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La nature du pouvoir franc

Note de Recherches : La nature du pouvoir franc. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Août 2012  •  2 047 Mots (9 Pages)  •  1 240 Vues

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DISSERTATION : La nature du pouvoir franc.

Les Francs constituent un peuple germanique apparaissant sous la forme d'une confédération de tribus au moment des grandes invasions. Une partie d'entre eux joue un rôle central dans l'histoire de France, des Pays Bas, de Belgique et d'Allemagne à compter de leur sédentarisation en Gaule romaine. Ils ont donné leur nom à la France et aux Français. L’appellation de Francs, correspond à un nom collectif adopté vers le milieu du IIIe siècle de notre ère par une confédération de peuples germaniques, dans laquelle entrèrent successivement plusieurs tribus de la famille des Istaevones, établies au Nord-est de la Gaule, sur la rive droite du Rhin inférieur. Les différents peuples francs, quoique ligués entre eux et tout en portant le même nom, ne formaient pas une nation compacte avec gouvernement central et administration uniforme. Avec la plus grande facilité et sans inconvénient, ils entraient dans la confédération, s'en détachaient pour y revenir de nouveau suivant les hasards de la guerre et les nécessités du moment.

D’où viennent les francs ?

Les formes de légitimation du pouvoir relèvent entièrement du système de représentation des sociétés qui les imaginent; elles constituent un ensemble symbolique qui s’exprime à travers des formes particulières et changeantes de communication politique. Pour appréhender le système symbolique de la royauté franque, nous devons passer par les œuvres historiographiques dont les travaux récents ont montré qu’elles étaient elles-mêmes de véritables constructions idéologiques, et qu’en reconstruisant le passé, ou en interprétant le présent, leurs auteurs créaient une représentation du pouvoir, destinée à un public déterminé, comment fonctionner l’organisation des francs ? Il faut donc non seulement s’interroger sur la valeur légitimant des instruments de communication dans la création de l’ordre politique, mais aussi sur les systèmes de représentation qu’expriment les récits historiographiques. Or, l’historiographie des VIe - VIIIe siècles offre des images floues et contradictoires de la royauté mérovingienne et, par voie de conséquence, des fondements sacraux du pouvoir royal.

Afin de répondre à ces questions, notre analyse s’intéressera sur la genèse du peuple franc (I) et l’organisation de ce peuple (II).

I) La genèse des francs :

La première étape consiste à étudier l’histoire sur tous les points de nature des francs.

Les origines des Francs sont fort obscures et, pendant des siècles, ont été l'objet de longues discussions et de nombreuses hypothèses. Au Moyen âge, on croyait communément que les Francs, ainsi que les Romains, étaient issus des compagnons d'Enée ou des autres fugitifs de Troie. Différents auteurs décrivent l'aspect et les caractéristiques physiques des Francs tel leur contemporain Sidoine Apollinaire « Ils ont la taille haute, la peau blanche, les yeux bleus, ils se rasent entièrement le visage, sauf la lèvre supérieure où ils laissent pousser deux petites moustaches ; leurs cheveux, courts derrière et longs devant, sont d'une blondeur admirable ; leur vêtement est si court qu'ils ne leur couvre même pas le genoux, et si serré qu'il laisse voir la forme de leur corps ; ils portent une large ceinture où pend une lourde épée, très tranchante ».

Au XIXe siècle, Chateaubriand dans son sixième chant des Martyrs se plaît à imaginer leur aspect : « Parés de la dépouille des ours, des veaux marins, des aurochs et des sangliers, les Francs se montraient au loin comme un troupeau de bêtes féroces. Une tunique courte et serré laissait entrevoir toute la hauteur de leur taille, et ne leur cachait pas les genoux. Les yeux de ces Barbares ont la couleur d'une mer orageuse ; leur chevelure blonde, ramenée en avant sur leur poitrine, et teinte d'une liqueur rouge, est semblable à du sang et à du feu. La plupart ne laisse croître leur barbe qu'au-dessus de leur bouche, afin de donner à leurs lèvres plus de ressemblance avec le mufle des phoques et des loups »

Depuis Nicolas Fréret, il n'y a plus de doutes sur l'origine germanique des Francs. Comme il l'a démontré en 1714, ce n'était ni une population distincte et homogène, ni une nation particulière ou nouvelle parmi les Germains, mais bien une association, une confédération de peuplades appartenant à la grande famille germanique des Istaevones. Originairement, cette ligue, formée de tribus dominantes et de tribus clientes, ne semble pas avoir eu pour but exclusif la guerre avec les Romains; elle était dirigée tout autant, sinon davantage, contre d'autres peuples germains, venant de l'Est, qui menaçaient les peuples confédérés dans leurs possessions ou s'efforçaient de les chasser de leurs cantonnements. Ce fut, selon toute vraisemblance, la ligue des Saxons qui, poussant toujours vers l'Ouest, força les Francs de leur opposer une autre ligne, et les pressa de franchir le Rhin pour faire irruption dans la Gaule romaine. Dès l'époque de la guerre des Marcomans (162-180), les Saxons avaient passé l'Elbe; et tous les peuples germains, qu'ils rencontraient sur leur passage, étaient forcés, soit de s'associer à eux, soit de chercher aide et protection auprès de la puissante tribu des Sicambres. Il est impossible de déterminer aujourd'hui le peuple qui a donné la première impulsion; mais on peut supposer que les Sicambres, réputés pour leur puissance et leur vaillance, formaient le premier noyau d'une alliance dont le but primitif paraît avoir été celui d'arrêter l'invasion saxonne.

Enfin, nous allons étudier les mérovingiens, qui sont entrés au service de l'Empire depuis la fin du IIIème siècle, se trouvent les Francs saliens. Leur ancêtre légendaire, sans doute quasi-divin selon les rites germaniques, est pour eux la principale source de légitimité du pouvoir royal. Il se nomme Mérovée.

Toutefois, au Ve siècle leur roi est aussi devenu proconsul des Gaules, c'est-à-dire un fonctionnaire romain d'origine germanique mais très bien assimilé. Les Francs sont alors solidement établis dans les territoires qui allaient devenir la Neustrie et leurs fonctions militaires leur confèrent un pouvoir important en ces temps troublés : le jeune Clovis (germ. Hlodowecus, qui donne par la suite les prénoms Ludovic ou Ludwig en Allemagne et Louis en France) devient leur roi à Tournai, probablement en 481. Mais il lui faut plus

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