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Les formes alternatives de participations

Fiche : Les formes alternatives de participations. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  21 Mai 2017  •  Fiche  •  5 682 Mots (23 Pages)  •  732 Vues

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CHAPITRE 2: LES FORMES ALTERNATIVES DE PARTICIPATION

SECTION 1: LES MANIFESTATIONS

Les manifestations renvoient à une forme de lutte politique qui relève de l’ordre symbolique et donc d’une forme pacifique de protestation et de participation. La manifestation est plus proche dans son principe du jeu de poker que de la procession religieuse (=Une procession religieuse est un cortège de fidèles qui dans l’accomplissement d’un acte rituel et religieux, défilent solennellement d’un lieu à un autre (plus important), tout en priant, chantant ou accomplissant d’autres actes de dévotions.) car idéalement, les acteurs sociaux qui manifestent cherchent moins à se conformer à un rituel qu’à surprendre l’adversaire politique. La manifestation a pour but de bluffer l’adversaire et aussi les journalistes politiques. En somme, il y a une dimension stratégique de ce « répertoire d’action » (forgé par Charles Tilly pour rendre compte des formes de contestations et les répertoires utilisés selon les époques par les individus dans la France de 1600 à nos jours). La manifestation est un répertoire comme un autre qui se met en place au 19ème siècle. Il y a une dimension stratégique car c’est un mode d’action qui dans l’absolu doit se renouveler, qui est condamner à un perpétuel changement de forme car s’il tombe dans la routine, il devient prévisible. Et s’il devient prévisible, il devient aussi moins efficace politiquement. Dans tous les régimes démocratiques, on assiste à des rassemblements sur la voie publique afin d’influencer les gouvernants. La définition qu’en donne Pierre Favre est « une manifestation est un déplacement collectif organisé sur la voie publique afin de produire un effet politique par l’expression pacifique d’une revendication. ».

  1. GENESE DES MANIFESTATIONS

Les manifestations, encore ajd peut-être, pendant tout le 20ème siècle, ont été associé à la notion de turbulence et à une dimension volcanique. Elles n’étaient pas sans lien à l’origine avec les émeutes. Elles étaient perçues comme une menace pour l’ordre politique. De ce fait, jusqu’en 1848, la rue qui est le lien traditionnel de la manifestation, n’était investi que collectivement et de façon légitime que lors des commémorations ou des célébrations religieuses. En théorie, les mouvements de protestations sont interdits car souvent elles dégénèrent en émeute. Les premières manifestations, au sens premier du terme, vont apparaitre avec le détournement des réunions publiques de leur finalité première, à l’occasion du carnaval, des fêtes sportives ou des fêtes commémoratives. Mais pendant très longtemps les manifestations resteront un mode d’expression en marge.  Pendant tout le 19ème siècle ou presque, ce mode d’expression en marge débouche sur la construction de barricades et le dévoiement dans la violence de l’action collective.  Au 19ème siècle, les groupes protestataires se heurtent aux forces de l’ordre, et surtout à l’armée qui se charge de la répression. L’armée qui n’a pas d’expérience de maintien de l’ordre, réprime de la même façon que si elle était au combat donc elle tire ou elle charge sur le groupe de manifestants. D’où un nombre important de victimes. Il y a donc une double dimension des manifestations: violente et sanglante.

En même temps, au milieu du 19ème siècle, apparaissent les prémices, cad les manifestations contemporaines. En 1848, à Paris, des cortèges pacifiques, massifs et disciplinés défilent dans Paris pour exprimer leur soutient au pouvoir républicain. C’est le premier usage concerté de l’espace parisien cad que le cortège est prémédité et concrètement, les groupes qui manifestent alors se rassemblent sur une grande place. Puis, ils défilent dans les grandes artères de la capitale afin de donner le maximum de visibilité à leur mouvement et à la masse qu’ils constituent. Le cortège épouse une géographie précise, il se dirige généralement vers des lieux symboliques du pouvoir (par ex : l’hôtel de ville). Ce sont les formes contemporaines de la manifestation.

En juin 1848, néanmoins, une loi est votée et elle vise la dispersion des rassemblements dangereux pour l’ordre public. Il s’agit à travers cette loi, de casser nette le mouvement des manifestations car elles inquiètent le pouvoir donc toute forme d’attroupement est interdit et devient un fait séditieux (=qui incite à se rebeller). Mais la classe dominante au pouvoir interdit la manifestation car elle estime pour sa part que le SU masculin constitue un mode suffisant d’expression des classes populaires et il n’est donc pas indispensable de continuer à tolérer ces cortèges manifestants qui portent atteinte à la sérénité de l’ordre politique. La manifestation va avoir du mal à se libérer de l’insurrection, des émeutes. Pendant longtemps, elle suscite une forte suspicion du pouvoir politique. L’élection par rapport à la manifestation a une vertu, qui n’est pas négligeable puisqu’elle permet la neutralisation des effets de masse en atomisant le peuple. Malgré toutes ces réticences du pouvoir politique et malgré les risques physiques inhérents à la manifestation, celle-ci s’est imposée progressivement comme un mode d’action politique désormais légitime. Ajd aucunes corporations n’échappent aux manifestations. C’est un mode d’action légitime utilisé par tous les groupes sociaux : des plus défavorisés au plus favorisés (ex : des notaires, huissiers, pharmaciens manifestent aussi).

Avantage de la manifestation : Manifester permet d’exprimer autre chose que ce qui se dit avec un bulletin de vote et cela permet en particulier d’exprimer de façon presque immédiate un mécontentement, d’une indignation, c’est aussi l’affirmation physique d’une opinion. Elle engage davantage les contestataires avec un engagement physique également. Ce n’est pas la même chose que de voter ou de signer une pétition. Ces manifestations se sont donc banalisées, légalisées et surtout pacifiées. Elles se sont émancipé des émeutes du 19ème siècle. Donc, presque quotidiennement, dans les villes, se déroulent des manifestations d’ampleur variable qui concernent tout le monde sans distinction. Cela traduit le fait que les manifestations sont devenues un mode d’expression légitime des attentes collectives. C’est une sorte de participation conventionnelle ajd au jeu politique. Les manifestations sont organisées, et il peut y avoir aussi des manifestations qui vont surprendre les médias et les pouvoirs politiques notamment en théâtralisant la manifestation. Les manifestants peu nombreux s’efforcent de renouveler les formes d’actions (ex : ils vont se coucher immobiles sur la voie pour symboliser toutes les victimes du SIDA, ou alors ils courent au lieu de marcher). Ils se lancent aussi dans des opérations de médiatisation. Il y a donc des formes extrêmes ou renouvelés de la manifestation. Néanmoins, manifester peut avoir des risques :

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