Les Six Livres De La république

Commentaire de texte : Jean Bodin, Les Six Lives de la République

Jean Bodin est un économiste, un juriste (magistrat), un philosophe et un théoricien politique français né a Angers en 1529. Il a beaucoup influencé la pensée économique et surtout politique en Europe. Il est à l'origine de la « souveraineté » au sens moderne. Enfant, il reçoit une éducation religieuse puis fait son droit à Toulouse après avoir étudier à Paris l'histoire médiévale et l'humanisme de la Renaissance. Il rejoint à Paris en tant qu'avocat au moment où sévissent les guerres de religion. Il un rôle politique considérable puisqu'il a les faveurs du roi Henri III qui le fait député aux Etats de Blois. Mais ce dernier s'impose comme avocat de la tolérance religieuse et s'oppose à la volonté du roi de révoquer les édits de pacification. Il s'attacha alors à François d'Alençon, autre personnage politique très important. En 1589 il fait de Laon, où il exerçait les fonctions de procureur du roi, une ville pour les Ligueurs (c'est à die les protestants).

Sa première œuvre majeure est La méthode de l'histoire. Dans ce livre, Bodin tente de rechercher, à travers l'histoire, les meilleures lois et de les comprendre afin de s'en inspirer. L'autre grand livre de Jean Bodin est celui dont le texte étudié est extrait, il s'agit des Six Livres de la République. Alors que sa première œuvre décrit et interprète a travers des faits historiques, le second théorise et propose. Jean Bodin est aussi connu pour ces croyance dans la magie et les démons. Il a l'esprit ouvert et est doté d'une très grande curiosité.

A ce moment le pays est déchiré par les querelles entre protestants et catholiques. La percussion des protestants a commencé en Angleterre sous le règne de la reine Marie Tudor (Bloody Mary). En France, le roi Henri II, qui est un fervent catholique, décide de prendre des mesures de répression à l'égard de cette nouvelle religion. Des édits contre les protestants sont signés à partir de 1551. Le 21 juin 1551 est signé l'édit de Châteaubriant. Il interdit toutes les fonctions municipales ou judiciaires aux protestants et symbolise la réforme religieuse menée sous le règne d'Henri II. En 1557, l'édit de Compiègne accentue encore un peu plus la répression.

C'est le roi Henri III qui est au pouvoir lorsque Jean Bodin écrit les Six Livres de la République. Son parcours est édifiant, d'abord duc d'Orléans (1560) puis duc d'Anjou (1566) il succède à Charles IX sur le trône de France (1574). Nommé lieutenant général en 1567 il aide à remporter les batailles de Jarnac menées contre les protestants. Chef du parti catholique il participe à la préparation du massacre de la Saint Barthélémy et conduit le siège de la Rochelle. IL poursuit dans la voie d'Henri II en instaurant des édits d'une grande sévérité envers les protestants. Le 6 mars 1576, l'édit de Beaulieu-lès-Loches qui entérine la condamnation des assassinats de la Saint-Barthélemy est signé. Les protestants se voient attribuer huit villes de sûreté. Cet édit ne satisfait pas les catholiques qui demandent son annulation. Ils rompent la paix, les conflits armés reprennent et le traité de Bergerac, le 17 septembre, met fin aux combats. Le traité prononce la dissolution de la Ligue protestante et le culte romain est rétabli dans tout le royaume. Le roi donne alors aux protestants six mois pour se convertir ou quitter le pays.

En 1552 est signé le Traité de Chambord qui donne au roi Henri II la possibilité de marcher sur l'Allemagne et les Pays Bas de Charles quint grâce à son alliance avec les Turcs et les princes protestants de la Ligue Smalkalde. La victoire des troupes d'Henri II mène à la signature de la Paix de Passau. Charles Quint est contraint d'approuver ce traité de paix défavorable aux catholiques en donnant la liberté de culte aux protestants d'Allemagne. De plus en 1560 l'édit de Romorantin barra la route à l'Inquisition en France. Il est porté par le magistrat Michel de l'Hospital qui, le 3 décembre 1560, lors de la réunion des Etats Généraux d'Orléans prononce le « discours de tolérance » et tente d’apaiser les querelles religieuses. Malgré ces tentatives d'alliance il faut attendre 1589 pour que l'édit de Nantes soit adopté par Henri IV. Ce traité donne au protestants la liberté de culte et le droit d'accéder aux même droits civils.

Sur le plan plus politique, le XVI marque un tournant majeur. Depuis la fin du XIIIème siècle jusqu'à la fin du XVIème siècle la France est une monarchie dite tempérée, c'est à dire une monarchie dans laquelle les pouvoirs du monarque sont limités par diverses institutions, en particulier par l'existence d'une assemblée représentative. Les Etats Généraux se réunissent pour la dernière fois le 27 octobre 1614 devant Marie de Médicis. Ils ne se réunirent pas avant le 5 mai 1789. On peut noter que l'abandon du système féodal appliqué pendant la période médiévale se fait de manière progressive et donne de plus en plus de pouvoir au seul monarque. D'abord avec le règne de François 1er puis avec l'introduction du droit divin dans les lois fondamentales du royaume. Le pouvoir des nobles est donc de plus en plus diminué. L'idée d'absolutisme commence à s'affirmer.

De plus ce texte se place dans la période humaniste. Les arts, les sciences, la politiques sont en pleine effervescence. La France connaît une forte influence italienne et remet au goût du jour les idées des Anciens. C'est ainsi que le principe de République revient sur la scène culturelle et politique de l'époque.

C'est dans ce contexte là que Bodin écrit Les Six Livres de la République. C'est dans cette œuvre que Jean Bodin élabore le concept clé de l'Etat moderne : la souveraineté. Il tente d'analyser cette notion en faisant une étude comparative de tout les Etats connus. Par le biais de cette analyse il tente d'envisager la conduite qu'un monarque doit adopter pour gouverner son royaume. Il tente aussi de répondre aux interrogations de l'époque quant au régime politique idéal (Le Prince, Machiavel).

Comment l'auteur théorise notre société et quelles en sont les clés de compréhension selon lui ? Quel est le système politique idéal selon lui et pourquoi ?

Nous nous pencherons dans un premier temps sur la notion de souveraineté et de « puissance souveraine » (I), ensuite nous chercherons à comprendre pourquoi Bodin considère

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