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Le Citoyen Sans Attaches Sociales N'existe Pas

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Par   •  21 Octobre 2011  •  2 458 Mots (10 Pages)  •  1 524 Vues

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CITOYENNETE

« Le citoyen sans attaches sociales n’existe pas. »

Introduction

La législation francaise definit le citoyen comme un « homme ou femme agé de plus de 18 ans, né de parents francais ou étrangers naturalisés. ». La citoyenneté a donc avant tout un sens juridique, le citoyen etant un sujet de droit. Mais la citoyenneté est egalement le principe de la légitimité politique, et source de lien social. Le citoyen est un individu abstrait, sans identification et sans qualification particuliere, ainsi, tous les individus ont vocation à devenir citoyen, on peut parler d’universalité de la citoyenneté.

Pourtant comment nier l’existence d’une individualité propre a chaque citoyen, individualité qui les rend capable d’émettre une opinion et d’exprimer un choix qui leur est propre, à chaque instant où leur participation a la vie politique est à l’œuvre ? Chaque citoyen est doté d’une histoire qui lui est propre, chacun à la capacité et la necessité de tisser les liens sociaux qu’il désire et dont il a besoin.

Il semble alors contradictoire d’affirmer que « le citoyen sans attaches sociales n’existe pas » puisque la définition théorique du citoyen écarte d’emblée le rôle d’un quelconque milieu social qui viendrait remettre en cause l’objectivité essentielle au comportement citoyen. Le lien social a proprement parlé désigne un système de normes et valeurs partagées par un groupe d’individus. Qu’il soit lié aux origines, à la famille, à l’enfance ou qu’il se soit constitué au cours des années au contact de groupes de pairs, le lien social est constitutif de l’identité de chaque individu. Les contacts entre l’individu et les divers groupes sociaux auxquels il appartient influencent plus ou moins indirectement son éducation, sa façon de raisonner et d’appréhender la vie aussi bien économique que sociale ou politique. De là à dire que le citoyen est soumis à une veritable predestination liée à ses attaches sociales, il n’y a qu’un pas que nous ne pouvons evidemment pas franchir.

L’engagement politique citoyen tel qu’il est défini à son sens le plus strict, est-il compatible avec la subjectivité inévitable que lui imposent les attaches sociales propres à chaque individu ?

Du citoyen dans sa définition la plus stricte : objectif, symbole d’un ideal démocratique egalitaire (I), au citoyen qui n’existe politiquement que par ses attaches sociales (II), on trouve un décalage qui s’apparente a celui existant entre la théorie et les faits et qui ne peut etre comblé que grace a un compromis risqué. (III)

I. Le citoyen : expression d’un idéal démocratique égalitaire

R. Brukbaker distingue 7 principes permettant de définir le citoyen : Le citoyen c’est avant tout le national, le membre de la nation. Cette appartenance à l’état et a la nation doit se recouvrir. L’Appartenance est unitaire, Sacralisée (sacrifices du citoyen), unique (un seul état), Démocratique (participation a l’exercice de la souveraineté) et doit consacrer une communauté solidaire de bien être.

1. La naissance du citoyen

Le citoyen est donc avant tout la Manifestation de l’identité nationale. Il se définit en référence à une communauté politique et en opposition à l’étranger. Son attribut essentiel est le droit de participer à la vie politique. Le citoyen dispos d’un statut juridique élaboré au cours des siècles, T.H. Marshall distingue trois étapes décisives: au 18e siècle c’est l’affirmation des droits civils et des droits de l’Homme et la création des tribunaux. Au 19e siècle sont reconnus les droits politiques (par la mise en place d’assemblées politiques représentatives) et enfin au 20e siècle apparaissent des droits sociaux (généralisation des écoles et services sociaux). La naissance du citoyen dans sa définition moderne est liée au développement de l’économie marchande et du marché : la place de l’économie au sein des sociétés entraine une relativisation de l’ordre politique, un enrichissement des Etats et une amélioration des conditions de vie. Pour F. Braudel c’est une étape décisive dans le processus d’émergence de l’idée d’une concordance civique. La société s’atomise, l’émancipation de l’individu est encouragée et les « statuts acquis » prennent le pas sur les « statuts prescrits » (Durkheim). La société moderne se base sur un modèle contractuel où le lien social devient essentiel et constitutif de l’individu.

Ce processus d’individualisation des relations sociales est lié, pour Tocqueville à celui de la démocratisation qui brise la chaine qui liait les sujets les uns aux autres, du paysan vers le roi. La fin de la féodalité signe la fin de la société communautaire et la naissance de la société moderne. Ce passage de la communauté a la société s’apparente pour Tönnies au passage d’une volonté naturelle de vie en commun à une volonté rationnelle. On assiste ainsi au cours de l’Histoire à une émancipation progressive de l’individu et cette émancipation participe à la naissance de l’idéal citoyen. Comme l’explique F. Constant dans La citoyenneté, la citoyenneté est originellement liée à la démocratie. En effet, les hommes cessent d’appartenir a une communauté qu’elle soit religieuse, géographique, familiale, pour se définir peu à peu en fonction de leur appartenance a un ensemble commun, celui de l’Etat. La nouvelle société est ouverte et inégale et la Formation de cet espace public stimule la diffusion de l’idéal d’égalité.

2. Des citoyens égaux en principes

L'article premier de la Constitution de 1958 stipule que la République " assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion ". Principe républicain, l’égalité se trouve aujourd’hui placé au cœur des enjeux démocratiques notamment grâce à l’influence de Tocqueville et de son œuvre majeure De la démocratie en Amérique

L’histoire occidentale du citoyen est liée à l’affirmation de l’individu et à la promotion de l’égalité politique. Pour F. Constant, La citoyenneté apparait comme la réponse a la nécessité fonctionnelle de maintenir dans des bornes socialement acceptables, les conflits créés par les inégalités sociales. Il existe donc des inégalités mais elles sont combattues. L’idéal démocratique voit dans la citoyenneté la possibilité

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