Nonna Meyer « Les "variables lourdes" en sociologie électorale »,

TD Sociologie politique                                                          

Séance 2

Fiche de lecture :

Nonna Mayer, Daniel Boy, « Les "variables lourdes" en sociologie électorale », Enquête, Anthropologie, Histoire, Sociologie, 2008, p.109-122.

Auteurs : Nonna Mayer est directrice de recherche émérite au CNRS, rattachée au Centre d’études européennes et de politique comparée de Sciences Po. Ses travaux portent sur la participation politique, la sociologie électorale, les Droites radicales populistes ainsi que le racisme et l'antisémitisme.

Daniel Boy est directeur de recherche émérite au CEVIPOF mais aussi professeur de master à Science Po.  Ses thématiques de recherche portent sur la sociologie électorale, l’écologie politique et les sondages et enquêtes d’opinions.

Nature du texte : C’est un extrait issu de la revue « Enquête, Anthropologie, Histoire, Sociologie » de 1997, qui a été republié en 2008, dans le cadre d’une collection de travaux autours des méthodes de recherche dans les sciences sociales.

Problématique : Afin d’expliquer le comportement électoral, des modèles ont été définit en science politique. Le premier modèle, dit « sociologique » affirme qu’en combinant un certain nombre de facteurs comme le statut social, la résidence et la religion, on pouvait ainsi prédire le comportement électoral d’individus. De nature psycho-politique, le second modèle postule que l’électeur choisit un candidat dû à une identification partisane forte. Ces deux modèles, qui pendant des années expliquaient le comportement électoral, sont concurrencé avec la définition d’un nouveau paradigme, celui de l’électeur rationnel. Cette notion est inspirée par le modèle économique de l’homo oeconomicus et suppose donc que l’électeur vote en fonction de ses intérêts.

Avec l’apparition de ce nouveau modèle, les anciens perdent-ils en pertinence ? La théorie de « l’électeur rationnel » permet-t-elle d’expliquer la mobilité du vote recensé en France ces 20 dernières années ?

Terrains et méthodes : Daniel Boy et Nonna Mayer se sont intéressé aux élections en France mais aussi aux États-Unis, en menant une enquête qualitive et historique. Il s’agissait de comprendre l’apparition de cette mobilité électorale croissante au sein du clivage gauche/droite.

Arguments et résultats : Dans un premier temps, Thomas S. Kuhn définit la notion de paradigme qui selon lui, est un ensemble de théories, de concepts, de notions de base qui, à un moment donné de l'histoire d'une discipline, constituent le cadre général de référence du travail scientifique pour une communauté de chercheurs. Il définit des anomalies régulières qui font concurrence au paradigme actuel et affaiblit au fur et à mesure sa pertinence.

C’est sur ces concurrence de paradigmes que Nonna Mayer et Daniel Boy ont orientés et basés leurs travaux, à la recherche d’une explication du comportement électoral recensé en France les dernières décennies.

Ils font donc appel à deux modèles, qui, pour l’instant pouvaient expliquer un certain comportement électoral. Le premier modèle, dit « sociologique » (P. Lazarsfeld) affirme qu’en combinant un certain nombre de facteurs comme le statut social, la résidence et la religion, on pouvait ainsi prédire le comportement électoral d’individus. De nature psycho-politique, le second modèle postule que l’électeur choisit un candidat dû à une identification partisane forte. Ces deux modèles, qui pendant des années expliquaient le comportement électoral, sont concurrencé avec la définition d’un nouveau paradigme, celui de l’électeur rationnel. Cette notion est inspirée par le modèle économique de l’homo oeconomicus et suppose donc que l’électeur vote en fonction de ses intérêts.

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