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Une République, trois républiques

Dissertation : Une République, trois républiques. Recherche parmi 297 000+ dissertations

Par   •  22 Novembre 2017  •  Dissertation  •  2 697 Mots (11 Pages)  •  746 Vues

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Concours blanc

      Une République, trois républiques

La République, provenant du latin Res publica qui signifie la chose publique, est un régime politique pensé depuis plusieurs siècles. D’abord par les philosophes grecs comme Platon et Aristote ou bien romains comme Cicéron, qui se questionnent sur le meilleur régime capable de gouverner les hommes. Elle désigne, selon eux l’intérêt général puis le gouvernement, la politique et enfin l’État. Les questionnements à son sujet demeurent très politiques, le vecteur idéologique et culturel n’existe pas encore : la République reste un moyen de gouvernement. L’époque moderne voit ressurgir l’idée de république. Influencé par des courants libéraux (comme les essais de John Locke : lettres sur la tolérance) et par des théories sur le contrat social (comme celles de Rousseau), s’ajoute à l’idée politique de république des idées philosophiques. Bien que pluriel (il n’y a pas que des républicains, des libéraux et des laïcs au sein des Lumières), le mouvement des Lumières amorce l’idée d’une république des frères, libérale, ou l’individu et ses droits seraient primordiaux. La 1ère république naît de ses idées, mais jeune et proclamée dans un contexte révolutionnaire et défavorable, elle échoue et laisse la place au Premier Empire de Napoléon.

Le XIX e est donc marqué par plusieurs courants : réaction, conservatisme et libéralisme qui se partagent le terrain des idées et de la politique. Les régimes se succèdent et ne se ressemblent pas : la restauration, les empires, la Seconde République… Néanmoins, la république semble triompher lors de la défaite de Napoléon III face à la Prusse à Sedan. Face au vide politique qui semble s’installer, la IIIe République est proclamée le 4 septembre à l'hôtel de ville par Gambetta qui a pris la tête d'un cortège important de Parisiens. Cette république est avant tout une solution transitoire à la vacance du pouvoir.  

A la lumière des éléments que nous venons d’exposer nous nous demanderons comment s’enracine la République et ses valeurs ?

Les termes du sujet proposé peuvent nous laisser argumenter de manière chronologique et d’observer que la IIIe République et l’implantation de ses idéaux se sont fait en plusieurs temps. Ainsi, nous étudierons dans un premier temps la naissance de la IIIe République qui porte le paradoxe d’être une république sans républicains, puis nous analyserons le difficile enracinement des idées républicaines à travers la victoire des modérés et enfin nous nous questionnerons sur l’avènement des radicaux et le renforcement de la culture républicaine.

La troisième République naît en étant principalement composée de conservateurs et monarchistes : ce qui semble paradoxal.

 Dans l’imaginaire collectif et dans l’esprit des français de la seconde moitié du XIXe siècle, la république refaisait surgir les souvenirs liés à la terreur. Elle était synonyme de violence.
Thiers représente cette république en étant chef de l’exécutif, il est soutenu par les monarchistes qui l’utilisent et se servent de la République en attendant une possible restauration de la monarchie. Le gouvernement mène une politique conservatrice et les républicains sont très peu nombreux. Ils s’organisent dans des cercles très restreint et peinent à convaincre les français du bienfondé du régime.

Cette république conservatrice va être aussi très répressive et fait tout ce qui est en son pouvoir pour restaurer l’ordre moral et politique. Nous pouvons le remarquer notamment à travers la commune de Paris.

La Commune de Paris est un événement majeur de la IIIe République. En 1871 la ville de Paris est surtout républicaine et révolutionnaire. Les députés de Paris sont essentiellement d’extrême gauche et sont méfiants vis-à-vis de ce gouvernement monarchiste et conservateur. L’assemblée supprime la solde des gardes nationaux, seule ressource des ouvriers au chômage. Le mécontentement s’accentue et le paroxysme de la crise est atteint lorsque les généraux chargés de la récupération des canons sont fusillés. Le gouvernement d’Adolphe Thiers se réfugie à Versailles ce qui provoque, outre le symbole, un vide politique aux yeux des parisiens et l’élection d’un contre-pouvoir : le Conseil de la Commune. Parmi ce Conseil nous pouvons retrouver des modérés, des blanquistes, des anarchistes et des marxistes. Les dirigeants de la commune décrètent la séparation de l'Église et de l'État, l'instruction gratuite laïque et obligatoire, l'abolition de la conscription. Paris est isolée face à une France essentiellement rurale et conservatrice. Thiers veut éradiquer les communards et éteindre la fièvre révolutionnaire. Après 42 jours d’existence, Thiers fait entrer à Paris l’armée versaillaise commandée par le général Mac-Mahon. La semaine sanglante a lieu et fait plus de 20 000 morts. Les survivants seront envoyés au bagne, comme l’anarchiste Louise Michel ou pendus. Cet épisode de la commune démontre l’hostilité qu’ont le gouvernement et une grande partie du peuple français non acquis aux idéaux révolutionnaires et républicains. Le cercle républicain est lui aussi divisé. On y retrouve des partisans de la commune mais également de farouches opposants qui, bien que républicains, veulent instaurer une stabilité et l’ordre au sein du régime. Ce conservatisme s’accentue lorsque, après la loi Rivet de 1871, Thiers ne devient plus chef de l’exécutif mais président de la République. Cela prouve qu’il se rattache aux idéaux républicains ce qui déplait aux monarchistes. Ceux-ci le pousse à démissionner en 1873 et portent au pouvoir le général Mac-Mahon, profondément hostile aux idées républicaines.

Cependant, la tragédie de la commune de Paris, ainsi que le rétablissement probable d’une monarchie ne semble pas satisfaire les bourgeois, véritable socle politique des idées républicaines. Ceux-ci se sont faits par la méritocratie, sont favorables au libéralisme. Ce sont aussi des lettrés, qui lisent et qui investissent dans la presse. Même si la IIIe république naît politiquement en 1875 grâce aux amendements Wallon (dont les lois sont le résultat du compromis entre républicains libéral et les monarchistes) les bourgeois investissent le terrain politique et participent même de loin, aux élections donnant la première chambre à la majorité républicaine. On remarque que les français commencent à adhérer aux idées libérales. Ils sont attachés à la figure de Gambetta parce qu’il rassure les médecins, les bourgeois et les couches nouvelles issues de ce processus de libéralisation. Plus tard, à partir de 1879, c’est le Sénat qui devient républicain. Mac Mahon démissionne pour laisser la place à Jules Grévy.

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