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Discours de Jean Jaurès à Vaise le 25 Juillet 1914

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Par   •  14 Novembre 2019  •  Discours  •  2 186 Mots (9 Pages)  •  1 443 Vues

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Discours de Jean Jaurès à Vaise le 25 Juillet 1914

Contexte général :

L’ultime discours de Jean Jaurès prononcé dans une salle pleine à craquer, il sera assassiné 5 jours après. Trois jours plus tard, la guerre était déclarée.

Jaurès vient à Lyon le 25 juillet 1914, aider Marius Moutet qui sollicite les électeurs de Vaise pour un mandat de député. Il vient donc le soutenir mais oublie bien vite cette tâche préférant avertir dans un discours fort l’approche rapide de la guerre au porte de la France. Il va, dans ce discours, exposer à son auditoire certaine des causes de ce conflit mondial qui s’annonce et l’engage à tout faire pour s’opposer à cette guerre.

Ce discours intervient durant « la crise de juillet » 1914, crise politique internationale regroupant les événements se produisant entre le 28 juin 1914, date de l’attentat de Sarajevo et du 1er Aout 1914, date de la déclaration de guerre du Reich impérial à l’Empire russe. Evénements qui entraînèrent le déclenchement de la 1ere Guerre Mondiale.

Dans un café du 51 rue de Bourgogne, un débit de boissons qui fait aussi garni à l’occasion, au cœur du quartier ouvrier de Vaise, où travaillent à la fois les journaliers de la gare d’eau, les manœuvres des ateliers et des usines du quartier,  la foule des grands jours – 2000 personnes selon un rapport de police – se presse le samedi 25 juillet pour écouter Jean Jaurès, le leader de la SFIO.

Jean Jaures :

Fils de la bourgeoisie de province, Jean Jaurès (Auguste Marie Joseph Jean Léon Jaurès de son nom d'état-civil) est normalien et agrégé de philosophie. Après avoir enseigné à Albi et à Toulouse, âgé de 25 ans, il commence sa carrière politique en 1885 comme député républicain à Castres.

D'abord républicain modéré, Jean Jaurès devient socialiste après la grande grève des mines de Carmaux de 1892 quand il voit le vrai visage de la République française aux mains des capitalistes. Le marquis de Solages, président des mines, ayant démissionné de son mandat, Jean Jaurès est élu député et va le rester jusqu'à sa mort (sauf entre 1898 et 1902). Brillant orateur, il va devenir le défenseur des ouvriers en lutte et de l'unité des forces politiques et syndicales de gauche.

Avec les socialistes, il défend Alfred Dreyfus et crée le journal l'Humanité, en 1904. Jean Jaurès, leader du socialisme français, participe en 1905 à la fondation de la SFIO qui va rassembler les différents courants socialistes français. Pour lui, les socialistes doivent s'engager pour une révolution démocratique et non violente.

Après 1905, Jean Jaurès s'oppose à la politique coloniale et à la guerre. Ayant pris des positions pacifistes à l'approche des hostilités avec l'Allemagne, il devient très impopulaire chez les nationalistes qui l'accusent de trahison. Jean Jaurès meurt assassiné par le nationaliste Raoul Villain le 31 juillet 1914, 3 jours avant la déclaration de la guerre.

Le discours :

Analyse de la structure du discours

Le discours se découpe en 3 parties

Il est composé en premier lieu de l’exorde. C’est ici une exorde ex abrupto puisque Jaures ne fait ici pas de détour et va directement droit au but : « Je veux vous dire ce soir que jamais nous n’avons été, que jamais depuis quarante ans l’Europe n’a été dans une situation plus menaçante et plus tragique que celle où nous sommes а l’heure où j’ai la responsabilité de vous adresser la parole {…} mais je dis que nous avons contre nous, contre la paix, contre la vie des hommes а l’heure actuelle, des chances terribles et contre lesquelles il faudra que les prolétaires de l’Europe tentent les efforts de solidarité suprême qu’ils pourront tenter. » ligne 1 à 11.

Jaurès va donc poser directement le sujet de son discours, sujet grave, au coeur de l’actualité de l’époque afin d’attirer l’attention du public.

S’en suit la « narration » où Jaurès va exposer ses arguments :

« Citoyens, la note que l’Autriche a adressée а la Serbie est pleine de menaces et si l’Autriche envahit le territoire slave, {…} Si depuis trente ans, si depuis que l’Autriche a l’administration de la Bosnie-Herzégovine, elle avait fait du bien а ces peuples, il n’y aurait pas aujourd’hui de difficultés en Europe ; mais la cléricale Autriche tyrannisait la Bosnie-Herzégovine ; elle a voulu la convertir par force au catholicisme ; en la persécutant dans ses croyances, elle a soulevé le mécontentement de ces peuples. » lignes 12 à 63

Viens ensuite la confirmation :

« La politique coloniale de la France, la politique sournoise de la Russie et la volonté brutale de l’Autriche ont contribué а créer l’état de choses horrible oщ nous sommes. L’Europe se débat comme dans un cauchemar. {…}Citoyens, si la tempкte éclatait, tous, nous socialistes, nous aurons le souci de nous sauver le plus tot possible du crime que les dirigeants auront commis et en attendant, s’il nous reste quelque chose, s’il nous reste quelques heures, nous redoublerons d’efforts pour prévenir la catastrophe. Déjа, dans le Vorwaerts, nos camarades socialistes d’Allemagne s’élèvent avec indignation contre la note de l’Autriche et je crois que notre bureau socialiste international est convoqué. »

ligne 64 à 84.

Jaurès va ici réutiliser les arguments mis en avant dans la narration pour leurs donner plus de profondeur afin qu’ils atteignent davantage l’esprit du public.

Et enfin la péroraison vient clôturer le discours :

« Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et, de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions а ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs coeurs écarte l’horrible cauchemar.

J’aurais honte de moi-même, citoyens, s’il y avait parmi vous un seul qui puisse croire que je cherche а tourner au profit d’une

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