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Le thème de la mort

Lettre type : Le thème de la mort. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Décembre 2014  •  Lettre type  •  598 Mots (3 Pages)  •  686 Vues

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Le thème de la mort était déjà apparu, mais la perspective s'élargit, au vers 129, avec «Dieu nous prête... Puis il nous les retire», qui est un autre souvenir du “Sermon sur la mort” de Bossuet. L’enjambement de strophe à strophe rend plus pathétique cet exercice de la volonté divine. Le vers 134 voit une forte antithèse d’un hémistiche à l’autre, entre «nuit» et «rayonnons», «l’antre» étant la retraite cachée qui était éclairée de leur joie. Bien que l’âme se soit imprimée, cette trace sera effacée.

Au vers 137, s’opère un brusque changement d'attitude : à la résignation chrétienne succède une réaction énergique, une véritable révolte contre l’oubli et l’indifférence de la nature, une affirmation de la liberté du sentiment humain qui s’exprimera dans la pérennité du souvenir. Là est tout le sens du poème : c’est un défi lancé au temps par Olympio, le viril, le fort. Les vers 137, 138 et 139 sont coupés avec une grande hardiesse pour l’époque. La répétition d'«oublier» est d’une grande habileté rhétorique.

Dans la strophe suivante, les lieux où l’amour s’est épanoui sont célébrés par toute une série de métaphores.

L’évolution et la qualité des passions sont rendues à travers la métaphore péjorative des «histrions», comédiens ambulants et cabotins : le «masque» représente la duplicité et le «couteau» la vengeance. Les vers 99 et 100 sont remarquables par l'harmonie imitative qui rend la montée et le déclin du bruit d’un côté et de l’autre du coteau.

Le poète termine par un hymne à l'amour qu’il isole des autres passions, mais qui peut-être «torche», luminaire grossier où la flamme est brute, qui représente la passion ardente du jeune homme, ou «flambeau», luminaire travaillé, où la flamme est maîtrisée, qui représente le sentiment serein du vieil homme. Et cette distinction en fonction de l’âge est poursuivie : si, «jeune homme, on maudit» l’amour, c’est que sa force (dans “Booz endormi”, Hugo écrira : «Quand on est jeune on a des matins triomphants») le met en compétition avec d’autres passions, tandis que, quand on est vieux, on l’adore justement parce qu’il nous échappe. Le vers présente un chiasme par lequel «jeune homme» et «vieillard» sont le plus possible éloignés et par lequel «maudit» et «adore» sont rapprochés.

La phrase qui commence au vers 81 s'étend jusqu'à la fin du poème par un mouvement très ample qui oblige à maintenir le souffle d’une strophe à l’autre.

La descente et le déclin vers la vieillesse sont exagérés car la «tombe» ne se contente pas d’en être une : elle est même déjà en «ruine» ! (vers 107). C’est qu’avant la mort physique survient celle des vertus (peut-être au sens latin d’énergie) et des «illusions», des douleurs et des songes (vers 112).

Le poète montre une conception, très moderne, du «gouffre intérieur», selon laquelle les «entrailles» où descend «l'âme», c’est-à-dire l’intelligence, sont les profondeurs de notre sensibilité, sinon notre inconscient. Cette descente, une lampe à la main, a une valeur concrète mais aussi symbolique, la lampe étant alors la mémoire. La découverte se fait d’une façon très habile, par le maintien d’une sorte de

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