciper. Élaboré de manière à se prémunir contre le despotisme, le système présidentiel américain lui semble, au contraire, avoir bien su protéger la liberté des représentants du peuple de débattre au Congrès des principaux enjeux de société.

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