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Politisation et Inégalités Sociales

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Par   •  4 Octobre 2022  •  Dissertation  •  3 219 Mots (13 Pages)  •  232 Vues

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Clémence

Science politique

Politisation et inégalités sociales

        

        Selon la sociologie politique, la forte disparité autour de la politisation entre les différentes classes sociales est une constatation archaïque. L’aptitude à s’intéresser au fonctionnement du champ politique et la compétence à participer aux décisions de ce dernier, n’est pas un acquis pour tous. Ces dispositions reflètent clairement la lecture contemporaine des stratifications sociales, largement hétérogènes. La politisation varie en fonction des facultés politiques de chacun, c’est-à-dire «de la capacité à opérer une construction proprement politique du champ politique et à donner un sens aux évènements en son sein.»[1].

Le concept de «politisation» est fondamental en Science politique, nombreux sont les auteurs qui ont cherché à le définir. Ainsi, pour Jacques Lagroye, spécialiste de sociologie politique, la politisation s’entend comme «la production sociale de la politique, de ses enjeux, de ses règles, de ses représentations.»[2]

On désigne donc par «politisation» le «processus par lequel des questions, des activités, des pratiques, des discours se trouvent dotés d’une signification politique et sont donc appropriés par les acteurs investis dans le champ politique (dirigeants, partis, journalistes, groupe d’intérêt, intellectuels…).»[3]

L’individu acquiert un certains nombres de connaissances et se forge une réflexion éclairée et une opinion propre. Il est important de souligner que le processus de politisation est corollaire au processus de socialisation qui représente «l’ensemble des processus par lesquels la société construit les individus et l’ensemble des apprentissages qui les font devenir qui ils sont.»[4]

Daniel Gaxie, politiste français du 20e siècle, détermine le sentiment d’appartenance à la société comme nécessaire dans le processus de politisation. D’après lui, ce sentiment d’appartenance se construit dès l’enfance lors du processus de socialisation primaire.  

        

        Les inégalités sociales, quant à elles, renvoient aux écarts observables qui s’opèrent entre les individus appartenant à une même société, au niveau de l’accès aux ressources valorisées telles que l’éducation ou la culture. Les ressources culturelles représentent une condition sine qua non dans le processus de politisation.

        Bien que dès le processus de socialisation primaire, l’individu se construit une conscience politique, Gaxie révèle des inégalités liées au niveau culturel et au milieu social d’origine, accentuant possiblement la politisation du citoyen («cens caché», Gaxie, 1978).

        

        Nous pouvons donc nous demander en quoi les inégalités sociales, lors du processus de socialisation, affectent-elles la politisation de l’individu ?

Afin de répondre à cette question, nous verrons dans un premier temps que le processus de politisation de l’individu est marqué par diverses forces socialisatrices, puis dans un second temps nous nous demanderons si les inégalités liées à cette politisation peuvent être vectrices d’apathie politique.

        

I- Le processus de politisation de l’individu marqué par diverses forces socialisatrices

A) La famille: une instance prédominante dans le rôle de socialisation politique

        La socialisation est un processus continu grâce auquel l’individu apprend et intériorise des normes ainsi que des valeurs promulguées par la société à laquelle il appartient. Grâce à ce processus, il se construit, en partie, une identité sociale.

On peut parler de « socialisation politique » dès lors que celle-ci rassemble les mécanismes de formation et de transformation spécifiques des systèmes individuels de représentations, d’opinions et d’attitude politiques (A. Percheron).

Par socialisation politique on entend les « processus spécifiques qui s’accomplissent au sein d’instances politiques et/ou qui se traduisent par des pratiques et des représentations dans le domaine politique. »[5]

La politisation, en tant que résultat de la socialisation, est influencée par des agents de socialisation institués dans la société. Ces derniers forment et transforment les individus qui la compose. Les agents socialisateurs sont nombreux comme les pairs, les catégories socio-professionnelles ou les médias, mais parmi ces agents, deux d’entre-eux restent absolument fondamentaux dans le processus de socialisation politique. On parle alors de la famille et de l’école.

        La famille tient un rôle incontestable dans le processus de socialisation étant donné que l’individu est fortement conditionné par cette dernière, notamment par l’éducation qu’elle nous enseigne. Outre les codes sociaux les plus élémentaires et le langage, la famille transmet également un patrimoine économique et culturel, ainsi que des liens affectifs qui participent à la socialisation de l’individu. Son influence reste dominante par l’éducation puisque les parents continuent d’influer sur le comportement de l’enfant, puis de l’adolescent et de l’adulte qu’il devient.

On peut donc distinguer deux types de socialisation. Premièrement, la socialisation primaire qui concerne l’enfant et les adolescents, et deuxièmement la socialisation secondaire ou continue qui concerne l’individu à partir de ses 18 ans vers l’âge adulte. L’identité politique se construit pendant l’enfance donnant un « fond de carte »[6], mais elle reste continue tout au long de l’existence. Elle est la somme des expériences que l’individu va vivre au cours de sa vie.

De plus, la famille représente un des seuls groupes auxquels l’individu se sent le plus attaché et cela se traduit par des comportements identiques, notamment dans l’identification partisane, ce que les travaux de l’Université de Michigan vont démontrer dans les années 1950-1960. Les préférences politiques et les orientations électorales sont transmises de génération en génération par la transmission familiale.

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